tribune politique

Les écologistes

Les écologistes

POUR DES LENDEMAINS QUI RESPIRENT

Une Zone à Faibles Émissions ambitieuse et juste

POLLUTION DE L’AIR : L’INACTION TUE !

En France, la pollution de l’air tue toujours, avec au moins 40 000 décès prématurés chaque année (Santé Publique France). Elle rend malade aussi, particulièrement les plus fragiles d’entre nous : maladies chroniques, maladies cardio-vasculaires, cancers… Une nouvelle étude du Centre Léon-Bérard vient d’ailleurs d’établir un lien entre l’exposition à cinq polluants de l’air et un risque accru de cancer du sein. Sans oublier non plus sa nocivité pour les écosystèmes et la biodiversité. À Lyon, la pollution de l’air coûterait 585 millions d’euros chaque année, soit 1134 euros par personne et par an (CE Deft, 2020). Transports, chauffage, agriculture, industries : les sources de la pollution de l’air sont multiples. Une action globale est donc nécessaire pour en venir à bout et garantir le droit de chacun·e de vivre en bonne santé. Des solutions existent, et nous les mettons en œuvre localement : accélération des rénovations thermiques avec Ecoreno’v ; remplacement des vieilles cheminées et poêles à bois, avec le renforcement de la Prime Air Bois, lancement d’un fonds d’amorçage industriel pour favoriser l’émergence d’une industrie écologiquement plus vertueuse, ou encore lancement d’une stratégie agricole pour soutenir le développement d’une agriculture biologique.

LA ZFE : UNE OBLIGATION LÉGALE POUR LUTTER DURABLEMENT CONTRE LA POLLUTION DE L’AIR Sous la menace de sanctions pour son inaction dans la lutte contre la pollution de l’air, l’État français a finalement rendu les ZFE obligatoires et fixé un calendrier à respecter. Dans la Métropole de Lyon, la ZFE a été approuvée dès 2019 à l’unanimité des groupes politiques. Elle s’est d’abord appliquée aux véhicules professionnels Crit’Air 5, 4 et 3. Au regard des obligations légales nouvelles, et pour respecter au plus vite les seuils réglementaires de qualité de l’air, le Conseil de la Métropole a approuvé dès mars 2021 l’extension progressive de la ZFE.

En retirant progressivement les véhicules anciens et polluants, la ZFE permet de lutter durablement contre cette pollution routière, non pas en faisant disparaître la voiture mais en rendant la flotte plus propre. Elle vise surtout les oxydes d’azote et les particules fines qui, dans la Métropole, proviennent pour environ 60 % et 15 % du trafic routier. Ce sont aussi deux polluants pour lesquels l’agglomération lyonnaise ne respecte toujours pas les seuils réglementaires.

UNE CONCERTATION INÉDITE EN FRANCE POUR UNE ZFE

Pour une ZFE juste et efficace, nous avons fait le choix d’une large concertation préalable. Une concertation innovante aussi, avec un panel citoyen et la constitution d’un groupe d’usager·es test. Pendant plus de 14 mois, nous sommes allés à la rencontre des professionnels, des particuliers et des communes, pour mieux appréhender les contraintes, les attentes, les cas particuliers et les inquiétudes de chacun·e. Aujourd’hui, ce sont plus de 30 000 contributions issues de 7 000 participant·es qui nous permettent de préciser et d’améliorer le dispositif de ZFE.

