tribune politique

Les écologistes

UNE MÉTROPOLE EN ACTION POUR LE LOGEMENT ET L’ACCUEIL

Depuis 2020, la majorité a fait du logement pour toutes et tous un objectif prioritaire : elle agit quotidiennement pour accueillir plus et mieux sur notre territoire. Nous nous mobilisons pour nos étudiant·es, pour nos jeunes actif·ves, pour nos ainé·es, pour offrir à l’ensemble de nos citoyen·nes de la Métropole de Lyon un logement adapté à leur besoin.

Une crise du logement profonde et nationale.La Métropole n’est pas épargnée par la crise du logement qui traverse toute la France et s’intensifie ces dernières années. La fondation Abbé Pierre, dans son rapport annuel de 2022, dénombre 4 millions de personnes mal-logé·es en France. 4 millions de nos concitoyen·es ne disposent pas d’un domicile personnel ou sont logé·es dans un logement inadapté et rencontrent des difficultés pour s’y maintenir. Incompressible, le logement est devenu le premier poste de dépense des foyers avec une dépense moyenne de 40 % des revenus affectant l’ensemble de notre société. Alors que 2,4 millions de ménages sont dans l’attente d’un logement social et que les demandes ne cessent d’augmenter, nous savons qu’une offre alternative sera nécessaire.

Malgré une dynamique économique avantageuse, la Métropole de Lyon connaît depuis 2020 une situation difficile qui perdure. Un ralentissement de la production de logement dû à une inflation galopante qui brise les équilibres économiques des opérations immobilières. En cause, l’augmentation des prix des matériaux, de l’énergie et surtout du foncier. N’en déplaise à notre opposition, nos décisions n’en sont pas l’accélérateur mais nous nous accordons sur la nécessité de changer de modèle et travailler urgemment aux solutions.

L’immobilisme de l’État n’est pas acceptable.Rassembler tous les acteurs du logement pour qu’ils trouvent ensemble des solutions lors du Conseil National de la Refondation logement était une très bonne idée. Plusieurs propositions ambitieuses ont été formulées. Mais comme pour la convention citoyenne pour le climat, le gouvernement n’est pas à la hauteur : pas d’annonce sur le renforcement des critères d’encadrement des loyers ; pas d’expérimentation d’un encadrement du foncier ; pas d’aide d’ampleur à la rénovation énergétique des logements. Et le gouvernement continue de demander sourdement aux bailleurs sociaux de construire plus alors qu’il leur a déjà ponctionné 1,3 milliard d’euros depuis 2 ans pour boucler le budget de l’État. En fragilisant durablement les bailleurs sociaux, on affecte directement des familles monoparentales, des salarié·es et travailleur·euses de première et seconde ligne essentiels pour notre territoire. Ce sont des aides-soignant·es, des policier·es, des infirmier·es, des postier·es, des gardien·es de prison, des chauffeur·euses de taxis qui se voient notamment privés d’un logement adapté.

Un panel de solutions déployé par la Métropole.La Métropole avance doucement mais résiste grâce au dialogue constant avec l’ensemble des acteurs du logements, facteur clé de réussite. En l’absence d’une action gouvernementale forte, seul un changement de méthode permettra de faire émerger des solutions.

Nous continuons de soutenir activement la construction de logements privés abordables.La métropole mobilise plusieurs leviers à sa disposition pour remplir ses objectifs d’accueil sur son territoire : cela passe d’abord par la production de logements sociaux et le développement du Bail Réel et Solidaire (BRS). Le BRS permet d’acheter un logement moitié moins cher, en dissociant le coût du bâti du coût du foncier. Le terrain est acheté par la Foncière solidaire du Grand Lyon : chaque mois, les propriétaires lui versent une redevance plafonnée par la Métropole à 1,5 euros par m² habitable.

