Ducaroy-Grange joue collectif pour son impact environnemental

Spécialisée dans la conception de maquettes et éléments de décors, l’entreprise villeurbannaise s’attache à réduire son impact environnemental. Une stratégie activée par un engagement au sein de l'écosystème local

Quel est le point commun entre le monde de l’architecture, les musées et le secteur industriel ? Pour certains des acteurs de ces secteurs, c’est bien l’entreprise Ducaroy-Grange qui figure comme un partenaire de choix. Spécialisée dans la conception et la fabrication de maquettes, manipulations pédagogiques, sculptures et éléments de décors, l’entreprise villeurbannaise s’est fait une place. Initialement spécialisé dans la fabrication de mobilier laqué, l’atelier s’est spécialisé en 1941sur la fabrication de maquettes.

« Nous sommes les seuls à ma connaissance à travailler pour autant de clients différents. La polyvalence est quelque chose de très ancrée dans notre entreprise et ce, depuis la création de l’atelier en 1941 », explique Nathalie Boutet, présidente de l’entreprise labellisée en 2014 Entreprise du patrimoine vivant (EPV).

Une polyvalence qui se traduit encore aujourd’hui et soutient la démarche d’innovation. « On maintient depuis 80 ans cette expertise et ce savoir-faire, ce qui nous permet d’innover régulièrement. »

Innover sur l’angle environnemental

« Nous sommes challengés par nos clients sur l’impact environnemental et les réponses que l’on peut apporter », précise la dirigeante. Nathalie Boutet cite par exemple le cas d’un client suisse qui, pour la fabrication de décors souhaitait l’utilisation d’une résine non émettrice de composés organiques volatils, ces particules contenues dans bon nombre de plastiques. « Nous y sommes parvenus grâce à cette expertise que l’on a dans différents domaines », note-t-elle. Une détermination qui s’appuie aussi bien par le passé de l’entreprise que par sa gestion rigoureuse. « Ce n’est pas une entreprise familiale mais je suis la quatrième  »génération » à la tête de l’entreprise et nous continuons de gérer l’entreprise en bon père de famille en évitant la surconsommation et en faisant attention à tout ce qui pourrait être superflu. »

Engagé sur le plan environnemental, l’entreprise est d’ailleurs signataire du Manifeste pour une industrie qui se transforme et s’engage, initiée par la Métropole de Lyon. « Le soutien financier et la mise en réseau permis par la Métropole de Lyon est fort utile. On gagne du temps, on se professionnalise plus rapidement avec méthode ».

Chez Ducaroy-Grange, les déchets chimiques sont triés et valorisés auprès des filières ad hoc mais ce n’est pas tout. Depuis son installation à Villeurbanne en 2020, elle récupère notamment la chaleur fatale produite pour faire des économies d’énergie. De même, les deux ateliers de peintures respectent des normes environnementales équivalentes à celle en vigueur pour les carrossiers. « On essaie d’aller au-delà de ce qu’on nous impose en s’inscrivant dans une démarche de progrès. Ne pas prendre en compte les risques environnementaux aujourd’hui n’est pas envisageable », appuie-t-elle. Ducaroy-Grange a, en parallèle, intégré la promotion Bilan Carbone de We Count, un cabinet de conseil spécialisé dans la transition climat. L’objectif pour sa dirigeante est simple : rester en veille sur ces sujets, apprendre des autres et s’améliorer.

Jouer collectif

Cette recherche du collectif pour la dirigeante et ses équipes s’illustre aussi dans le projet initié il y plusieurs mois de transformer l’entreprise en société à mission. « Nous voulions mettre en mot notre engagement et valoriser nos salariés qui sont aujourd’hui la valeur de l’entreprise », souligne-t-elle.

Surtout « nous avions la volonté de travailler avec l’extérieur, d’intégrer nos parties-prenantes à notre projet pour avancer ensemble. ». C’est aussi une des raisons de cet engagement parmi les réseaux locaux et autre initiatives collectives : monter en compétences et échanger sur les pratiques.

Pour sa dirigeante, la force de l’entreprise réside sur son équipe d’une quinzaine de salariés, maintenue grâce à un turn-over très faible. Signe aussi que la technique, l’expertise et la polyvalence sont clés. « Ce sont eux qui possèdent le savoir-faire de l’entreprise. Un maquettiste suit tout le projet de A à Z, ce qui permet aussi d’améliorer l’expérience client. » Un atout particulier pour ce type de projets.