6 décembre 2024
Le 25 novembre, c'est la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Cette journée a pour objectif de mettre en lumière l’ampleur des violences dont les femmes sont victimes ainsi que les moyens d’actions pour lutter contre ces violences sexistes et sexuelles. À l'occasion de cette journée, la Métropole de Lyon sensibilise ses habitantes et habitants à ces violences.
La Métropole s’engage aux côtés des femmes victimes de violence
Publié le 21 novembre 2024 par Amandine Le Blanc
La Métropole de Lyon se mobilise au quotidien pour accueillir des victimes dans les maisons de la Métropole de Lyon et pour soutenir les associations spécialisées.
En 2023, le ministère de l’Intérieur dénombrait 271 000 victimes de violences conjugales, soit une hausse de 10 % sur un an et 94 femmes tuées par leur conjoint ou ex conjoint. L’urgence à agir et à parler est donc toujours aussi prégnante.
Toute l’année, les 58 Maisons de la Métropole de Lyon sont ouvertes aux femmes victimes de violence pour les accueillir et les accompagner.
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Les Centres de santé et d’éducation sexuelles (CSES) accueillent également les personnes victimes de violences. Ces centres sont gratuits pour les moins de 18 ans et pour les personnes qui n’ont pas d’assurance médicale.
Trouver un centre de santé et d’éducation sexuelles
À l’occasion de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, il est important de rappeler que ces violences touchent des femmes de tous milieux et âges et qu’elles prennent des formes multiples.
Des violences multiformes
La violence, ce n’est pas que des coups. elle se manifeste de manières diverses et peut prendre la forme de :
- violences psychologiques et verbales
- violences sexistes ou sexuelles
- violences physiques
- violences médicales, gynécologiques, obstétricales
- violences économiques
Développée dans le cadre du Grenelle des violences conjugales en 2020, la roue des violences est un élément visuel qui met en avant des exemples concrets de violences physiques, psychologiques, sexuelles et économiques et permet de sensibiliser aux différents types de violences qui existent.
Les degrés de la violence
Pour aider les victimes à sortir de la spirale de la violence, il est également important de savoir les repérer et en parler dès les premières apparitions. Le violentomètre, c’est un outil très simple qui permet d’évaluer la toxicité de sa relation amoureuse. Présenté sous une forme de règle gradué, il rappelle ce qui revêt ou non des violences dans le couple.
Vous avez besoin d’aide ? À qui vous adresser
- 3919 : numéro d’écoute, d’information et d’orientation national destiné aux femmes victimes de violences, leur entourage et les professionnels concernés. Anonyme et gratuit, accessible 24h/24
- 0 800 05 95 95 : numéro vert gratuit depuis un poste fixe, du lundi au vendredi de 10h à 19h, mis en place par le CFCV (Collectif féministe contre le viol)
- Les numéros d’urgence gratuits depuis un poste fixe ou un portable même bloqué ou sans crédit :
17, police et gendarmerie
112, services d’urgence européen
15, urgences médicales
18, pompiers
114, en remplacement du 15, 17 et 18 pour les personnes sourdes, malentendantes, aphasiques, dysphasiques.
- 119 : numéro national de l’enfance en danger permettant de signaler des violences sur mineurs,
- Plateforme numérique de signalement des violences et d’accompagnement des victimes :
Tchat anonyme et gratuit, accessible 24h/24 7j/7 pour échanger avec des policiers ou des gendarmes formés aux violences sexistes et sexuelles.
Signalement victimes de discrimination
Signalement victimes de violence conjugale, sexuelle ou sexiste
« Les enfants reproduisent entre eux les violences sexistes »
Publié le 21 novembre 2024 par Amandine Le Blanc
Le 25 novembre, c’est la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Des violences qui prennent des formes multiples et touchent des femmes dans tous les milieux et de tous âges. Des violences sur lesquelles il est important de faire de la prévention dès le plus jeune âge, pour permettre aux enfants et jeunes adultes de les identifier. En 2023, Lolita Rivé, institutrice, a créé le podcast, « C’est quoi l’amour, maîtresse ? » , tiré des séances d’éducation à la vie relationnelle affective et sexuelle (Evras) qu’elle a mis en place dans ses classes. Elle nous explique pourquoi il est important de parler d'aborder ces sujets-là au plus tôt.
Pourquoi aborder le sujet des violences dès l’enfance ?