Nous saisissons toutes les opportunités qui se présentent à nous pour conforter l’offre de logements abordables. À ce titre, nous avons fait évoluer la part de logements abordables prévus dans de nombreux projets urbains pour tendre vers un meilleur équilibre sur l’ensemble du territoire. C’est le cas de à Part-Dieu, avec un relèvement de ces logements à 40 % (contre 20 % initialement). C’est aussi le cas à Gratte-Ciel pour Villeurbanne (50 %), sur Vallon des Hôpitaux à Saint-Genis-Laval (60 %) et 40 % pour la Saulaie à Oullins.

L’acquisition ou la préemption de foncier stratégique pour faciliter la réalisation d’opérations immobilières de nos partenaires est une clé de réussite. Ce sont 110 millions d’euros que nous avons mobilisés sur les 3 dernières années.

La Métropole de Lyon a également souhaité donner les moyens aux communes d’accueillir de nouveaux habitant·es sur leur territoire avec une aide exceptionnelle de 10 millions d’euros par an. Cette enveloppe permet d’accompagner les communes volontaires dans le développement de leurs équipements publics.

Enfin, pour conjuguer l’objectif d’accueil et l’objectif environnemental, nous défendons aussi une densification pensée de nos villes. C’est une densification qui s’effectue à proximité des grands axes de transport de notre territoire (TER, métro, tramways, Bus à haut niveau de service -BHNS) et qui favorise une mixité fonctionnelle. Pour construire du logement bien sûr, mais aussi de l’activité économique et productive. Nous défendons une densification qui préserve les espaces naturels de notre Métropole et poursuit le maillage agricole et forestier. Sans cette intention, il sera impossible de tenir l’objectif zéro artificialisation nette à horizon 2050 et d’offrir à toutes et tous les équipements publics nécessaires.

Nous prenons des mesures concrètes pour contenir les prix des logements et accompagner la rénovation du parc actuel.

La spéculation et les monopoles restreignent l’accession à un logement digne. Il faut que cela cesse : nous prenons toutes les mesures à notre disposition pour s’en extraire.

En agissant d’abord sur les prix :

– L’encadrement des loyers sur Lyon et Villeurbanne, pour lutter contre l’envolée des prix des loyers.

– Une réglementation sur les meublés touristiques.

– Des dispositifs de lutte contre la vacance.

– La mise en place de dispositifs contre les logements insalubres à l’image des « permis de louer » mis en place sur deux secteurs de la métropole, à Saint-Priest Bellevue et dans le centre de Grigny. Cette mesure permet de lutter contre la mise en location de logements insalubres et permet d’y trouver une issue.

– La mise en place d’une équipe de contrôle, l’équipe métropolitaine de l’habitat, composé de 12 agent·es pour accompagner l’ensemble de ces mesures

En agissant ensuite sur la rénovation : nous avons multiplié par deux le budget de l’aide Écoréno’v. Ce sont désormais 74 millions d’euros investis jusqu’en 2026 pour accompagner la rénovation énergétique des logements. Nous prônons un modèle gagnant pour tous. Il donne du travail aux entreprises lyonnaises et permet de réduire les consommations d’énergie, d’alléger les factures des ménages et de baisser les émissions de CO2. Tout le monde y gagne ! Le dispositif a déjà accompagné plus de 20 000 logements : nous aidons financièrement les ménages à hauteur de 3 500 euros par logement pour une rénovation bâtiment basse consommation et 2 000 euros pour une opération conduisant à 35 % de réduction d’énergie.

Le projet des anciennes Halles Nexans illustre notre volontarisme en la matière. La construction de 500 logements (dont 50 % abordables) se fait avec une densification maîtrisée : avec la création un parc d’1,5 ha en cœur d’îlot, la présence d’un groupe scolaire, un maintien de l’activité économique et productive en ville.

L’exécutif métropolitain résiste face à une crise nationale profonde du logement et continue de mobiliser l’ensemble des leviers à sa disposition.

Les écologistes (Vinciane Brunel-Vieira & Benjamin Badouard Co-président·es du groupe des écologistes.)