L’INACTION A TROP DURÉ : NOUS PRENONS NOS RESPONSABILITÉS

Début 2020, 247 ZFE existaient déjà en Europe … et seulement 5 en France ! Nous prenons aujourd’hui nos responsabilités, pour une ZFE efficace et acceptable. Nous faisons le choix pragmatique de deux périmètres différenciés, avec un juste niveau de contrainte en fonction de l’offre de transports en commun et d’alternatives à la voiture individuelle. Dans le périmètre élargi, la contrainte sera donc moins forte. Nous faisons aussi le choix d’un calendrier juste, parfaitement aligné sur le calendrier légal, avec même un an de décalage dans le périmètre élargi, et des phases pédagogiques préalables à chaque étape. Aucune précipitation donc, mais une urgence : rattraper le conséquent retard dans la lutte contre la pollution de l’air, qui doit maintenant se traduire en actes ! Nous fixons donc un cap ambitieux et réaliste : la fin des diesels, et donc des Crit’Air 2, du périmètre central d’ici 2026. Cette étape supplémentaire est indispensable pour améliorer significativement la qualité de l’air et renforcer les gains de santé. À eux seuls, les diesels sont responsables de près de 50% des émissions d’oxydes d’azote. Même récents, ils restent très polluants à froid et sur les premiers kilomètres. En ville, où les trajets sont souvent courts, leur utilisation est un non-sens sanitaire.

UNE ZFE JUSTE, QUI ACCOMPAGNE ET DONNE LES MOYENS DE LA TRANSITION

Nous faisons le choix d’une ZFE juste, une ZFE qui redonne la liberté de choisir sa mobilité. Les foyers les plus modestes, souvent contraints de vivre à proximité des grands axes routiers, sont les premières victimes de la pollution de l’air. La ZFE doit réparer cette injustice et donner les moyens de la transition pour ne laisser personne de côté. Avec des aides financières élargies : 70 % des foyers, les plus modestes, pourront en bénéficier, quand les aides de l’État ne s’adressent qu’à 50 % de la population. Elles faciliteront l’acquisition d’un véhicule à faibles émissions ou le financement d’un abonnement aux transports en commun, la location d’un vélo ou des trajets en autopartage. Pour donner à chacun·e le temps de s’adapter, des dérogations sont possibles. Ce sont par exemple 70 % des Grands-Lyonnais·es, les plus modestes, qui pourront bénéficier de 2 ans supplémentaires pour s’adapter à la sortie des Crit’Air 2. Avec l’Agence des mobilités, chaque Grand-Lyonnais·e impacté·e par la ZFE peut bénéficier d’un accompagnement et d’un conseil en mobilité. Pour redonner du choix et améliorer la mobilité de toutes et tous, la Métropole s’engage de manière inédite dans le développement des alternatives à la voiture individuelle. Moins coûteuses, elles redonnent du pouvoir d’achat tout en réduisant nos émissions de CO2. Les renforcer, c’est aussi agir pour plus de justice sociale puisqu’un tiers des foyers de la Métropole, particulièrement les plus démunis, ne possèdent pas de véhicule. Pour renforcer l’offre de transports en commun, nous avons doublé les investissements du SYTRAL pour ce mandat, à 2,55 milliards d’euros ; cela n’avait jamais été fait. Pour faciliter la mobilité des plus pauvres, nous avons instauré la gratuité et renforcé la tarification solidaire des TCL, qui bénéficient aujourd’hui à plus de 150 000 Grands-Lyonnais·es ; cela n’avait jamais été fait. Nous mobilisons 500 millions d’euros sous ce mandat en faveur des mobilités actives, dont la marche et le vélo, que les Grands-Lyonnais·es sont toujours plus nombreux·euses à pratiquer ; cela n’avait jamais été fait. La Métropole s’engage aussi dans le développement du covoiturage, de l’autopartage, dans l’installation de bornes de recharge électriques. Respirer un air sain ne doit plus être un luxe. C’est un droit élémentaire. Nous refusons de léguer comme héritage aux générations futures un air qui tue et qui rend malade. L’inaction a trop longtemps duré ! Contre cette injustice sanitaire et sociale, nous faisons aujourd’hui le choix responsable de lendemains qui respirent.

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Les écologistes (Benjamin BADOUARD et Vinciane BRUNEL-VIEIRA Co-président·es du groupe Les Écologistes)