Trouver sa voie dans le transport de voyageurs, c’est possible

Répondre aux besoins en recrutement des entreprises du secteur du transport de voyageurs tout en accompagnant vers l’emploi des publics qui en sont éloignés, c’est l’esprit de l’initiative "À plus dans le bus", déployé depuis 2024.

Le métier de conducteur de bus est un secteur qui rencontre des difficultés de recrutement. Après la crise sanitaire dans la métropole de Lyon, 500 conducteurs manquaient pour transporter les voyageurs dans les transports en commun lyonnais. Si la situation s’est améliorée, la filière a toujours de forts besoins de recrutement.

C’est pour répondre à ce besoin que onze acteurs du secteur ont mis en place le programme « À plus dans le bus », porté par Genipluri avec le soutien de la Métropole de Lyon et la MMI’E (maison métropolitaine d’insertion pour l’emploi).

L’objectif du dispositif ? Accompagner les publics éloignés de l’emploi, comme les allocataires du RSA, vers le titre professionnel de conducteur de voyageurs et un CDI, après douze mois de professionnalisation.

Un accompagnement socio-professionnel

À l’aide d’un bus itinérant, des premiers ateliers de sensibilisation au métier de conducteur permettent notamment de déconstruire les préjugés sur le métier, découvrir quelle est l’expérience nécessaire, les qualités requises, etc. Des entretiens motivationnels et un test d’aptitude vont également aider à placer les futurs membres du dispositif.

La première étape consiste en effet à intégrer une formation de remise à niveau. Une étape importante pour récupérer les bases nécessaires sur le marché de l’emploi pour des publics qui en sont éloignés.

« J’avais arrêté l’école depuis 24 ans, raconte Badr. Donc, pour moi, c’était très intéressant de me remettre sur le chemin de l’apprentissage. Aujourd’hui cela me sert même pour aider mes enfants à faire leur devoir », plaisante-t-il.

« J’apprends tout de jour en jour, le français, les maths, la géographie, ajoute Drisse. Ça me permet de revenir à notre époque étant donné que ça fait longtemps que j’ai arrêté l’école ».

Mais au-delà de cette remise à niveau, cette formation initiale permet surtout aux futurs conducteurs et conductrices de reprendre confiance en eux. « Ce n’est pas la remise à niveau qui compte, mais la prise de conscience de leur capacité qui va être le déclencheur », explique le formateur Emmanuel Lemoine.

« L’objectif est de mieux se connaître pour mieux connaître les autres et être plus en confiance pour attaquer le programme de formation », abonde Hervé Piquet-Gauthier, dirigeant de Genipluri.

12 mois en contrat de professionnalisation

Car après cette première étape, les candidats attaquent une formation de trois mois pour préparer l’obtention de leur titre professionnel. Ils intègrent le centre de formation pour apprendre le métier, le savoir-faire et préparer les certifications nécessaires : formation initiale minimum obligatoire (Fimo), permis D, sauveteur secouriste du travail (SST).  Pour ceux qui obtiennent le titre professionnel, ils sont ensuite en contrat de professionnalisation dans des entreprises adhérentes du dispositif.

En ce moment, Badr est en contrat de professionnalisation chez Berthelet et posté au dépôt de Genas. Il fait du transport scolaire matin et soir et parfois du périscolaire.
Au terme de l’année complète du dispositif, c’est un poste en CDI en tant que conducteur ou conductrice de voyageurs qui les attend. Hafez, par exemple, travaille pour Keolis. Passé par le dispositif « À plus dans le bus », il est basé sur le dépôt de Perrache et vous pourrez peut-être le croiser sur l’une des neuf lignes du réseau TCL sur lesquelles il conduit désormais.