21 novembre 2024
À Villeurbanne, seniors et enfants main dans la main pour un marathon
Ma ville au quotidien, Villeurbanne
Publié le 4 octobre 2024 par Amandine Le Blanc
Dans le cadre de la semaine bleue, l’Ehpad des Buers organisait un semi-marathon intergénérationnel. L’occasion de se surpasser, mais surtout de créer du lien.
Elle ne lâche plus sa flamme. Sur son déambulateur, Mme Orcellet a même prévu un emplacement pour la transporter avec elle lors de ses tours de piste. Ce mercredi après-midi au stade Marie-Thérèse Eyquem à Villeurbanne, elle et 51 autres seniors se sont lancés le défi de courir un semi-marathon en relais dans le cadre de la semaine bleue. En tandem avec des enfants de l’Asul ou des personnels des différents établissements, ils doivent donc faire au total 53 tours de piste pour atteindre leur objectif. En tout, 110 participants sont présents, pour cet après-midi placé sous le signe de la bonne humeur. L’événement a été organisé à l’initiative de l’Ehpad des Buers. La résidence Fleurs d’automne à Décines-Charpieu et l’institution Joséphine-Guillon à Miribel se sont joints à la fête.
Emportés par l’ambiance
Sur leurs pieds, en fauteuil, derrière un déambulateur … tout le monde participe et se prête aisément au jeu. Les soignants sont même parfois obligés de calmer les ardeurs de certains, emportés par leur enthousiasme, afin qu’ils ne présagent pas trop de leur force. « Ce n’est pas moi qui fait l’effort, moi je ne suis pas fatiguée», plaisante Mme Marty qui repart volontiers pour un tour à vive allure poussée par Matthieu Ruppé, l’ergothérapeute de l’Ehpad des Buers qui a eu l’idée de ce semi-marathon.
Pendant un mois, tous les vendredis pendant une heure, il a entraîné les résidents de l’établissement. « Certains en demandaient plus », raconte-t-il. Chrystelle Pelletier, animatrice de l’Ehpad, a permis à ce projet de prendre vie, « au départ on leur a tous fait faire 400 mètres pour déterminer les capacités de chacun et constituer les relais », explique-t-elle. Car évidemment pas question ici de performance sportive, l’idée est que chacun puisse faire partie de la fête, « c’était important par exemple de pouvoir aussi intégrer les personnes dépendantes quand on voit ce que ça génère ». Des sourires sur tous les visages, petits et grands. De l’émotion même chez certains, comme chez cette résidente « qui n’aime pas participer aux activités normalement », explique Chrystelle, mais à voir la petite lueur dans ses yeux à la fin de son tour, elle ne regrette pas que l’animatrice ait insisté pour qu’elle soit présente.
Et au-delà du Jour J, l’événement a mobilisé et motivé les résidents de l’Ehpad des Buers depuis des semaines. « Ce matin, tout le monde était impatient et stressé pour ne pas être en retard », raconte Chrystelle, « certaines ont même eu des discussions pour savoir comment s’habiller pour le jour J ».
À 90 ans, on arrête plus M. Fournier qui repart encore pour un tour, sans se départir de son sourire. Pour lui, le projet a eu une portée au-delà du simple événement sportif. « Ça l’a aidé à s’intégrer. Il ne voulait pas venir en Ehpad, il pensait que c’était un endroit triste où il ne se passait rien. Et l’émulation générée par ce projet lui a prouvé le contraire », souligne l’animatrice.
Créer du lien
Du lien entre les résidents, mais aussi entre générations. Josette et Gabriel font les présentations, le garçon va accompagner son aîné de 75 ans sur le tour de piste. Jules est trop timide pour demander lui-même, mais il veut absolument pousser le fauteuil de M Fournier avant la fin du marathon. Car oui… portés par leur élan, les participants ont surpassé leur objectif. Les 53 tours ont été vite effacés, les relayeurs ont donc finalement parcouru la distance d’un marathon. « Je suis fier d’eux », souligne Chrystelle Pelletier avec émotion.
Une belle réussite, sportive évidemment, mais un succès surtout par l’esprit de fête qui a régné sur le stade Marie-Thérèse Eyquem tout ce mercredi après-midi. La preuve qu’à tout âge, on peut toujours faire brûler la flamme.
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