Antropoceno, le spectacle qui fait danser les amateurs

Près de 700 habitantes et habitants de Bron, Chassieu, Mions et Saint-Priest vont monter sur scène en septembre pour un spectacle de danse participatif. Un projet initié et financé par la Métropole de Lyon. 

« 1,2, 3, mains en l’air, 4, 5, 6, on tourne et on se replace en ligne. » Ce matin-là, c’est la première répétition générale à l’Espace Albert-Camus de Bron. Voilà quatre mois que des danseurs amateurs se retrouvent, à raison d’une rencontre par mois. Certains sont débutants, d’autres ont déjà participé à des défilés de la Biennale de la danse. Ils sont venus entre amis, en famille ou avec des copines de classe et toutes les générations se côtoient. « C’est un super projet, nous sommes tous ensemble, c’est très agréable », s’enthousiasme Cathy, qui a embarqué dans l’aventure sa petite-fille Agathe, 8 ans. Une mamie ravie de profiter de ce «temps privilégié» avec sa petite-fille.

« Nous n’avions pas dansé depuis notre mariage », s’amuse Élisabeth, aux côtés de Sébastien, son mari. « On avait peur de se sentir différents car nous ne savions pas danser, mais maintenant, on ressent plutôt de la fierté », concède celui-ci. Le jour de la représentation, leurs deux enfants seront parmi les spectateurs.

Il faut répéter les gestes, encore et encore, revoir les placements pour réaliser au mieux le spectacle imaginé par le chorégraphe Mourad Merzouki. Il faut aussi s’approprier la musique : du tango-electro concocté spécialement par Christoph Müller et Eduardo Makaroff, les co-fondateurs du groupe Gotan Project. Bien que les danseurs soient amateurs, pas question de lâcher sur le niveau d’exigence.

Quatre chorégraphes encadrent la répétition ce jour-là à Bron. Avec près de 300 participants, les Brondillants forment le groupe le plus important. À Saint-Priest, 240 personnes font partie du projet, elles sont 85 à Chassieu et autant à Mions. 

Soutenir le spectacle vivant à l’échelle des territoires 

Ce projet de danse participatif, largement porté par la Métropole de Lyon, favorise la rencontre d’habitants qui vivent dans un même secteur, celui de Porte des Alpes. Une proximité au cœur de la stratégie culturelle de la collectivité qui a augmenté son budget consacré au spectacle vivant et revu ses critères d’attribution. Ils sont désormais liés au nombre d’habitants de chaque territoire mais aussi à leur revenu moyen. Cela permet d’être plus équitable, de proposer une offre culturelle plus proche des publics et d’inciter les communes à travailler ensemble pour porter des projets variés et d’envergure. Et de l’envergure, on peut dire qu’Antropoceno ! en a.