Perturbateurs endocriniens : changer les habitudes pour vivre mieux

Protéger sa santé et celle de ses proches avec des gestes simples, c’est possible. Face aux risques que représentent les perturbateurs endocriniens pour la santé, la Métropole de Lyon et les communes du territoire se mobilisent pour chasser les polluants de notre environnement.

  • Santé

L'objectif ? Limiter leur exposition à ces polluants

Pesticides, phtalates, bisphénols, parabènes, composés perfluorés (Pfas) et bien d’autres substances font partie de notre vie quotidienne. Considérés comme des perturbateurs endocriniens, ces polluants sont présents dans de nombreux produits et objets de notre quotidien : aliments, produits d’hygiène et ménagers, cosmétiques, vêtements, mobilier, jouets, ustensiles de cuisine. Mais aussi dans l’air et dans l’eau.

C’est d’ailleurs pour cela que la collectivité se mobilise pour inciter les habitants à limiter leur exposition à ces polluants. Un engagement conduit depuis décembre 2021, date à laquelle la Métropole a signé la charte Villes et territoires sans perturbateurs endocriniens, portée par le Réseau environnement santé. Ce texte, signé également par 25 communes du territoire, vise à promouvoir des pratiques plus respectueuses pour la santé et l’environnement : suppression des produits phytosanitaires, promotion d’une alimentation saine, de saison et locale, actions de prévention sur le terrain.

Quels risques pour la santé ?

Les perturbateurs endocriniens sont capables de réagir avec notre système hormonal et peuvent impacter à plus ou moins long terme différentes fonctions de notre organisme, selon l’Inserm. Si leurs effets sont encore mal connus, des études montrent le lien entre les perturbateurs endocriniens et le cholestérol, le cancer, la fertilité et le développement du fœtus, l’hypertension ou l’obésité...

Ils contribuent également à réduire la réponse du système immunitaire à la vaccination et sont suspectés d’interférer avec les systèmes endocrinien et immunitaire.

L’ambition est de sensibiliser tous les publics, sans être anxiogène, pour les inciter à changer leurs habitudes

Docteur Marie‑Alice Bayle-Dufetelle, cheffe de service Épidémiologie et promotion de la santé et directrice adjointe à la direction Santé protection maternelle et infantile de la Métropole de Lyon.

Petits gestes aux grands effets

La lutte contre les perturbateurs endocriniens passe essentiellement par un changement de nos habitudes.

L’idée n’est pas de culpabiliser mais plutôt d’en parler et de partager des bonnes pratiques.

Catherine Capgras, responsable de l’unité Promotion de la santé à la direction Santé PMI de la Métropole de Lyon.

Certaines personnes sont plus concernées que d’autres : femmes enceintes, enfants de zéro à trois ans, adolescents et professionnels de la petite enfance. Cette prévention est opportune tant ces substances nocives sont partout. Outre des conseils sur l’aération quotidienne des logements, le lavage des vêtements neufs ou le rinçage des fruits et légumes, d’autres actions peuvent être engagées.

Recrutée en service civique par la Métropole de Lyon, Chloé Verdoolaeghe a multiplié, avec son binôme Stefano Avanzi, les ateliers de sensibilisation auprès de ces publics avec un mot d’ordre : « Pas de culpabilisation, mais l’invitation à mieux faire. L’objectif de ces ateliers vise à expliquer ce que sont les perturbateurs endocriniens, où ils se trouvent, tout en proposant à chaque fois une alternative », note Chloé Verdoolaeghe. Remplacer les produits d’entretien industriels par des solutions naturelles comme le savon noir ou le vinaigre blanc, délaisser les contenants plastiques au profit du verre, préférer des produits naturels et labellisés pour l’hygiène ou encore opter pour des cosmétiques avec écolabels.

En 9 mois, ces ateliers ont permis de sensibiliser plus de 500 personnes, de 9 communes de la métropole. « L’idée n’est pas de dire que nos solutions sont idéales mais plutôt que nous pouvons tendre à faire mieux, précise-t-elle, tout en misant sur l’argument économique des produits faits maison, moins coûteux que ceux du commerce. » Deux nouveaux services civiques de la Métropole de Lyon poursuivront l’animation de ces ateliers auprès des acteurs et communes intéressés.