Lolita Rivé : Les enfants sont confrontés à la violence depuis tout petit, que ce soit dans la famille ou entre eux à l’école. À l’école, ils vivent en société dans des espaces restreints qu’ils doivent partager. Il y a des conflits fréquents donc en tant qu’institutrice, je suis obligée de m’en préoccuper, de leur apprendre à régler les conflits sans se taper dessus.
Est-ce qu’ils identifient ces conflits comme des violences ?
L.R. : Ils ont déjà bien intégré qu’il y avait des violences perçues comme « autorisées », celles par exemple que leurs parents exercent sur eux, et des « interdites », celles qui s’exercent entre camarades. Ils ne questionnent pas la violence reçue de la part des parents, mais cela ne veut pas dire qu’ils le vivent bien. Ils intègrent le fait que c’est autorisé, que personne ne dit rien et que c’est de leur faute. Pour autant, ils ignorent leurs droits. Et c’est important de les informer pour qu’ils comprennent qu’ils ne sont pas responsables, la résilience sera plus facile en grandissant.
La dimension sexiste et sexuelle de ces violences est aussi quelque chose qui les impacte ?
L.R. : Cela les touche de différentes manières. Lorsqu’il y a des violences conjugales, ils sont témoins, mais maintenant, on sait qu’ils sont aussi co-victimes de ces violences. Pour les violences sexuelles, ils sont largement victimes. Un enfant sur 10 en subit. Et concernant les violences sexistes, évidemment les enfants les reproduisent entre eux. Ils reproduisent l’éducation genrée où notamment, tout ce qui est assimilé au féminin n’est pas bien. L’éducation genrée est nuisible aux enfants, car il suffit que l’un d’entre eux ne corresponde pas à ce qu’on attend de lui pour être harcelé, exclu du groupe, moqué, etc. Et dès que les jeunes vont commencer à avoir des relations amoureuses, ils vont reproduire les mêmes violences sexistes et sexuelles existantes dans la société.
Les violences conjugales commencent dans les très jeunes couples adolescents. On y voit déjà des systèmes d’emprise, des violences physiques et psychologiques.
Lolita Rivé,
D’où l’importance de faire de la prévention notamment au travers de la mise en place des séances d’éducation à la vie relationnelle affective et sexuelle ?
L.R. : À partir du moment où nous n’avons pas une société égalitaire, basée sur le consentement et l’inclusion, cet enseignement est primordial. Pour la majorité des enfants, ce sont des sujets qui n’existent pas dans leurs familles, donc l’école reste l’endroit où on peut apporter une information qui soit la même pour tous et où faire cette prévention. On entend souvent : l’école, c’est pour apprendre le français et les maths. Mais comment veut-on apprendre à nos enfants à être bien dans leurs baskets et la société si on leur demande juste d’apprendre à lire et à écrire et qu’on les laisse se débrouiller pour tout le reste, avec les violences qu’ils vivent, les injustices qu’ils subissent ? La majorité des enfants ne vivent pas dans une bulle. Ils vivent dans la même société que nous, ils assistent aux mêmes choses. Cet enseignement est un peu un pansement, mais pour l’instant, c’est le plus efficace et le plus global.
Le Podcast de Lolita Rivé : C’est quoi l’amour, maîtresse ?
Et pourquoi est-il important de commencer le plus tôt possible ?
L.R. : Les personnes qui interviennent dans le secondaire arrivent avec leur programme et se rendent compte bien souvent qu’il manque toutes les bases. Les élèves ne savent pas ce qu’est le consentement, la différence entre le sexe et le genre, etc. Au collège et au lycée, certaines choses sont déjà très ancrées et c’est normal quand ça fait 15 ans que vous entendez quelque chose. C’est comme une langue étrangère, c’est plus difficile de l’apprendre à 15 ans, alors que si, depuis que vous êtes nés, on vous parle tous les jours avec ces mots-là, cela devient naturel. L’idée est que cet enseignement revienne à chaque âge. Le consentement, il faut en parler régulièrement. Ce n’est pas un enseignement classique, il faut être beaucoup plus horizontal, partir de ce que les enfants vivent, de leurs questions, se mettre à leur hauteur, écouter ce qu’ils ont à dire et les prendre au sérieux. Pour les adultes et notamment en tant que professeur cela demande de changer de posture.
Lolita Rivé interviendra le 21 novembre lors de la table ronde : « Violences sexistes et sexuelles : pour une éducation féministe des enfants et adolescent·e·s ! « , dans le cadre du festival Brisons le silence. 19h, amphithéâtre – ENS, 15 parvis René Descartes, Lyon 7e.
