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Publié le 2 mai 2025

Faciliter l’accès au numérique, un enjeu d’égalité

La Métropole de Lyon s'est dotée en début d'année d'une stratégie en faveur d'un numérique responsable. Destinée à réduire la fracture numérique de ses habitants, cette démarche repose sur plusieurs initiatives au sein du territoire pour que le numérique ne soit plus un frein mais un outil pour tous.

Un numérique à portée de clic

Publié le 3 avril 2025 par Pierre Lelièvre

Ma ville au quotidien | Actualité

La Métropole de Lyon s’engage pour un numérique accessible à tous. À travers des dispositifs d’accompagnement et de reconditionnement de matériel, la lutte contre la fracture numérique s’appuie sur une transition responsable pour ses habitants et le territoire.

 

Depuis 2022, la Métropole de Lyon mène plusieurs types d’actions pour favoriser l’inclusion numérique grâce à des distributions d’ordinateurs reconditionnés, notamment à des collégiens. Ici au collège Théodore-Monod de Bron avec l’association Weeefund.

 

« C’est qui Amélie ? », « Si j’ouvre mon mail, est‑ce qu’il ne va pas disparaître après ? », « C’est quoi un navigateur ? », « Vous tapez trop vite, je n’y arriverai jamais… ». Des remarques comme celles‑ci, les conseillers numériques en sont témoins chaque jour. Des commentaires qui illustrent les difficultés rencontrées quotidiennement par bon nombre de personnes dans l’utilisation du numérique. Face à elles, ces agents, présents pour certains dans les antennes de la Maison métropolitaine d’insertion pour l’emploi (MMIE), les accompagnent dans leurs problématiques liées aux démarches en ligne.

Ces dernières années, le numérique est devenu incontournable. En témoigne, le choix fait par l’État de dématérialiser l’ensemble de ses démarches en 2022. Il y a pourtant des alternatives : guichet, téléphone, courrier. « Quels que soient les outils, il reste toujours des publics exclus. Un des enjeux est de rendre le parcours numérique plus fluide en levant les freins », note Antoine Louvet, chef de projet pour Rés’In, réseau qui coordonne l’inclusion numérique dans la métropole de Lyon.

En chiffres

  • 260 000 personnes en situation d’exclusion numérique dans la métropole de Lyon
  • 340 emplois dans la filière locale du matériel reconditionné
  • 15 000 accompagnements réalisés en 2024 par les conseillers numériques

25 % de la population concernés

Jeunes, retraités, salariés ou sans‑emploi, allophones, tous peuvent être concernés. Et l’accompagnement s’avère indispensable. « Les problèmes de compréhension ne se limitent pas au numérique, c’est une barrière nouvelle qui s’ajoute à des fragilités socio-économiques déjà existantes », souligne Hélène Colson, cheffe de projet Inclusion numérique à la MMIE.

Le nombre de personnes en rupture avec le numérique progresse. Entre 15 à 25 % de la population de plus de douze ans est en situation d’illectronisme, soit près de seize millions de personnes aujourd’hui, contre treize millions en 2021. Dans la métropole, on estime à 260 000 le nombre de personnes concernées.

La Métropole de Lyon montre l’exemple

En interne, la Métropole de Lyon travaille aussi à rendre le numérique plus inclusif, accessible et durable. Acquisition de matériel reconditionné, prolongation de la durée de vie des terminaux utilisés par les agents, collecte des outils en fin de vie, clauses spécifiques dans les marchés publics, un effort est fait sur les équipements mais aussi sur la formation et la sensibilisation des agents. « On est vigilant à ce que les agents ne soient pas en situation de fracture numérique et nous les accompagnons », note Erwan Le Luron.

Face à ce constat, la Métropole de Lyon a formalisé en janvier 2025 sa stratégie en faveur d’un numérique responsable. La question de l’inclusion numérique figure comme un des leviers d’action de la collectivité. Ces dernières années, plusieurs dispositifs de soutien sont déployés. Elle a par exemple lancé fin 2023 un appel à projets pour accompagner les familles sur les questions touchant au numérique éducatif et plus largement à l’inclusion numérique.

