Biennale d’architecture de Lyon : mieux construire demain

La première biennale d'architecture débarque à Lyon du 8 juin au 9 juillet. Pendant un mois, La Sucrière et le quartier de la Confluence se transforment en grand laboratoire où le public est invité à débattre avec les équipes pour imaginer l'architecture de demain. Avec la thématique de cette première édition "Processus et Pratiques", l’objectif est aussi pédagogique : comprendre comment la ville se fabrique.

La toute première biennale d’architecture de Lyon prend ses quartiers à La Sucrière : un lieu emblématique de la métropole qui se transforme au cœur du quartier de La Confluence. Une invitation à la réflexion et à la découverte de nouveaux horizons urbains.

« Processus et pratiques » d’une architecture plus responsable

Pendant un mois, des équipes multidisciplinaires – il y a là des architectes, des constructeurs, des étudiants, des géographes, des chercheurs, des enseignants, des industriels… – présentent leurs projets en cours de fabrication à l’intérieur et à l’extérieur de La Sucrière. Des projets très différents qui poursuivent un objectif commun : (dé)montrer qu’il existe de nouvelles manières de faire l’architecture. Une architecture plus responsable, plus respectueuse aussi, des ressources et de l’environnement, pour faire face aux transitions économiques, écologiques, démographiques et numériques. Quelques exemples pour vous donner envie de creuser…

• Qui es-tu brique ? – L’Atelier à construire, un collectif d’architectes, de physiciens et de constructeurs, encourage les constructeurs de demain à composer avec ce qui est à portée de mains. Ici la brique de terre crue, encore très peu utilisée dans l’architecture contemporaine. Les visiteurs sont d’ailleurs invités à façonner eux-mêmes des briques aux textures, formes et couleurs variées.
• Les îles blanches – Avec internet on peut parcourir le monde en restant immobile, derrière son écran d’ordinateur. Vu depuis Google Street, il n’existe presque plus de lieux inexplorés dans nos métropoles. Presque. L’équipe franco-allemande du 0101 s’intéresse justement à ces zones qui échappent aux « datascapes » (google map, photos satellites et cartographies sur internet). On les appelle les îles blanches. Et la Métropole de Lyon en compte 230…
• Re-générations – Studio Akkerhuis présente une sorte de SimCity XXL où les visiteurs-joueurs vont devoir construire une ville-monde sur une superficie au sol de 40 m². Les bâtiments sont matérialisés par des cubes en bois. Un cube = 500 000 habitants. En fonction de l’endroit où est posé le cube, le jeu calcule les conséquences sur l’environnement (le jeu interroge pour cela deux indicateurs : l’empreinte carbone et la date de dépassement planétaire). Certaines peuvent être catastrophiques… Bonne nouvelle : le jeu propose des alternatives pour limiter l’impact de la construction.
  
• Le quartiers des minots – L’association des Archiminots invite les enfants à construire des dômes et des coupoles à partir de matériaux existants et/ou recyclables. Un joyeux projet inspiré pour associer les enfants, citoyens à part-entière, à la transformation de la ville.
• Aire d’attente – ça se passe dehors, à 100 mètres de La Sucrière. Fabriques Architectures et Paysages et l’artiste lyonnais Thierry Boutonnier ont semé des graines sur un terrain en friche le long du cours Charlemagne. Le lin, le chanvre et l’orge poussent dans le champs qui va accueillir plusieurs temps forts pendant toute la durée de la biennale : pâturages urbains, fauche participative, méchoui & bal champêtre (le 8 juillet à 19 h). Les fauches seront transformées en compost pour les jardins partagés du quartier et en matériaux de construction biosourcés (fait à partir de matières premières renouvelables).

Ouvrir le débat sur les nouvelles façons de construire

Clé de voûte de la Biennale d’architecture de Lyon : le débat, nourri des rencontres et des échanges avec le public. En résonance aux installations éphémères présentées par les équipes, le public est invité à participer à des conférences (place limitées), des ateliers, des soutenances d’étudiants en master d’architecture, des balades urbaines, un procès public et même : une émission de radio !

• Faire c’est dire, construire en bois sanglé – imaginé par Tectoniques, un espace de discussion avec des sièges en bois 100% modulable (la disposition et la forme des sièges vont changer au cours de la biennale), 100% réemployable (de simples sangles permettent de maintenir entre eux les morceaux de bois brut qui ne seront pas abîmés) accueille la majeure partie de ces animations au milieu du parcours d’exposition de La Sucrière.