Un lieu refuge pour les femmes victimes de violences
Publié le 26 novembre 2024 par Pierre Lelièvre
La Maison des femmes de Lyon a été inaugurée ce lundi 25 novembre à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Ce lieu, soutenu notamment par la Métropole de Lyon, vise à mieux accompagner les femmes victimes de violence.
Un espace refuge, d’écoute, de bienveillance et de sécurité pour les femmes victimes de violence. Ouverte le 25 septembre dernier au sein de l’Hôpital Edouard-Herriot, la Maison des femmes de Lyon vise à prendre en charge et accompagner les femmes victimes de violence sous toutes ses formes.
Elle a été inaugurée ce lundi 25 novembre, jour international de lutte contre les violences faites aux femmes.
Lancé par les Hospices Civils de Lyon et le collectif associatif Maison des femmes*, la Métropole de Lyon, la Préfecture du Rhône, l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes, la CPAM du Rhône, la Région Auvergne-Rhône-Alpes, la Ville de Lyon et la CAF du Rhône, ce lieu, inédit sur le territoire métropolitain, réunit une diversité de professionnels (médecins généralistes et spécialistes, psychologues, accompagnement juridique et social, police…) pour prendre en charge et accompagner l’ensemble des femmes victimes de violence, quel qu’elles soient (sexistes et sexuelles, conjugales, intrafamiliales et mutilations sexuelles féminines). La structure adopte une approche individuelle et globale pour mieux accompagner et soutenir les victimes.
« Nous proposons un parcours individualisé au rythme et en fonction des besoins de chaque femme », explique le Dr Édouard Bontoux (photo), médecin légiste aux HCL et responsable médical de la structure.
Alors que près d’une femme sur trois a été exposée à des violences selon l’OMS, la création d’un tel espace demeure indispensable. Inspiré du modèle de la Maison des femmes de Saint-Denis, la structure lyonnaise s’affiche comme un dispositif pluridisciplinaire pour assurer un accueil et un accompagnement des victimes. Sa deuxième mission a pour ambition d’être un lieu ressources pour les professionnels de santé et les associations.
38 femmes reçues en un mois
Officiellement ouverte depuis le 25 octobre, la Maison des femmes de Lyon a déjà pris en charge 34 femmes victimes de violences en un mois et en a réorienté quatre vers d’autres structures associatives. « Nous fonctionnons essentiellement avec des femmes qui nous ont été orientées par des professionnels de santé via un formulaire dédié », précise le responsable médical. La structure peut également prendre en charge des femmes qui se présenterait d’elle-même.
Néanmoins, « nous ne sommes pas une structure d’urgence. Notre dispositif propose un accompagnement pluridisciplinaire sur rendez-vous permettant à chacune, de remobiliser ses propres ressources pour renforcer son pouvoir d’agir et se réapproprier sa vie », souligne Fanny Asselineau, directrice du collectif associatif Maison des femmes de Lyon.
La structure propose en fonction des situations trois types de parcours d’accompagnement. Le premier vise à prendre en charge les femmes victimes de violences avec la présence d’un médecin légiste, d’un travailleur social d’un juriste et d’un psychologue. Le deuxième parcours accompagne les femmes victimes de mutilations sexuelles féminines et un troisième parcours porte sur la santé sexuelle et la prévention.
Doté d’un budget de fonctionnement de 800 000 € (dont 541 000 € de subventions), la Maison des femmes est « en capacité d’accueillir 500 femmes par an », précise le Docteur Bontoux.
Imaginée comme un « espace unique et sécurisé », la Maison des femmes de Lyon vient s’ajouter pour « renforcer les dispositifs existants en particulier en soutien aux missions des associations« , soulignent les responsables.
* Le collectif associatif Maison des femmes Lyon regroupe les associations suivantes : Amicale du Nid 69, Cabiria, Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles (CIDFF) Rhône-Arc alpin, Filactions, Le Mas, Mouvement du Nid 69, Planning familial 69, Solidarité Femmes Beaujolais, VIFFIL-SOS Femmes (Violences Intra Familiales Femmes Informations Liberté SOS Femmes).
Parler des violences sexistes, sexuelles et conjugales pour briser le tabou
Du 15 au 30 novembre 2024
Publié le 13 novembre 2024 par Amandine Le Blanc
Lieu
métropole de Lyon
La 20e édition du festival Brisons le silence se tient dans la métropole du 15 au 30 novembre. Expositions, rencontres, concerts, spectacles sont au programme pour continuer de sensibiliser contre les violences sexistes, sexuelles et conjugales.
Le festival Brisons le silence, c’est 15 jours d’actions culturelles de sensibilisation contre les violences sexistes et conjugales avec en point d’orgue la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes du 25 novembre.
