Prix Summer des Collégiens : on ne s’improvise pas juré littéraire

La dernière fois que vous avez lu trois romans en moins de cinq mois, c’était quand ? Une classe de 4e du collège Honoré de Balzac à Vénissieux se prépare pour décerner le prix Summer des Collégiens, lors de la Fête du Livre de Bron en mars.

Pour Daniel, Rosine, Abdel, Annaelle, Kenza, Manal et leurs camarades, c’est du sérieux. Tout comme les élèves de huit autres classes de 4e et de 3e de la métropole de Lyon qui remettront ce prix, ils lisent et étudient trois romans jeunesse parus en 2023. Trois récits haletants, qui mettent en scène des adolescentes courageuses, des plages bretonnes aux grandes prairies américaines en passant par le Pérou des Incas.

Mais on ne s’improvise pas juré littéraire, ça s’apprend ! Par groupes de trois ou quatre, les ados échangent leurs impressions sur un livre ou un autre. De quoi parle l’histoire ? Quelles sont les péripéties du récit ? Les personnages sont-ils timides, drôles, tristes, solaires ? « Ce qui m’a touché, c’est que c’est une histoire de famille », partage Wassim. « J’ai trouvé que ça manquait d’action », regrette Maryam. « Moi, je me suis tout de suite identifiée au personnage », répond Néhémie.

La littérature, c’est le réel

Certains ont déjà l’habitude de dévorer des bouquins, pour d’autres, tourner quelques pages est un véritable effort. « Le prix Summer des Collégiens est un outil puissant pour réduire ce fossé », explique Claire Carthelas, leur prof de français.

C’est bien plus que de la lecture ! Avec des comédiens et des journalistes, les élèves participent à des ateliers de mise en voix des textes pour travailler l’oral et l’expression corporelle ; mais aussi de critique littéraire pour affûter leur argumentation : un jury littéraire naît sous nos yeux !

Ils apprennent aussi à modérer un débat littéraire sur scène, pour préparer la cérémonie de remise du prix — en mode La Grande Librairie ou Apostrophes. « Ils iront rencontrer les autrices et l’auteur à la Fête du Livre de Bron. À leur âge, c’est essentiel d’ancrer la lecture dans le réel, d’en faire une discipline collective et de leur faire réaliser qu’elle peut les emmener très loin », se réjouit Claire Carthelas.