La création de Rés’In en 2022 répond à cette démarche de structuration des acteurs de l’inclusion numérique. « Notre rôle est de coordonner et de cartographier l’offre, et de mettre en relation les prescripteurs (France Travail, CAF, Carsat) vers des lieux de médiation numérique, en partant des besoins des usagers », précise Erwan Le Luron, chef de projet pour Rés‘In.

Les inégalités trouvent aussi leur origine dès le plus jeune âge. C’est l’un des objectifs du programme « Orientation 3.0 » déployé dans 30 collèges du territoire. Près de 4 000 élèves de troisième participent chaque année à cet événement qui les invite à découvrir la diversité des métiers du numérique. Le dispositif incite aussi les filles à s’orienter vers ces métiers, alors qu’elles restent largement minoritaires dans la filière (27 %).

Reconditionné, et alors ?

Ces inégalités s’illustrent aussi par un manque d’accès aux équipements. À l’échelle du territoire, 23 % des habitants sont concernés, soit parce qu’ils n’en possèdent pas, soit parce que leurs appareils numériques sont obsolètes. Un problème auquel la Métropole de Lyon tente de remédier en proposant par exemple du matériel reconditionné : 2 000 kits numériques inclusifs sont distribués sur quatre ans.

Chaque kit est composé d’un ordinateur, d’une formation de six heures au numérique ainsi que d’un accès à une hotline. Les collégiens, étudiants ou bénéficiaires du Revenu solidarité jeunes peuvent aussi bénéficier d’un don de matériel. Jusqu’en 2027, c’est un millier d’ordinateurs reconditionnés qui sera distribué.

Cette démarche s’ajoute au rôle d’animateur qu’endosse la Métropole auprès de la filière du numérique reconditionné. Un écosystème local s’est constitué autour d’une quinzaine d’entreprises, associations et structures de l‘économie sociale et solidaire pour reconditionner du matériel (smartphones, ordinateurs, tablettes). Parmi elles figurent WeeeFund, AltEco, Ecodair, e-recycle (photo) ou encore Emmaüs Connect. Alors que le numérique représente 4,4 % des émissions de carbone en France, la filière doit être plus responsable.

« On ne peut plus continuer à faire du numérique comme on le faisait jusqu’à maintenant sans prendre en compte son impact sur l’épuisement des ressources et sa consommation d’énergie », avance Sylvain Iafrate, en charge de la filière Numérique responsable à la Métropole de Lyon. « On accompagne un réseau local où les reconditionneurs s’approvisionnent, réparent et revendent localement », note‑t‑il. À l’échelle métropolitaine, cet écosystème représente 340 emplois dont 85 en insertion.

Cette dimension vertueuse tant sur le plan social qu’économique se prolonge également sur le volet environnemental, alors que 64 % de l’empreinte du numérique est réalisée par la fabrication des terminaux. Le reconditionné s’affiche comme l’un des moyens les plus efficaces pour rendre le numérique plus durable.

Accessibilité : un service essentiel

Obligation légale depuis 2005, l’accessibilité des services numériques s’illustre comme un sujet majeur pour permettre leur utilisation par tous. Aujourd’hui, le portail grandlyon.com, et les sites de l’Agence des mobilités et de Lyon Campus sont conformes à plus de 80 %. Dès cet été, le nouveau site grandlyon.com s’approchera de la conformité totale. Les PDF des MeT’, aussi, sont conformes, permettant leur lecture par tous. « L’accessibilité des services est essentielle pour certains et facilite leur utilisation par tous », souligne Virginie Mami, référente Accessibilité numérique à la Métropole. Cela oblige aussi à développer des services plus simples et donc moins énergivores. Une manière d’être plus vertueux sur le plan environnemental.

Fracture numérique : les collégiens en première ligne

Publié le 28 avril 2025 par Cédric Perrier

Ma ville au quotidien | Actualité

Pour lutter contre l’exclusion liée au digital, la Métropole de Lyon mène des actions auprès des personnes éloignées de l’outil informatique. Exemple avec une distribution d’ordinateurs reconditionnés à des collégiens.

