Aide sociale à l’enfance : les jeunes ont la parole

À l’occasion de la journée internationale des droits de l’enfant, focus sur le comité des jeunes de l’ASE destiné à faire remonter leurs préoccupations du quotidien. Une démarche participative à développer pour mieux prendre en compte les jeunes.

Dans la métropole de Lyon, près de 7 000 jeunes sont suivis simultanément par l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Parmi eux, un peu moins de 3 000 mineurs sont hébergés en maisons d’enfants, foyers ou lieux de vie habilités, ainsi que 1 200 majeurs de moins de 21 ans. Enfant, adolescents ou jeunes adultes, ces bénéficiaires expérimentent précocement la vie hors cadre familial. Pour améliorer leur prise en charge et leur vie quotidienne, la Métropole de Lyon réunit régulièrement un comité des jeunes de l’ASE.

Une démarche participative engageante auprès des jeunes concernés par la protection de l’enfance qui porte l’objectif d’améliorer leur quotidien. Parmi les sujets qui remontent lors de ces comités, les points soulevés sont multiples : « Les jeunes souhaitent être mieux associés aux investissements, le choix du mobilier des lieux de convivialité ou de leur chambre, avec des meubles qui ferment. L’accès aux protections périodiques, ou la prise en compte des besoins individuels en matière de coiffure ou de produits esthétiques, revient souvent dans les discussions. Nous sommes sur des choses très concrètes qui doivent aider les professionnels à réfléchir sur l’amélioration des conditions d’accueil des jeunes à l’ASE », précise-t-il.

Engager davantage les jeunes

Depuis le lancement de ce comité des jeunes en 2023, les réunions se succèdent toutes les six semaines avec une assemblée composée essentiellement de jeunes volontaires, et de quelques adultes en charge de l’animation. Cette année, ce comité a réuni entre 6 et 27 jeunes venus réfléchir collectivement à l’amélioration de leur quotidien.

« Il n’y a pas de profil type. Le réel levier d’engagement est leur capacité à se rendre à ces comités, avec parfois la nécessité d’être accompagnés par un éducateur. Le plus jeune participant a dix ans par exemple. Mais c’est une tournure d’esprit qui explique la présence : les participants disent ne pas s’investir pour leur propre cas mais pensent aux suivants qui seront accompagnés par l’ASE à l’avenir », avance Jérôme Godard.

L’aide sociale à l’enfance mobilise un grand nombre d’intervenants avec une quarantaine d’associations qui gèrent près de 140 services ou dispositifs différents. Mais la parole des jeunes s’avère indispensable : « Au-delà des représentations catastrophiques qui sont souvent faites sur la protection de l’enfance, on a besoin d’intégrer la parole des jeunes dans les politiques publiques qui les concernent. Surtout, on voit qu’il y a des jeunes prêts à s’impliquer pour être entendus. »