La Fonderie Pradel s’engage sur la préservation des ressources

La Fonderie Pradel travaille à réduire son impact sur l'environnement en préservant son utilisation de matières premières. L'entreprise industrielle s'engage dans le programme Pivot circulaire lancé par la Métropole de Lyon et l'Ademe sur le territoire.

Non loin des fours d’où sort le métal en fusion – chauffé à 1 250 degrés –, Francis Thenot fait le tour des ateliers où travaille son équipe d’une dizaine de salariés. La fonderie, qu’il a reprise à la fin 2018, s’érige en modèle d’exemplarité sur le plan environnemental. Un défi pour un métier traditionnellement très consommateur d’énergie et de matières premières.

C’est d’ailleurs sur ce dernier point que l’effort se porte aujourd’hui. « Les ressources en matières premières ne sont pas inépuisables, assure Francis Thenot. Depuis 2018, j’ai pris la décision de ne plus acheter de cuivre neuf et de n’utiliser que de la matière recyclé ». Cuivre, aluminium, fer, l’essentiel provient de sources issues du recyclage.

Fondée en 1955 par le grand-père d’Alicia Pradel, aujourd’hui assistante du président de la société, la fonderie de Saint-Priest est spécialisée dans le coulage à la main de pièces moulées en bronze cupro-aluminium (cuivre et aluminium). Un alliage aux propriétés particulières, appréciées du marché. Le cuivre dispose en effet de caractéristiques conductrices pour l’électrification mais aussi d’intérêts en termes d’anti-corrosion et anti-microbien. « Nous sommes une dizaine dans le monde à maîtriser les process et la recette de cet alliage coulé dans un moule métallique dont deux en France », avance Francis Thenot.

Sous l’égide de son troisième dirigeant depuis sa création, la société san-priode coche les cases de son engagement pour la préservation de la planète : réutilisation de la chaleur fatale (émise par les fours), énergie solaire, certification environnementale ISO 14001 en voie d’obtention et réduction de la consommation électrique de près de 30 % grâce à l’achat d’une armoire à commande électrique pour ses deux fours électriques. Un investissement subventionné par la Métropole de Lyon à hauteur de 35 000 euros. La société familiale accélère son virage sur le front des pratiques durables.

Un enjeu essentiel à en croire son dirigeant : « Le potentiel d’extraction de nouvelles matières premières se réduit. Il faut imaginer une industrie vertueuse et durable tout en continuant de répondre aux besoins de nos clients », assène-t-il.

Un pivot vers plus de circularité

Pour compléter son approche, Francis Thenot s’est d’ailleurs engagé dans le programme Pivot circulaire, lancé cet automne par la Métropole de Lyon, pour accélérer sa transition sur la consommation en matière première. L’idée : parvenir à imaginer un nouveau modèle économique basé sur un schéma d’approvisionnement responsable et vertueux.

« Notre ambition est de récupérer ces matières au plus près pour les transformer à nouveau », développe-t-il. Un projet qui passe par la sensibilisation de ses clients à démonter les pièces en alliage pour les retourner à la fonderie afin qu’une deuxième vie s’offre à elles.

Un nouveau schéma qui vise à transformer l’offre de la fonderie : « À l’avenir, nous ne vendrons plus une pièce en alliage cuproaluminium mais l’usage de la matière. » Un modèle sensiblement similaire à celui des consignes pour le verre. Un cadre vertueux que le dirigeant met en place avec ses clients dont le plus important (30 % de son chiffre d’affaires), JCDecaux, pour parvenir à construire une filière de recyclage de la matière. Avec JCDecaux, la Fonderie Pradel fournit des petites pièces destinées aux abribus pour la fixation des vitres mais aussi des pièces métalliques destinées au verrouillage et déverrouillage des vélos en libre-service.

Un réemploi contrôlé que le dirigeant compte valoriser pour se démarquer et gagner de nouveaux marchés. La société, qui a réalisé 1,75 million d’euros de chiffre d’affaires en 2023, travaille aussi pour d’autres secteurs comme le ferroviaire, l’électrification ou la serrurerie. Avec des débouchés dans le monde entier puisqu’elle commercialise ses pièces fondues et moulés à la main jusqu’en Chine et en Inde pour le métro de Bombay notamment.