Le matériel reconditionné par l’association WeeeFund est ensuite donné à des collégiens dans le besoin.

 

Ce jour-là, 21 ordinateurs ont été donnés à des élèves du collège Maria-Casarès de Rillieux-la-Pape. Parmi eux, Driss, élève de cinquième : « C’est mon premier ordinateur portable, je vais pouvoir travailler mes cours et écrire plus facilement. Je vais le mettre dans ma chambre. » Si son aisance au clavier ne demande qu’à progresser, sa maman Jennifer a été la première surprise de recevoir la convocation pour récupérer le matériel informatique : « C’est Driss luimême qui a fait une demande auprès de l’assistante sociale du collège. Je vais lui mettre Internet aussi, j’espère que ça va l’aider parce qu’il a des difficultés pour se concentrer. »

Depuis 2022, la Métropole de Lyon mène plusieurs types d’actions pour favoriser l’inclusion numérique. La distribution d’ordinateurs reconditionnés, en partenariat avec les associations Emmaüs Connect et WeeeFund en est une.

L’initiative a été menée aussi à Bron en février dernier auprès d’une quarantaine d’élèves de classes de 4e et 3e du collège Théodore-Monod. « On distribue un ordinateur avec la souris et un étui. On vérifie avec eux si la connexion Internet fonctionne bien. Le matériel est garanti deux ans », précise Valentin Deygas, l’un des trois codirecteurs de l’association WeeeFund.

Chiffres clés

  • 23 % des Français ne disposent pas d’ordinateur ou de tablette à leur domicile
  • 200 collégiens équipés
  • 150 bénéficiaires du RSJ équipés
  • 150 étudiants équipés

La fracture numérique ne touche pas que les plus âgés

« La fracture numérique s’explique par une mauvaise connexion Internet, un manque de matériel informatique et également une méconnaissance à utiliser l’outil numérique », détaille la vice-présidente de la Métropole à l’Éducation et aux collèges, Véronique Moreira. Si la majorité des utilisateurs n’ont pas de difficulté à naviguer sur Internet, c’est en revanche plus délicat lorsqu’il s’agit d’effectuer des démarches administratives.

« Nous avons une équipe installée dans le 8e arrondissement de Lyon qui reconditionne les ordinateurs. Mais surtout nous avons de nombreux bénévoles qui accompagnent les usagers dans l’utilisation de l’outil informatique. Pour scroller, il n’y a pas de problème, mais on voit bien que pour créer un compte France Travail, par exemple, c’est une autre histoire », note Flora Graioni, responsable régionale d’Emmaüs Connect, rattaché au Réseau inclusion numérique de la Métropole de Lyon, Rés’in.

L’association WeeeFund, elle aussi membre de Rés’in, s’investit sur le sujet. « En plus de lutter contre le gaspillage informatique, nous rendons autonomes les usagers. D’ici deux ans, nous souhaitons équiper d’ordinateurs entre 2 000 et 3 000 personnes », ajoute Théo Charousset, directeur de développement.

Aujourd’hui, toutes les cités éducatives de la métropole, soit sept collèges, ont bénéficié de cette distribution de matériel informatique. Au total 200 collégiens, 150 bénéficiaires du Revenu de solidarité jeunes (RSJ) et 150 étudiants ont été équipés.

 

 

WeeeFund s’attaque au décrochage social engendré par le numérique

Publié le 8 avril 2025 par Cédric Perrier

Ma ville au quotidien | Actualité

Derrière la fracture numérique se cache un décrochage social. L’association WeeeFund s’engage auprès des plus vulnérables pour rendre l’outil digital accessible.

L’association WeeeFund reconditionne du matériel informatique pour les personnes les plus vulnérables.

 

Il est des exclusions invisibles. Et des combats silencieux. L’époque est celle du tout numérique et de la dématérialisation des démarches administratives. Le constat est tout aussi brutal qu’irréversible. « Nous défendons le droit à la déconnexion et les rapports humains », avance Théo Charousset, l’un des trois codirecteurs de WeeeFund qui compte neuf salariés. L’association, née en 2018 et récemment installée dans de nouveaux locaux à Villeurbanne, est reconnue d’intérêt général.

