La biodiversité prend son envol à Saint-Priest

On ne les attendait pas à cet endroit. Des œdicnèmes criards ont élu domicile sur les anciennes pistes d’essai de Renault Trucks. La Métropole de Lyon a choisi de protéger ces oiseaux.

Aussi petit qu’un pigeon, du genre oiseau de nuit, l’œdicnème criard se remarque par son œil d’un jaune perçant. Et il se trouve que l’espèce a trouvé refuge sur un site peu ordinaire, celui des anciennes pistes d’essai de Renault Trucks à Saint-Priest.

Cet été, plusieurs couples y resteront pour élever leurs poussins. Au moment du rassemblement avant la migration, entre septembre et octobre, ils seront même une centaine, soit le rassemblement le plus important du Rhône.

Une première en France


Dans sa volonté de protéger la biodiversité, la Métropole de Lyon a donc choisi d’identifier ce lieu afin de préserver l’espèce : une superficie de 12 hectares, une première en France. Ce qui fait dire à Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), qui a fait le déplacement mi-mars à Saint-Priest : « Je me réjouis d’être là, je prends un peu d’oxygène avec ce genre d’initiative, parce qu’on se bat pour que le déclin environnemental ne soit pas plus rapide. Nos seules victoires sont d’empêcher les défaites de la nature et, ici, c’est une belle victoire. »

Le grand public pourra discrètement découvrir cet oiseau à travers trois observatoires installés autour de la plaine, où 1 km de haies a été planté. Des panneaux pédagogiques ont également été mis en place. Et pour favoriser le retour de la biodiversité, un réseau de mares pour les crapauds et tritons est installé en bordure de la plaine aux œdicnèmes.

Un verger pour les promeneurs

Mais ce n’est pas tout. Lors de la seconde étape de cette restauration, une partie du site sera ouverte au public.

Plus de 60 arbres fruitiers seront à disposition des promeneurs qui pourront alors cueillir des pêches, des abricots, des prunes ou encore des cerises…

Enfin, deux mares pédagogiques permettront de protéger les milieux aquatiques, en plus d’une prairie fleurie avec des espèces locales.

« La Métropole s’engage sur les aires protégées qui représentent 21 % du territoire », précise Pierre Athanaze, vice-président chargé de l’environnement.

Une initiative à laquelle l’ancien journaliste télé, Allain Bougrain-Dubourg, entend bien faire l’écho : « Je vais prendre mon bâton de pèlerin pour vanter à Paris ce que fait la Métropole de Lyon. »