21 novembre 2024
Au cœur du centre de santé et d’éducation sexuelles de Bron
Publié le 21 février 2024 par Amandine Le Blanc
Accueillir, écouter, informer et accompagner toutes personnes quels que soient leur âge, couverture sociale ou résidence, sur l'éducation et la santé sexuelle, c’est la mission des centres de santé et d’éducation sexuelles de la métropole. Reportage auprès des professionnels du CSES de Bron.
« Les filles aussi, on a des pecs ? », « ça veut dire qu’on ne va pas avoir nos règles toute notre vie ? », « une fille, c’est doux alors qu’un garçon, c’est sauvage… ». Ce lundi matin au collège Théodore Monod de Bron, les questions et les réflexions fusent.
Il faut dire qu’à 12 ans, tout change et on s’en pose des questions. Qu’est-ce qui change dans le corps, dans la tête et dans les relations à l’adolescence, c’est justement le point de départ de la discussion des ateliers organisés pour les classes de 5e dans le cadre de l’éducation à la vie affective relationnelle et sexuelle.
Trois séances par an et par niveau doivent normalement être proposées au collège. À Théodore Monod, pour cette heure consacrée à la puberté, les groupes d’une dizaine d’élèves sont non-mixtes, les filles et les garçons chacun de leur côté.
L’atelier est animé en binôme par une professionnelle de la médecine scolaire de l’établissement et une du centre de santé et d’éducation sexuelles de Bron. Avec Karine Boscolo, l’infirmière du collège, Réjane Debiez, conseillère conjugale et familiale au CSES de Bron, s’occupent donc ce lundi des groupes de filles.
Se faire connaître
« C’est très gênant », pour la plupart des élèves à cet âge-là, parler du corps et de sexualité provoque un certain malaise. Mais pendant une heure, au milieu de deux rires, des vrais sujets émergent. Donner quelques bases, déconstruire certaines idées reçues…
Si avec la sonnerie de la récré, les élèves passent vite à autre chose, l’intervention d’aujourd’hui aura peut-être permis de planter quelques graines pour plus tard et de pousser plus facilement la porte du CSES. « La santé sexuelle fait partie de la santé globale. Nous sommes ouverts en priorité aux jeunes et le centre est habilité à recevoir des mineurs gratuitement et sans autorisation des parents », leur explique Réjane à la fin de son intervention.
Il existe 17 CSES sur le territoire de la métropole : 8 métropolitains, 4 associatifs et 5 hospitaliers.
Cela rentre dans ses missions, mais ces interventions en milieu scolaire permettent aussi au CSES de se faire connaître auprès d’un de ses publics cibles. « En cinquième, c’est sans doute encore loin pour eux, mais les actions collectives permettent aux jeunes d’identifier le lieu », souligne Marie Bourgeaux, sage-femme au CSES de Bron qui intervenait auprès des groupes de garçons.
Le lieu, c’est le 52 rue Marcel Bramet, en pied d’immeuble au cœur du quartier Terraillon. Au premier étage de la maison de la Métropole de Lyon, le CSES accueille tous les publics de manière gratuite et confidentielle. « Nous recevons tout le monde sans restriction avec une priorité pour les publics nécessitant la confidentialité et la gratuité », explique le Dr Claire Sabatier, médecin généraliste du CSES. Gratuité au service de la confidentialité pour les mineurs notamment, mais aussi les personnes sans droits ou celles victimes de violences.
Pluridisciplinarité
Comme dans chaque CSES métropolitain, une équipe pluridisciplinaire de cinq personnes accueille et accompagne les usagers.
Ce lundi, le Dr Sabatier reçoit une patiente mineure pour son suivi de grossesse. Elle a manqué son dernier rendez-vous avec l’assistante sociale, Émilie Anglereaux-Gomez. Alors avant d’aborder des sujets plus « classiques » au niveau médical, la jeune femme se livre à la généraliste sur ses problèmes d’organisation familiale liée à l’arrivée du futur bébé. Logée avec son compagnon chez la mère de ce dernier, la situation n’est visiblement plus tenable.
S’appuyer sur une équipe pluridisciplinaire où le médical et le psycho-social travaillent main dans la main, c’est l’intérêt d’un lieu comme le CSES. Et cela permet de prendre en charge dans leur globalité des problématiques souvent complexes qui recouvrent plusieurs champs.
La « porte d’entrée » du lieu, c’est l’assistante médico-sociale, Safa Goumrhar. Par téléphone, mail ou sur place, elle a une vision globale et va accueillir et orienter les patients. Auprès du Dr Sabatier ou de Marie Bourgeaux, le premier contact au centre est le plus souvent médical : dépistage d’IST (infection sexuellement transmissible), suivi de grossesse, IVG (interruption volontaire de grossesse), contraception, frottis, prise en charge des violences …
Mais une orientation vers les professionnels du psycho-social du centre, Émilie Anglereaux-Gomez ou Réjane Debiez intervient aussi souvent. « Le cœur de mon travail concerne les interactions relationnelles dans la sphère privée et intime », explique la conseillère conjugale et familiale Réjane Debiez. Elle reçoit les personnes seules ou à deux pour leur proposer « des temps de parole, d’échange, d’élaboration ».
L’objectif est de prendre du recul, être moins envahi par les émotions pour réfléchir à sa situation et trouver des solutions aux difficultés rencontrées
Réjane Debiez,
Conseillère conjugale et familiale au CSES de Bron
Par exemple sur la contraception, si le rendez-vous avec la sage-femme ou la généraliste va permettre de donner une information médicale, avec Réjane, va s’engager une discussion sur le choix, la bonne contraception par rapport au cadre de vie, à la possibilité d’avoir une bonne observance etc.
Émilie Anglereaux-Gomez va de son côté proposer un accompagnement sur l’accès aux droits, la recherche de logement, l’insertion, les difficultés relationnelles, le droit de la famille, les violences conjugales, l’accompagnement de grossesse, etc.
Aller à la rencontre des publics
Les habitants passent la porte d’eux-mêmes, sont orientés par la MDML ou de nombreux autres acteurs avec qui le CSES travaille : le centre d’accueil des demandeurs d’asile de Bron (CADA) juste à côté, le centre d’hébergement Valdo, des associations comme le Mas ou l’amicale du Nid ou encore le service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP). « Je suis aussi chargée de répondre au nom du CSES aux demandes de partenaires pour monter des actions collectives », détaille l’assistante sociale.
Pour se déployer et aller toucher les publics visés hors de ses murs : dans les établissements scolaires, les foyers d’hébergement, les centres sociaux, les instituts médico-éducatif ou les instituts thérapeutiques, éducatifs et pédagogiques, les centres d’accueil des demandeurs d’asile, l’Institut départemental de l’enfance et de la famille (IDEF) ou encore les maisons d’enfants à caractère social.
À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes du 8 mars, le CSES sera aussi présent à la maison de la justice et du droit de Bron.
Changement de nom
La loi du 7 février 2022 a fait évoluer les Centres de planification et d’éducation familiale (CPEF) et depuis le 1er janvier ils sont devenus les Centres de santé et d’éducation sexuelles (CSES).
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