Son cheval de bataille : lutter contre la fracture numérique, grâce au reconditionnement et à l’entretien de matériel informatique, et soutenir l’éducation au digital. Un engagement contradictoire avec les convictions de ses membres ? « Nous ne sommes pas jusqu’au-boutistes. Il existe une réalité, celle du numérique. Il ne s’agit pas de lui tourner le dos mais d’aider les plus vulnérables. On estime à seize millions le nombre de personnes exclues du numérique en France. Et c’est une erreur de penser que cela touche uniquement les plus anciens », rapporte Théo Charousset.

Cette exclusion concerne essentiellement les personnes peu diplômées avec un faible revenu.

Démystifier l’outil informatique

Avec les deux autres codirecteurs, Ségolène Hequet et Valentin Deygas, l’association WeeeFund organise des temps de formation. « Nous travaillons avec des entreprises d’insertion, des associations et les services publics, qui nous orientent vers des bénéficiaires. On leur propose un suivi de 60 heures par groupe de huit personnes. Nous avons deux formateurs qui se déplacent sur le territoire de la métropole avec pour objectif de démystifier l’outil informatique », ajoute Théo Charousset.

Gérer une boîte mail, rédiger un CV, repérer les fausses informations, autant d’exercices pour conduire à l’autonomie des personnes. Depuis la création de l’association, WeeeFund a accompagné plus de 3 000 bénéficiaires et reconditionne en moyenne 400 ordinateurs portables chaque année.

 

Comment reconditionner un ordinateur ?

Plusieurs étapes sont nécessaires pour reconditionner un ordinateur. Tout d’abord, il faut s’assurer que toutes les données sont bien effacées. Ensuite, vient l’étape de la remise à niveau avec un nouveau processeur et une nouvelle licence d’utilisation. Changer la batterie et le disque dur si besoin, ajouter des RAM (mémoire vive) pour augmenter la puissance de l’ordinateur sont aussi des étapes du reconditionnement. À noter que WeeeFund reconditionne également des tablettes, des smartphones et vend aux particuliers des ordinateurs remis à neuf.

 

Emmaüs Connect aux côtés des exclus de l’informatique

Publié le 21 avril 2025 par Cédric Perrier

Ma ville au quotidien | Actualité

L’association Emmaüs Connect soutient les personnes en situation de précarité numérique à travers plusieurs opérations : dons d’ordinateurs reconditionnés, accompagnement dans l’utilisation de l’outil informatique… Parce que la fracture numérique est une exclusion sociale.

Les ateliers Emmanüs Connect visent à réconcilier les personnes en situation de fracture numérique avec les outils.

 

La bien nommée rue de l’Égalité : c’est ici, dans ses locaux du 8e arrondissement, que l’association Emmaüs Connect a établi ses quartiers. Avec comme cheval de bataille : lutter contre la précarité numérique. Une ambition née sur le territoire lyonnais il y a plus de dix ans. « L’histoire d’Emmaüs Connect a réellement débuté en 2013 à Paris pour équiper les Sans domicile fixe de recharges téléphoniques solidaires afin qu’ils et elles aient un moyen de se connecter. Aujourd’hui, il existe douze antennes dans les grandes villes de France », détaille Flora Graioni, responsable régionale Auvergne‑Rhône‑Alpes d’Emmaüs Connect..

Depuis ses premiers pas, l’association a étendu son champ d’action : matériel reconditionné, collecte et distribution d’outils informatiques, accompagnement des personnes en difficulté avec le numérique… L’an dernier, 1 331 bénéficiaires uniques ont poussé les portes d’Emmaüs Connect à Lyon. Parmi les besoins les plus fréquents, ordinateurs et recharges solidaires de forfaits téléphoniques.

