Hacking Health : deux jours d’innovation pour la santé

Depuis 2016, le Hacking Health s’attache à trouver des solutions à des problèmes de santé. En 2025, la 8e édition de ce hackathon est portée par la Métropole de Lyon. Du brassage d’idées à l’élaboration de solutions concrètes, le Hacking Health fait réfléchir les participants, qu’ils soient soignants, aidants, experts ou tout simplement novices.

Phosphorer pour innover en matière de santé. C’est tout l’enjeu que porte le Hacking Health Lyon, marathon créatif de 48 heures dédié à la réinvention de la santé. La 8^e édition de cet événement se tiendra à la Cité de la gastronomie du 14 au 16 février prochain. Organisé depuis sa création en 2016 par I-Care Lab, aujourd’hui dissous, la Métropole de Lyon récupère cette année l’organisation de l’événement dédié à l’innovation dans ce secteur. L’enjeu est important puisqu’il a permis au cours des précédentes années la création de plusieurs start-up et innovations.

La start-up lyonnaise Ludocare, qui développe le compagnon de santé numérique Joe, a par exemple été imaginé à l’occasion d’un Hacking Health à Lyon. Ce dispositif médical facilite la prise en charge et le suivi des traitements de fond de l’asthme chez l’enfant.

D’autres solutions aussi ont trouvé leur genèse au sein du Hacking Health. C’est le cas par exemple d’eBref, une application mobile pour accompagner les aidants de proches atteints de troubles psychiques. Cette solution présentée comme une base de données d’informations claires, vérifiées et actualisées pour les aidants a été développée par le Clap (Centre Lyonnais pour les aidants en psychiatrie), hébergé au sein du Vinatier, établissement lyonnais référent en psychiatrie et santé mentale.

« eBref a plusieurs rôles comme celui de rendre accessible une information à jour sur les troubles psychiques, et promouvoir des ressources et documentations à la manière d’un annuaire », explique le Dr Romain Rey, médecin psychiatre au Vinatier et créateur du programme. L’outil a même été depuis adopté par les praticiens qui y trouvent une manne d’informations adaptées.

Des défis à relever, des irritants à réparer

Avant de se lancer dans les deux jours de ce hackathon, les idées ont germé il y a déjà plusieurs semaines. En amont de l’événement, des séances de travail ont été organisées afin de faire travailler et réfléchir l’ensemble des parties prenantes : soignants, patients, aidants et personnes intéressées par ces questions. À l’automne, quatre séances – les HH Cafés – ont été organisées, chacune autour d’une thématique : santé mentale, vieillissement, prendre soin et soins non-programmés.

Ce jeudi 14 novembre 2024, ils sont une trentaine réunie pour le HH Café sur la santé mentale animé par Digimentally, le tiers lieu d’expérimentation du digital en santé mentale du Vinatier. Les premiers sujets émergent dans l’assemblée : meilleure gestion des sorties d’hospitalisation afin d’éviter les réhospitalisations, meilleure intégration dans la société des personnes souffrant de problèmes psy ou encore amélioration des prises en charge de patients qui consultent successivement plusieurs spécialistes. Les sujets sont multiples. Et Gérald Comtet précise : « ne proposez pas de solutions, restez sur le besoin ».

Chercheurs, experts, médecins, développeurs ou encore designers attendus

Ensuite, les participants sont incités à formuler une problématique qui sera ensuite proposée lors du hackathon, à la manière d’un défi. Publiées sur le site de l’événement, elles permettent d’attirer tous ceux, intéressés ou concernés qui pourraient être tentés de relever le défi : chercheurs, experts, médecins, développeurs ou encore designers. Les personnes de bonnes volontés, intéressées par ces sujets, sont également les bienvenues. « Le maître mot est de brasser des idées, confronter des points de vue pour amener à l’émergence de solutions », rappelle Gérald Comtet.

Chaque équipe aura alors 48 heures pour s’en saisir et concrétiser une réponse sous forme de prototype. Mais les contraintes sont nombreuses comme la durée limitée de l’exercice, l’interdisciplinarité, et la variété des problématiques en font des défis parfois délicats à relever. Une étape dont se souvient le Dr Romain Rey. « On a bénéficié d’un accompagnement pour faire maturer le projet puis on a été mis en relation avec une école du numérique qui nous a mis à disposition deux stagiaires pour avancer sur le projet. », explique-t-il. L’application a ensuite été développée par une agence et est aujourd’hui disponible sur les magasins d’applications mobile.

À moins d’un mois de l’événement, une vingtaine de défis sont déjà en ligne sur le site du hackathon.