En France, plus d’une femme sur deux et plus de six jeunes femmes sur dix ont déjà été victimes de harcèlement ou d’agression sexuelle au moins une fois dans leur vie. En 2023, le ministère de l’Intérieur dénombrait 271 000 victimes de violences conjugales, soit une hausse de 10 % sur un an.
Des violences qui touchent toutes les femmes quels que soient leurs milieux ou leur âge.
15 jours, 15 événements
Pour prévenir ces violences, en parler et sensibiliser tous les publics dès le plus jeune âge est essentiel et c’est précisément la raison d’être de l’association Filactions née en 2005. Temps fort de son action chaque année, le festival Brisons le silence s’appuie sur toute une programmation d’événements culturels, à destination de toutes et tous, pour dénoncer les violences et briser le tabou. En 2023, 2 500 personnes ont été sensibilisées au cours des événements et interventions du festival.
Cette année, 15 événements sont prévus sur 15 jours. Au programme notamment plusieurs ciné-débat à Villeurbanne ou la Maison de l’Écologie (Lyon 1er) avec la projection de documentaires qui retracent le parcours de femmes qui se sont engagées et/ou ont dénoncé des violences sexuelles dans différents secteurs. Une scène ouverte dans la salle A Thou Bout d’Chant (Lyon 1er), un stand-up contre le harcèlement de rue à la Maison pour tous des Rancy (Lyon 3e), une soirée humour au CCVA (centre culturel et de la vie associative) de Villeurbanne ou encore trois pièces de théâtre à l’Hôtel de Ville de Lyon ou à la salle Erik Satie de Vénissieux, viendront aussi ponctuer les 15 jours de festival.
Le jeudi 21 novembre, une table ronde est organisée à l’ENS sur la thématique : « Violences sexistes et sexuelles : pour une éducation féministe des enfants et adolescent·e·s ! »
Et comme chaque année en point d’orgue du festival, l’association rejoindra le 23 novembre le cortège de la manifestation organisée par le Collectif Droits des Femmes 69 et en amont de la journée du 25 novembre pour participer notamment au happening des Femmes en blanc.
Deux concerts viendront clôturer ces 15 jours : le 28 novembre dans la salle à A Thou Bout d’Chant et le 29 novembre à l’Opéra.
Détail de la programmation et inscriptions.
Pendant la durée du festival, l’association propose également des balades urbaines « Où sont les femmes ? « dans différents arrondissements de Lyon pour redécouvrir leurs rues à travers les yeux de femmes qui ont façonné leurs histoires et les réintégrer dans le matrimoine local. Inscriptions.
L’accueil des femmes victimes de violence dans les Maisons de la Métropole
Publié le 21 novembre 2023 par Amandine Le Blanc
À l'occasion de la journée internationale contre les violences faites aux femmes, la Métropole s'engage auprès des victimes et se mobilise au quotidien notamment au travers des Maisons de la Métropole de Lyon.
Le 25 novembre, c’est la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Des violences qui prennent des formes multiples dans différents domaines à la maison, à l’université, au travail, dans le milieu médical, au sport, etc.
En 2023, d’après le décompte des associations, ce sont déjà 95 femmes qui ont été tuées par leur conjoint ou ex conjoint. Et d’après les chiffres du ministère de l’Intérieur, en 2022, 244 000 victimes de violences conjugales ont été recensées. Un chiffre en hausse de 15 % sur un an et qui a doublé depuis 2016.
Au-delà de la journée du 25 novembre, il y a donc urgence à agir sur le sujet et à briser le silence. Toute l’année, les 58 Maisons de la Métropole de Lyon sont ouvertes aux femmes victimes de violence pour les accueillir et les accompagner.
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Offrir un espace d’écoute
Émilie Bissardon est assistante sociale depuis dix ans à la Métropole de Lyon et depuis un an, elle travaille en polyvalence de secteur à la Maison de la Métropole de Lyon 8e Latarjet.
La polyvalence de secteur, c’est un service social de proximité qui permet à chaque habitant de passer la porte et de rencontrer un travailleur social.