Lutte contre la précarité

« On touche un public en difficulté. Plus de 60 % d’entre eux n’ont pas de logement fixe et 30 % n’ont pas de compte en banque. Ce sont essentiellement des inactifs et des personnes en recherche d’emploi », poursuit Flora Graioni. Et cette fracture numérique défie les idées reçues. Chez Emmaüs Connect, la tranche d’âge des 26‑44 ans est la plus représentée. Recherche de travail, demande de droits, ils ne sont pas rares ceux qui ne touchent pas les aides parce qu’ils n’ont pas de connexion, d’équipement ou tout simplement les compétences nécessaires.

« Dans le cadre de nos parcours “Emploi et parentalité” (parcours de 50 heures à destination des grands débutants), la moitié des bénéficiaires sont orientés chez nous par les conseillers de France Travail, l’autre moitié par les différentes structures de l’action sociale. Ce sont 269 structures partenaires, comme les Maisons de la Métropole, les centres sociaux, Forum réfugiés ou Alynéa, qui aident les personnes en situation de précarité à Lyon. »

L’association ne pouvant pas être sur tous les fronts, il existe également une trentaine de Relais numériques en Auvergne-Rhône-Alpes qui proposent de l’aide aux personnes en situation de précarité, avec le soutien opérationnel de l’association Emmaüs Connect.

Les communes du Val de Saône luttent contre la fracture numérique

Dans les prochaines semaines, l’association va par exemple déployer deux parcours d’initiation dans le Val de Saône. Organisés en petit groupe, ces ateliers permettent aux bénéficiaires d’appréhender en quelques heures les outils numériques indispensables du quotidien. Le format est court, deux fois trois heures, et prévu pour approcher les bases du numérique et commencer à prendre en main un ordinateur. « Ce sont des ateliers de huit à dix personnes maximum, réservés aux bénéficiaires qui sont orientés par les Maisons de la Métropole de Lyon ainsi que par différentes structures de l’action sociale. Les séances se dérouleront dans les Maisons de la Métropole du Val de Saône », précise Flora Graioni.

Sur ce territoire, de nombreux lieux offrent un accès à l’outil numérique, Neuville-sur-Saône étant la commune dont l’indice de fragilité numérique est le plus élevé de la zone. La médiathèque municipale Jacques-Brel met à disposition du public des ordinateurs et des imprimantes avec un accès wifi en libre-service.

Plus au nord, la médiathèque de Quincieux offre le même service. À Genay, chaque vendredi, c’est un conseiller numérique de la Maison métropolitaine d’insertion pour l’emploi (MMIE) qui intervient dans les locaux de la médiathèque Alphonse‑Daudet : aide aux démarches en ligne (CAF, santé, logement, retraite, FranceConnect…) et accompagnement aux usages numériques.

Le même type de service est également disponible à la mairie d’Albigny‑sur‑Saône, tous les jeudis matin. On peut aussi ajouter le centre socioculturel de Fontaines‑sur‑Saône, la médiathèque de Collonges‑au‑Mont‑d’Or, l’espace culturel Louisa‑Siefert de Saint-Cyr‑au‑Mont‑d’Or. La bibliothèque Maison Meunier à Saint-Didier‑au‑Mont‑d’Or, les médiathèques d’Écully, de Dardilly et le centre socioculturel d’Écully sont autant de structures ouvertes au public pour offrir à chacun l’accès au numérique.

Le numérique se découvre de façon ludique

Publié le 14 avril 2025 par Cédric Perrier

Ma ville au quotidien | Actualité

Du 14 au 25 avril, la Quinzaine des connexions met en avant les pratiques numériques à travers diverses animations. Et tout le monde est concerné, de la petite enfance aux seniors.

La Quinzaine des Connexions promeut les pratiques numériques comme ici à L’Agora, le centre socio-culturel de Grigny-sur-Rhône.

 

Pour la troisième année consécutive, la Quinzaine des connexions propose une multitude d’ateliers et de temps de rencontres autour du numérique. Pendant deux semaines, plusieurs animations vont se dérouler à la médiathèque, au centre socioculturel, au centre culturel Édouard-Brenot, dans les écoles et dans différents services de la Ville qui porte aussi l’événement.

