Lutter contre le mal-logement grâce à la location solidaire

Des locations plus simples pour les propriétaires et plus accessibles pour les bénéficiaires. C’est le principe de la location solidaire. Un dispositif gagnant-gagnant. Explications.

Vous êtes propriétaires et vous souhaitez louer votre bien tout en contribuant à lutter contre la crise du logement ? La location solidaire est peut-être faite pour vous.

Louer utile

En 2020, Anne-Claire Sinagra (photo) a décidé de passer par ce dispositif pour son projet d’investissement locatif. À l’époque, cette dernière fait du bénévolat chez Habitat et Humanisme et elle découvre le principe de la location solidaire. « Et au moment où j’ai voulu investir mon argent, je souhaitais que ce soit dans quelque chose qui ait du sens », explique-t-elle. Elle ne veut pas devenir propriétaire juste pour devenir propriétaire, mais acquérir un bien dans le but d’en faire un logement social. « Je sais quelle est la crise du logement dans Lyon et sa région donc je voulais pouvoir offrir un bien en plus ».

L’association lui permet d’avoir connaissance d’une opportunité d’achat pour un bien à Villeurbanne. L’appartement n’est plus occupé depuis un moment et il y a des grosses rénovations à prévoir. « La propriétaire souhaitait que son bien serve à du logement social, mais elle ne pouvait pas investir pour le remettre aux normes », détaille Mme Sinagra. De nombreux travaux sont entrepris pour améliorer la performance énergétique du logement. Les subventions de l’Anah (Agence nationale de l’Habitat) et des collectivités permettent de financer ces travaux et la nouvelle propriétaire est accompagnée de bout en bout. « C’est aussi assez satisfaisant de se dire qu’on remet dans le parc locatif un logement avec une bonne performance énergétique », souligne-t-elle.

Une tranquillité d’esprit

Dans le conventionnement qu’elle a choisi, Mme Sinagra s’est engagée sur une période de neuf ans. En 2022, les travaux achevés, le logement peut être mis en location. Depuis le printemps 2023, c’est Lydia Cherkrak qui l’occupe. Mais les deux femmes ne se connaissent pas, c’est l’association qui gère tout pour les propriétaires et notamment l’accompagnement social des personnes. Un élément qui sécurisait Anne-Claire Sinagra et l’a confortée dans son choix de passer par ce dispositif. « Je donne la chance à quelqu’un de pouvoir vivre dans un appartement remis à neuf, mais ça me rassurait de me dire que des professionnels géraient. Je ne prends pas le risque d’être confrontée directement à un locataire qui peut rencontrer des difficultés sociales auxquelles je ne saurais pas faire face moi-même », explique-t-elle.