La professionnelle accueille et accompagne donc entre autres des femmes victimes de violences. « Nous intervenons à tous les moments, explique-t-elle. Il y a les personnes qui passent la porte pour dire directement : je suis victime j’ai besoin d’aide, et d’autres qui viennent nous voir pour autre chose ». La relation de suivi, de confiance qui va s’établir avec le travailleur social va parfois permettre de libérer la parole. « On va avoir quelqu’un qui va venir nous voir pour une dette de loyer, on travaille sur le budget, on se voit plusieurs fois, on a quelques fois l’impression de ne pas forcément avancer et puis un jour à la fin de l’entretien la personne va se confier. »
Pour les situations de violence, un dénominateur commun est souvent la question de l’isolement. Restaurer une estime, retisser du lien, permet aux personnes de cheminer pour verbaliser et parfois se rendre compte que ce qu’elles vivent n’est pas normal. « Nous avons un rôle pour remettre ces personnes en lien : avec un médecin, des voisins, les parents d’élèves de l’école… Cela leur permet de prendre du recul sur leur situation, de se dire : je ne suis pas seule et les personnes avec qui je parle me disent que ce que je vis n’est pas normal », explique Émilie Bissardon.
Nommer les choses peut prendre du temps, mais l’objectif est de permettre aux personnes d’avoir des occasions d’échanger et de ne pas être recroquevillées sur elles-mêmes.
Parfois, nous avons l’impression d’être démunis ou de ne pas pouvoir faire assez, mais nous aurons offert un espace d’écoute qui permet plus tard de travailler d’autres choses.
Émilie Bissardon,
assistante sociale à la Maison de la Métropole Latarjet
Accompagner et réorienter
Au-delà des personnes qui viennent vers eux, les travailleurs sociaux peuvent aussi être sollicités dans le cadre des évaluations de protection de l’enfance en cas d’informations préoccupantes ou d’alertes sur les adultes vulnérables.
Une fois que les mots ont été posés, l’accompagnement peut prendre diverses formes. Transmettre le numéro unique, « même si elles ne l’utilisent pas tout de suite, ça restera », préparer le départ, aider les mamans à poser des mots auprès des enfants, aborder le juridique « on peut faire le lien avec l’assistante sociale du commissariat par exemple quand c’est difficile d’aller porter plainte », trouver les lieux de soins adaptés… Les équipes des Maisons de la Métropole vont aussi faire le lien et orienter vers les associations « comme Viffil ou Le Mas, qui sont spécialisées et ont un regard plus fin que le nôtre, mais on peut poursuivre l’accompagnement en lien avec elles », explique Émilie Bissardon.
De plus en plus de dispositifs existent pour mettre en sécurité et accompagner les femmes victimes de violences, « même si cela reste difficile et pas toujours en adéquation avec la situation particulière vécue par la victime ». « La question est de plus en plus abordée auprès du grand public, beaucoup plus que quand j’ai commencé il y a dix ans », souligne Émilie Bissardon. Mais pour elle, il ne suffit pas de sortir un catalogue de dispositifs. « Le métier de travailleur social, c’est d’accueillir et d’accompagner et laisser aux victimes la possibilité de se rendre compte de ce qu’est la violence. Ce n’est pas toujours simple de dissocier la violence du conflit, de se rendre compte de l’emprise dans laquelle on est installée.»
Pour elle recevoir inconditionnellement, c’est donc la clé.
« Plus nous permettrons aux usagers d’être accueillis, respectés pour qui ils sont, avec leurs histoires et leurs temporalités, plus cela leur permettra de verbaliser leurs émotions et être acteurs de leurs parcours.
Émilie Bissardon,
assistante sociale à la Maison de la Métropole Latarjet
Vous avez besoin d’aide ? À qui vous adresser
- 3919 : numéro d’écoute, d’information et d’orientation national destiné aux femmes victimes de violences, leur entourage et les professionnels concernés. Anonyme et gratuit, accessible 24h/24
- Les numéros d’urgence gratuits depuis un poste fixe ou un portable même bloqué ou sans crédit :
17, police et gendarmerie
112, services d’urgence européen
15, urgences médicales
18, pompiers
114, en remplacement du 15, 17 et 18 pour les personnes sourdes, malentendantes, aphasiques, dysphasiques.
- Plateforme numérique de signalement des violences et d’accompagnement des victimes :
Tchat anonyme et gratuit, accessible 24h/24 7j/7 pour échanger avec des policiers ou des gendarmes formés aux violences sexistes et sexuelles.
Signalement victimes de discrimination
Signalement victimes de violence conjugale, sexuelle ou sexiste
Le violentomètre : un outil pour mesurer la violence dans son couple
Le violentomètre, c’est un outil très simple qui permet d’évaluer la toxicité de sa relation amoureuse. Présenté sous une forme de règle gradué, il rappelle ce qui revêt ou non des violences dans le couple. Objectif : aider les femmes et les hommes victimes de violences à sortir de la spirale infernale.
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