L’exposition de la Métropole de Lyon, Légende urbaine, fera étape au collège Émile‑Malfroy. Cette expérience invite le public à plonger dans le monde de la protection des données personnelles. L’impact environnemental de l’utilisation des smartphones est un sujet qui sera également abordé.

Développer une culture du numérique

Au cœur de cette quinzaine, une journée phare est prévue. Mercredi 16 avril, le Forum des connexions se tiendra au centre Brenot, de 14 heures à 18 heures. « Il y aura un tournoi et une exposition sur les jeux vidéo. Un stand de sensibilisation sera animé par Addictions France, un autre par Les promeneurs du net, Tubà et différents intervenants. Le Réseau d’inclusion numérique de la Métropole de Lyon, Rés’in, sera également là pour présenter toutes ses actions. C’est une manière de développer la culture numérique, de susciter la curiosité, de favoriser le lien par les médias, sans oublier de sensibiliser sur les dérives », précise Audrey Bouteille, médiatrice numérique au centre socioculturel L’Agora.

Un permis internet pour les CM2 et un atelier théâtre kamishibaï pour les enfants de la crèche sont aussi au programme. Et toujours dans cette volonté de ne laisser personne sur le bord du chemin du digital, un théâtre forum est prévu pour les parents.

Le public pourra interagir avec ce qui se jouera sur scène ; par exemple, un repas familial où les portables interfèrent dans un moment d’échange. Un temps appelé Loisirs Connec’thé pour les seniors permettra de tester la réservation de billets sur Internet et la pratique de jeux créatifs.

Le saviez-vous ?

Des activités de médiation numérique et d’accompagnement tous publics sont régulièrement proposées au centre socioculturel.

e-recycle offre une seconde vie à vos portables

Publié le 12 septembre 2024 par Amandine Le Blanc

Ma ville au quotidien | Actualité

Lancée il y a dix ans, l’entreprise e-recycle, implantée dans le 8e arrondissement de Lyon, reconditionne des produits électroniques. Une démarche engagée pour réduire l’obsolescence programmée et une volonté d’avoir un impact positif pour le territoire.

Un dernier passage dans les mains d’Hugo, qui emballe un par un les téléphones, et la marchandise est prête à quitter les ateliers d’e-recycle vers leurs nouveaux propriétaires.

Dans cette entreprise du 8e arrondissement de Lyon, qui reprend, reconditionne et revend des produits numériques (smartphones, ordinateurs portables, tablettes et consoles de jeu), la mécanique est bien huilée et chacun tient une place de choix dans le circuit qui permet de donner une seconde vie à vos produits électroniques.

E-recycle est né il y a dix ans de l’idée d’Arnaud Guillaume et Clément Bongibault. Après avoir commencé par un site internet qui comparait les « recycleurs », ils décident de se lancer eux-mêmes dans cette filière. Quand ils démarrent en 2014, ils font uniquement de l’achat-revente et ne possèdent pas leurs propres ateliers, ils travaillent alors avec les Ateliers du Bocage pour la partie diagnostic, réparation et reconditionnement.

Après cinq ans, ils décident de créer leur propre atelier. Ils recrutent alors un diagnostiqueur, un réparateur et se dotent d’outils spécialisés pour faire des tests. « Continuer à travailler sur le reconditionnement, mais en ayant les produits à côté de nous, cela a vraiment changé la donne pour avoir des réponses un peu plus rapides à nos clients et améliorer le service après-vente », explique Arnaud Guillaume.

94% d’émissions de carbone économisées

Cette logique de proximité est importante pour eux, elle se reflète même dans la manière dont ils mènent leur barque : e-recycle est une société de l’économie sociale et solidaire. Et bien sûr le choix de leur domaine d’activités n’est pas non plus anodin, travailler sur le reconditionnement des produits est un véritable engagement écologique. « C’est un travail circulaire pour redonner vie à un produit, lui donner une vraie valeur ajoutée et avoir une logique de proximité. Quand vous achetez chez nous un produit reconditionné, vous économisez 94 % d’émissions d’équivalent CO2 par rapport à un produit neuf », détaille Arnaud Guillaume.

