Au Zibou Lab, le travail comme moyen d’inclusion

Ouvert en octobre dernier à Confluence, le Zibou Lab se veut comme un lieu d’expérimentation du travail pour des personnes atteintes de troubles du neurodéveloppement sévères.

À deux pas du Marché Gare et de la darse de la Confluence, l’association Zibou Lab a ouvert à l’automne dernier un tiers lieu inclusif. Un espace accueillant et bienveillant où l’inclusion s’affiche en fil rouge. « Tout est parti du constat qu’il manquait de structures pour accueillir des personnes atteintes de troubles du neurodéveloppement (TND) sévères comme les autistes ou les trisomiques afin de les accompagner dans le monde du travail », explique Zelda Prost, neuropsychologue.

Face à l’impossibilité des établissements et structures spécialisées d’accueillir tous les profils, le Zibou Lab s’affiche auprès des bénéficiaires comme un tremplin et un premier pas pour aller en ESAT. « Nous avons pensé le lieu comme un espace d’accompagnement vers le travail en encadrant chaque bénéficiaire par un soignant sur un temps court », précise-t-elle. Ainsi, sur une période de six mois, Zibou Lab accueille quatre bénéficiaires pendant deux à trois heures à raison de deux personnes par jour. Sur un an d’activité, l’équipe compte guider individuellement vers le travail une vingtaine de personnes atteintes de TND sévères.

Si certains profils de bénéficiaires parviendront à s’insérer dans une structure d’insertion spécialisée par le travail à l’issue, d’autres viennent avant tout au Zibou Lab pour se sociabiliser. « Chaque bénéficiaire arrive avec des objectifs différents, certains ont simplement besoin d’un espace de stimulations cognitives, de rencontres et d’échanges pour avancer ».

Un accompagnement sur-mesure réalisé en lien avec les familles ou les équipes soignantes de chaque bénéficiaire.

Mixité sociale et inclusion

Il aura fallu trois ans de réflexion et de développement à un collectif de soignants emmenée par Zelda Prost pour lancer ce projet du Zibou Lab. Un projet initié par son engagement professionnel et son histoire familiale. Son frère Eugène Prost était atteint d’un TND.

Après un accompagnement avec Alter’Incub pour structurer le projet entrepreneurial, l’équipe a bénéficié du soutien de diverses structures dont la Métropole de Lyon via la société publique locale Lyon Confluence pour l’obtention de locaux à loyer modéré dans le cadre d’un appel à projet.

Construits autour d’un ilôt-bar central, trois espaces complémentaires se complètent : une partie café et restauration le midi, une galerie d’art spontanée exposant les œuvres réalisées par des personnes en situation de fragilité et une boutique de produits handi-responsables fabriqués en ESAT.

Une approche pédagogique pour les clients destinée à lever les craintes et effacer la méconnaissance autour du handicap. « Nous prenons le temps de bien expliquer aux clients notre démarche. Il y a un intérêt à ce que ce type de lieux existent pour davantage de mixité et d’inclusion des personnes en situation de handicap dans la société », croit Zelda Prost. Après quelques mois d’activités, « les gens sont en tout cas réceptifs à notre projet », salue la cofondatrice.