22 novembre 2024
Plan Oxygène : à la conquête de l’air !
Mis à jour le 11 septembre 2017
Depuis 10 ans, beaucoup d’efforts ont été faits pour que le Grand Lyon respire mieux. Les industriels ont réalisé de gros progrès, les logements ont été mieux conçus pour économiser l’énergie, les transports sont plus propres… Mais cela ne suffit pas pour préserver la santé de tous, en particulier des plus fragiles. La Métropole de Lyon a décidé de se donner un nouveau cap, avec le plan Oxygène. Mobilisation générale autour d’un bien commun et précieux : l’air que nous respirons.
Les grandes causes de pollution sont dans le viseur de la Métropole depuis une dizaine d’années. La chimie est devenue plus « verte », la voiture individuelle a perdu du terrain en faveur des transports en commun, du vélo et de la marche. Aujourd’hui, à Lyon et Villeurbanne, le vélo et la marche à pied représentent déjà 47 % des déplacements ! Les nouveaux immeubles, et les anciens rénovés et isolés, sont plus sobres. Or, moins d’énergie consommée, c’est aussi moins de pollution de l’air…
Pourtant, en 2015, la Métropole a encore compté 42 jours où l’air était nocif pour la santé. Les conséquences sont importantes aussi pour l’économie. Les dégâts liés à la pollution de l’air sont évalués à 1 000 euros par habitant et par an (rapport de la commission d’enquête sénatoriale 2015). Or l’avenir économique du territoire se joue aussi sur le bon air, devenu un critère de qualité de vie, qui attire les particuliers comme les entreprises.
Les enjeux du plan Oxygène
- Des habitations moins polluantes
Premier impératif : baisser les émissions polluantes. Le plan Oxygène s’intéresse donc à 3 éléments connus pour aggraver les maladies respiratoires et cardio-vasculaires : les particules fines, les oxydes d’azote et l’ozone. Pour y arriver, le plus efficace est d’intervenir là où la pollution est la plus importante… Et ce n’est pas toujours où on l’imagine. Par exemple, les chauffages au bois individuels les plus anciens sont responsables à eux seuls d’un quart des particules fines. Difficile à croire, mais la pollution qui est émise par nos habitations dégrade autant l’air que l’ensemble des transports ou que la totalité des industries de la Métropole ! - Réduire l’impact du transport
Le 2e constat est moins surprenant : les transports (hors vélo et marche bien sûr !) émettent deux tiers des dioxydes d’azote. Les véhicules les plus polluants sont les diesels : ils en produisent 90 % ! Et cette pollution est très inégalement répartie : les 100 mètres en bordure d’une voie très dense en circulation sont 2 fois plus pollués que la moyenne de l’agglomération, voire 5 fois plus lorsque les conditions atmosphériques sont défavorables… - Une activité plus propre
Les entreprises contribueront elles aussi à améliorer la qualité de l’air. Des efforts restent à réaliser, notamment dans les activités agricoles et dans le secteur du BTP qui fait pousser des bâtiments très « verts » mais produit encore trop de poussières en phase de construction.
Les réponses du plan Oxygène
Pour les logements
- Aider les particuliers à acheter un modèle de cheminée labellisé « flamme verte » qui peut diviser par 30 la pollution en particules fines. Ils pourront recevoir dès 2017 une subvention de la Métropole de Lyon et de l’État par l’intermédiaire de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME).
- Aider les propriétaires à rendre leur logement moins gourmand en énergie. 30 millions d’euros sont dédiés à l’éco rénovation, notamment pour les travaux d’isolation. 1 000 propriétaires en ont déjà bénéficié. www.grandlyon.com/ecorenov
Pour les transports
- D’ici fin 2016, déclassement des autoroutes A6/A7 dans l’agglomération lyonnaise, entre Limonest et Pierre-Bénite. Un boulevard urbain en projet avec des arbres, des pistes cyclables, des trottoirs pour les piétons : un lien retrouvé avec le fleuve en rive droite. Les poids lourds en transit y seront interdits et une nouvelle voie réservée aux transports en commun, aux taxis et à l’auto partage sera créée.
- 1 milliard d’euros investi d’ici 2020 dans les transports en commun.
- Soutien aux déplacements doux : création de voies cyclables, incitation à la marche, aide à l’achat d’un vélo à assistance électrique (VAE). L’Etat a instauré une subvention d’aide à l’achat de VAE. Cette subvention n’est pas cumulable : la Métropole de Lyon n’a donc pas réactivé sa subvention sur son territoire. L’aide de l’Etat est valable pour l’achat d’un VAE effectué entre le 19 février 2017 et le 31 janvier 2018 inclus. Son montant est de 20 % du coût du vélo jusqu’à un maximum de 200€. Informations et dossier sur le site internet www.asp-public.fr
- Accès des poids lourds et des véhicules utilitaires réduit dans certaines zones à partir de 2017 : la concertation débute cet automne.
Pour les entreprises
- Une charte « chantier propre » va être discutée et mise en place sur tout le territoire.
- Les entreprises réaliseront des audits sur leurs émissions polluantes et pourront trouver des solutions pour les réduire.
- Soutien aux innovations pour produire de l’énergie propre ou la recycler, en tirant parti de la chaleur produite par l’activité industrielle, par exemple.
De l’air à partager
Les cartographies actuelles de la Métropole de Lyon, notamment celles réalisées par Air Rhône-Alpes, représentent la qualité de l’air au sol, par zone de 10m². Mais qu’en est-il au 5e étage ou au 15e ? À l’intérieur des appartements ? Faut-il mettre la crèche sur le toit, ou pas du tout ? Personne n’en sait rien ! Obtenir ces informations et enrichir les données des chercheurs demanderait des moyens considérables… Sauf si ce sont des citoyens motivés par la qualité de l’air qui contribuent à la collecte des données via leur smartphone ou des capteurs à domicile. Voilà l’un des projets du plan Oxygène qui devrait convaincre beaucoup de volontaires. L’expérience de l’ambroisie est un bon exemple : en 2 ans, 4 000 Grands-Lyonnais sont devenus des acteurs de la lutte contre l’ambroisie, par l’envoi de photos géolocalisées. Ils ont permis d’améliorer l’arrachage de cette plante qui sature l’air de pollens très allergisants.
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