e-recycle gère de A à Z le reconditionnement, du sourcing à la revente. « Il y a un vrai savoir-faire. Chaque personne connaît son sujet, a une expertise spécifique. Nous avons une vraie technicité. »

Chacun son rôle à chaque étape pour redonner vie aux différents appareils électroniques, à plus de 80 % des smartphones, qui sont réparés chez e-recycle. La marchandise arrive directement sur place et est déballée, puis vient l’étape du diagnostic avec toute une batterie de tests, on passe ensuite à l’effacement des données, au pôle nettoyage puis au pôle réparation pour garantir des produits en parfait état, 100 % fonctionnels. Les appareils passent une dernière batterie de tests avant d’être conditionné pour l’envoi.

Aujourd’hui, e-recycle reconditionne près de 10 000 produits à l’année, mais l’objectif est d’optimiser sa chaîne de production pour monter à 50 000 produits par an. En 2023, l’entreprise a effectué une levée de fonds de 1,5 million auprès du Fonds d’amorçage Industriel Métropolitain* (FAIM) Lyon/Saint-Etienne et aux côtés du Fonds Souverain Auvergne Rhône-Alpes créé à l’initiative de la Région Auvergne Rhône Alpes. Grâce à cette levée de fonds, e-recycle entend accélérer l’industrialisation de sa ligne de reconditionnement et doubler également ses effectifs.

*Fonds d’amorçage industriel métropolitain : Lancé en mai 2021 par la Métropole de Lyon et Saint-Étienne Métropole, ce fonds d’investissement investit dans des start-ups et jeunes sociétés industrielles du territoire engagées sur le plan environnemental et social. En savoir plus.

Il est possible en France d’avoir une vraie logique entrepreneuriale et écologique en pensant à la durabilité des produits et la satisfaction des clients.

Arnaud Guillaume,

Co-fondateur d’e-recycle

« On peut faire des belles choses en ayant cette logique-là, sans céder à la facilité. On a évolué petit à petit, mais on grandit chaque année », conclut Arnaud Guillaume. Et l’entreprise ne veut pas s’arrêter en si bon chemin, elle ambitionne dans le futur d’être neutre en carbone ou encore de réparer ses produits avec 100% de pièces d’occasion ou reconditionnées.

Les 18 et 19 septembre e-Recycle sera présent sur le stand de la Métropole de Lyon au Sido. Le Sido est le salon professionnel de référence dédié aux solutions et technologies basées sur l’Internet des objets (IoT), l’intelligence artificielle (IA), la robotique et la réalité étendue (XR). À l’occasion des 10 ans de l’événement, la Métropole de Lyon est partenaire officielle de la « zone impact », réservée aux solutions qui œuvrent pour un numérique plus responsable et engagé.

Orientation 3.0 : faire une place à tout le monde dans le numérique

Publié le 2 décembre 2024 par Amandine Le Blanc

Ma ville au quotidien | Actualité

Au collège Môrice Leroux à Villeurbanne, les élèves de 3e ont été sensibilisés aux métiers du numérique à l’occasion du programme Orientation 3.0. Une manière de leur faire connaître ce secteur à l’heure des premières orientations, et de déconstruire certains stéréotypes de genre. Reportage.

Quoi de plus à propos que d’être réunis dans une salle Katherine Johnson pour sensibiliser des collégiennes et collégiens contre les stéréotypes et biais de genre qui peuvent freiner les filles dans certains secteurs ? La mathématicienne américaine, dont les calculs ont permis aux premiers astronautes américains d’aller dans l’espace, peut être une source d’inspiration pour les élèves de 3e7 du collège Môrice Leroux de Villeurbanne qui participe au programme « Orientation 3.0 » ce jeudi matin.

Orientation 3.0, c’est un programme proposé par la Métropole de Lyon et co-construit avec l’association LDIGITAL et le cluster du numérique du territoire Digital League. Aux côtés de l’Académie de Lyon et avec l’appui d’une quinzaine d’écoles numériques du territoire, l’objectif est de sensibiliser des élèves de 3e sur les métiers du numérique et les stéréotypes de genre qui peuvent y être associés.