Une première victoire contre les Pfas

Dans le sud de la métropole, la lutte contre les Pfas - considérés comme des perturbateurs endocriniens - a une illustration concrète. Cet été, la justice a ordonné une expertise visant à établir la responsabilité éventuelle de Daikin et Arkema, installées à Oullins-Pierre-Bénite, dans la pollution à ces polluants dits éternels.

Une décision qui intervient à la suite de l’assignation des deux industriels par la Métropole de Lyon, Eau publique du Grand Lyon et le Syndicat mixte d’eau potable Rhône-Sud. Une première étape pour faire appliquer le principe du pollueur-payeur.

Sensibilisation

Au sein de la crèche Frimousse et de la halte-garderie Les p’tites bouilles à Rillieux-la-Pape, des ateliers sont organisés tous les deux mois autour de la santé et du bien-être. Un des derniers en date a notamment porté sur ces polluants. « Les familles sont bien souvent éloignées de ce sujet, relève Patricia Amblot, directrice des établissements. Il y a un besoin de pédagogie pour insister sur l’importance d’être vigilant et proposer des alternatives. »

Des actions de sensibilisation qui trouvent aussi un écho auprès des professionnels des crèches et des relais petite enfance à travers une journée annuelle dédiée. Les assistantes maternelles ne sont pas oubliées non plus.

Les équipes de PMI les accompagnent également vers des changements de pratique en les amenant à repenser leur manière de faire, dans l’intérêt de la santé des enfants accueillis mais aussi de leur propre santé et celle de leur entourage

Marie‑Alice Bayle-Dufetelle, cheffe de service Épidémiologie et promotion de la santé et directrice adjointe à la direction Santé protection maternelle et infantile de la Métropole de Lyon.

À Vénissieux, la ville se mobilise. « Des jeunes de 12 à 17 ans ont été sensibilisés, par des experts, à ces questions avant d’imaginer une application mobile pour proposer des recettes de cosmétiques faits maison. Cette sensibilisation était nécessaire et profitable à tous », note Tom Fresse, coordinateur de l’atelier « santé-ville » à la Ville de Vénissieux.

D’autres leviers sont aussi mis en place par la Métropole de Lyon sur la protection de l’eau et de l’environnement face à la pollution aux perfluorés. Un plan d’action est engagé notamment dans le sud du territoire pour mesurer et surveiller de près la qualité de l’eau mais également celle de l’air, via l’analyse régulière de 20 perfluorés.

Ateliers sur la pollution aux perfluorés

La Métropole de Lyon et l'Institut écocitoyen de Fos-sur-Mer organisent une série d'ateliers collaboratifs de l'étude "PERLE - biosurveillance humaine en polluants PFAS chez les riverains des industries" portant sur l'avancement des travaux de l'équipe scientifique. Ces ateliers s'inscrivent dans le cadre du plan d'actions de lutte contre la pollution aux perfluorés porté par l'Institut.

AteliersDate
Oullins-Pierre-Bénite03 décembre de 12h à 14h
Saint-Fons03 décembre de 18h à 20h
Solaize04 décembre de 12h à 14h
Givors4 décembre de 18 à 20h
Lyon 75 décembre de 12h à 14h
Saint-Fons20 janvier de 12h à 14h
Lyon 720 janvier de 18h à 20h
Givors21 janvier de 12h à 14h
Oullins-Pierre-Bénite21 janvier de 18h à 20h
Solaize22 janvier de 12h à 14h

Plus de renseignements et inscriptions via la plateforme Toodego.

Services associés

Développement économique

La bonne santé d'un territoire passe par son dynamisme économique. Il permet d'attirer des entreprises, des visiteurs, de soutenir des structures en devenir et de créer de l'emploi. La Métropole s'engage à développer une économie qui profite à tous et soit respectueuse de l'environnement.
Dernière mise à jour le 1 juillet 2025
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