JO de Paris. Mélina Robert-Michon appelée sous les drapeaux

La discobole qui s’entraîne au stade de Parilly prépare ses septièmes Jeux olympiques, une performance unique. En plus de briguer une médaille, Mélina Robert-Michon a été désignée porte-drapeau de la délégation française pour la cérémonie d’ouverture du 26 juillet. Une récompense pour l'ensemble de sa carrière.

Certes, elle n’est pas encore connue du grand public comme Marie-José Pérec. Mais son nom ne laisse pas indifférent. Mélina Robert-Michon a sorti le lancer du disque de l’anonymat. Il y a ses performances bien sûr, notamment sa médaille d’argent au JO de Rio en 2016, une carrière au plus haut niveau depuis vingt-cinq ans et l’approche des Jeux olympiques de Paris qui pourrait changer son destin.

Le rythme est effréné et les sollicitations quasi impossibles à rassasier. Pourtant, celle qui est licenciée au club de Lyon athlétisme essaie de répondre à tout le monde. Au cœur de cette déferlante médiatique, son attachée de presse Caroline tient alors un rôle essentiel dans la préparation de la discobole. « L’idée est de rentabiliser au maximum le temps afin de me concentrer sur ce que je sais faire de mieux, lancer le disque », rapporte Mélina. Parce que les prochaines semaines vont la faire basculer dans un autre monde.

L’athlète vient d’être désignée par ses pairs porte-drapeau de la délégation française aux JO de Paris car Mélina s’avance pour une septième participation au plus grand rendez-vous planétaire de l’athlétisme, égalant ainsi le record de la cycliste Jeannie Longo. « Ça me touche forcément, c’est quelqu’un qui a marqué le sport français. » Et la fête pourrait être totale avec une médaille à la clé. « L’objectif, c’est 70 mètres. Quoi qu’il en soit, je sais qu’il faudra aller au-delà de 68 mètres pour espérer un podium. » Actuellement Mélina affiche un record personnel à 66,73 mètres.

Au moment des Jeux de Paris, Mélina Robert-Michon aura 45 ans et un CV qui ne tient pas sur une page, avec entre autres : un titre de vice-championne olympique à Rio (2016), un podium de vice-championne du monde à Moscou (2013), une médaille de bronze à Londres (2017) et 40 titres nationaux, dont le dernier cette année, le 30 juin à Angers (60,30 m)… « Cette longévité au plus haut niveau tient à un ensemble de choses, notamment à l’équilibre entre ma carrière et la vie de famille. Mais tout simplement je m’éclate dans ce que je fais, je ne suis pas lassée », rapporte celle qui a travaillé ses gammes cet hiver entre l’Afrique du Sud, La Réunion et Boulouris, près de Saint-Raphaël dans le Var.

Avant d’espérer participer à la finale des JO de Paris prévue le 5 août, elle devra d’abord se qualifier trois jours plus tôt. Tout un stade sera avec elle, tout un pays. Et tout le monde saura alors qui est Mélina Robert-Michon.