MIAM Festival : des petits chefs se révèlent

Lors d’un atelier culinaire parents-enfants avec la Meilleure ouvrière de France en poissonnerie Sonia Bichet à la Cité internationale de la Gastronomie, une vingtaine d’enfants a pu tester ses talents de chefs et découvrir les produits locaux et de nouvelles saveurs.

« Madame, madame y’a une arête qui s’est échappée ! ». Après avoir écouté attentivement les explications de Sonia Bichet sur la manière de retirer toutes les arêtes d’un poisson, en trouver une oubliée est un événement digne d’annonce pour un des petits chefs présents ce jeudi 24 octobre à la Cité internationale de la Gastronomie (CIG). Dans le cadre du Miam Festival, un atelier de cuisine parents-enfants avec la Meilleure ouvrière de France (MOF) en poissonnerie Sonia Bichet, était proposé gratuitement. Au programme : tartare de truite.

Pour la vingtaine d’enfants, accompagnés de leurs parents ou grands-parents, l’après-midi commence par une partie pédagogique avec un jeu de questions-réponses entre la MOF de 28 ans et les enfants. Où trouve-t-on la truite, est ce qu’ils dorment les poissons et comment ils respirent, les écailles ça se mange ?

Petits et grands se prêtent à l’exercice y compris pour reconnaître les différents ingrédients du jour qui accompagneront le poisson. Que des produits français, souvent issus de petits producteurs locaux. Alors que les jeunes pousses de coriandre ne font pas l’unanimité, récoltant quelques grimaces, les feuilles d’oxalis avec leur goût légèrement acidulé remportent davantage l’adhésion.

Le poisson dans les mains, Sonia Bichet propose aux enfants de venir toucher la truite et ses écailles. Gauthier est fasciné : « ah oui c’est bien frais », répète-t-il en passant sa main sur le poisson et la partie visqueuse.

Des goûts et des couleurs

Avant de laisser la main aux enfants, Sonia Bichet s’occupe elle-même de préparer le poisson tout en expliquant à son auditoire attentif chacun de ses gestes. Après quoi, c’est aux enfants de jouer.

Sur chaque station installée pour l’occasion, les binômes adultes-enfants doivent d’abord enlever la peau des filets, un geste technique pour lequel certains ont plus le coup de main que d’autres. Et pendant qu’à l’étape d’après chacun s’applique à découper en tout petit dés le poisson, à certaines tables, on réfléchit à comment agrémenter le plat. Corentin qui est venu avec sa grand-mère, sa maman et son grand-frère, sait déjà qu’il veut mettre des pommes, de la figue et des fleurs dans son tartare. À la table voisine, ça négocie dur entre la mère et sa fille pour choisir les ingrédients. L’une veut un plat sucré-salé, l’autre non.

Dans un joyeux brouhaha, chacun fait son marché. Les assiettes se garnissent et se colorent. « L’objectif, c’est de s’amuser et si c’est fait avec amour, ce sera forcément bon », souligne Sonia Bichet.

Malgré tout, la cheffe est impressionnée par les réalisations des apprentis du jour. Ils ont mis du cœur à l’ouvrage dans leur présentation.

Et pour certains l’exercice du jour n’est pas anodin, ils se rêveraient bien à la place de Sonia Bichet dans quelques années. À l’image d’Anna venue avec sa maman, ou du petit Corentin. La cheffe a pour chacun des mots d’encouragement. « Il faut rêver grand, lâche-pas. Je vais te porter chance », dit-elle à Anna. « J’attends ton invitation dans ton futur restaurant », écrit-elle pour Corentin sur l’autographe qu’il lui a demandé. Elle prendra aussi le temps de dédicacer les toques de certains ou de prendre des photos.

L’atelier se termine évidemment par la dégustation des œuvres du jour. Un goûter d’anniversaire un peu spécial pour le petit Johan, mais qui semble ravir les papilles de tous. Sarah et sa maman se régalent et n’en laissent pas une miette. Axel qui est venu avec son petit frère Gauthier et sa grand-mère prend le temps de noter soigneusement dans son carnet chaque ingrédient qu’il a mis dans son assiette pour pouvoir le refaire à la maison. « Comment ça s’écrit oxalis Mamie ? ».

Ici pas de gaspillage, chacun pourra repartir avec ses restes, de chouettes souvenirs et peut-être une future vocation.