Car si ces métiers sont porteurs, les jeunes femmes sont encore trop peu nombreuses dans la filière (27 %) et leur proportion tend même à diminuer. Comme le rappelle des affiches placardées sur les fenêtres de la salle de classe : 11 % des étudiants des écoles d’informatique ou 15 % des salariés des studios de jeux vidéo* sont des femmes.

*Chiffres 2017, centre Hubertine Auclert.

La dernière semaine de novembre, des sessions de 1 h, animées par des étudiants des filières numériques sont donc proposées. Cette année, elles ont eu lieu dans 28 établissements auprès de 3 650 élèves de 135 classes de 3e.

Ouvrir une possibilité

Le collège Môrice Leroux participe à l’opération depuis 8 ans. Ce jeudi 28 novembre, six classes de 3e vont suivre une session. Après avoir laissé leurs téléphones portables à l’entrée auprès de Mme Arnaud, la documentaliste, et M Cohen leur professeur de mathématiques, les élèves de 3e7 font connaissance avec Corentin Samard, étudiant développeur full stack et Myriam Lervy, en reconversion pour devenir testeuse de logiciel, tous deux à l’IT-Akademy, et Renaud Joly, co-fondateur de l’entreprise Kobalt qui crée des logiciels sur mesure.

Les premières interactions sont timides. Au jeu des questions-réponses pour définir les termes du numérique les mains qui se lèvent sont souvent les mêmes et les votes hésitants pour répondre au quiz Vrai ou Faux. Faut-il forcément être bon en maths pour travailler dans les métiers du numérique ? La proportion de femmes a-t-elle diminué dans la filière ? Au fil du jeu, les réponses servent à déconstruire certaines idées reçues et à expliquer pourquoi encore aujourd’hui les jeunes filles s’orientent moins vers les métiers du numérique. Hedy Lamarr, Margaret Hamilton, Carol Shaw … la session est aussi l’occasion de faire découvrir aux élèves le nom de quelques pionnières, souvent invisibilisées, dans le domaine.

Dans la deuxième partie de la session, il est question des métiers du numérique. À travers un jeu, les élèves doivent décider si ces métiers existent ou pas. La classe se prend au jeu. Alice s’agace quand elles ne sont pas d’accord sur la réponse avec son binôme. Sa camarade semble très intéressée par le métier de hacker … pour recruter et par celui de cyberathlète, davantage à titre personnel. « On peut bien gagner sa vie dans ce domaine ? ».

Les collégiens sont tous bien familiers de Chat GPT au moment de parler de la profession « d’entraîneur de conversation intelligente ». Chasseurs de troll, data analyste … les professions réelles, imaginaires ou futures sont toutes passées en revue. De quoi faire naître des vocations ou en tout cas faire germer une graine pour la suite, à l’heure où les 3e vont devoir faire leurs premiers choix d’orientation.

Webinaire « Orientation 3.0 »

Pour ceux qui voudraient se renseigner davantage, un webinaire gratuit à destination des parents d’élèves de 3e est organisé le 3 décembre à 18h. Il traitera justement de l’orientation scolaire vers les métiers du numérique.

Inscriptions.

Ali, qui a participé activement pendant toute la session, se verrait bien faire son stage de 3e dans la filière et éventuellement y trouver son futur métier. Selma n’est pas particulièrement intéressée par le domaine, mais elle a quand même appris des choses pendant l’heure de formation.

Et pour celles qui souhaiteraient explorer plus avant une possible vocation, M Cohen, très investi sur ce sujet, rappelle l’existence chaque été du programme Jump in tech. Il permet d’initier gratuitement et pendant 1 mois chaque année, des filles âgées entre 14 et 17 ans aux métiers techniques de l’informatique. « Et pour nous les garçons aussi, c’est gratuit Monsieur ? » , demande Mohamed. « Pour faire en sorte qu’il y ait davantage de filles dans ses filières, il faut leur apprendre que ça existe et leur laisser la place. Dans ce stage, c’est la deuxième étape, où tu leur laisses la place », lui répond le professeur. En espérant qu’elles soient nombreuses à vouloir la prendre !

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