tribune politique

Les écologistes

L’eau, un bien commun au cœur de notre action politique

Les zones humides, un enjeu vital
Sans l’eau, nous ne sommes rien. Cette phrase résume bien le défi de gestion de la ressource en eau. La date de célébration mondiale des zones humides du 2 février vient nous rappeler le rôle vital qu’elles occupent. Elles représentent un enjeu majeur pour notre santé, notre sécurité et la lutte contre le changement climatique.
– Leur fonction hydrologique permet d’épurer l’eau des pollutions en agissant comme des filtres naturels et de participer au bon état écologique et à la qualité de la ressource.
– Leur fonction biologique en fait des réservoirs de biodiversité pour de nombreuses espèces comme les amphibiens, les poissons, les oiseaux, les insectes en leur offrant alimentation, refuge et site de reproduction.
– Leur fonction climatique participe à la régulation du climat global et local par des phénomènes d’évapotranspiration liés à la nature des sols et de la végétalisation.
On ne dénombre plus leurs multiples avantages. Elles nous offrent des fonctions récréatives et éducatives mais sont surtout des “éponges naturelles” qui favorisent le stockage de l’eau dans les sols, retiennent les crues, protègent les berges et rivages de l’érosion, soutiennent les débits des cours d’eau et disposent d’une fonction d’épuration importante. Elles sont essentielles pour notre sécurité et notre santé.

La Métropole, un territoire vulnérable
On le sait, le territoire de la Métropole est un des plus impactés par les bouleversements climatiques : les canicules, la raréfaction de la ressource, les inondations sont des aléas forts qui s’amplifient.
L’actualité proche et les inondations qui touchent très durement la population dans le Nord et le Pas-de-Calais nous rappellent les risques que nous encourons et le devoir de protection que nous avons vis-à-vis de nos populations.
Le territoire métropolitain, avec ses 2 grands fleuves que sont le Rhône et la Saône, ses 300 kilomètres de ruisseaux et 380 hectares de zones inondables, est particulièrement vulnérable face à ces enjeux.
Les dégâts liés aux grandes crues peuvent représenter un coût humain important – 330 000 personnes vivent dans une zone à risque d’inondation – et aussi un coût financier de plusieurs milliers d’euros si le territoire n’est pas préparé.

L’eau, une nouvelle matrice de nos politiques publiques
Dès le début du mandat, les élu·es écologistes et de la majorité sous l’impulsion d’Anne Grosperrin, Vice-Présidente de la Métropole de Lyon, ont porté leur vision de la gestion de l’eau. L’eau ne s’inscrit pas comme une ressource marchande mais comme un bien commun.
Cette gestion plus équilibrée nous permet de mieux préserver et protéger la ressource face aux crises annoncées tout en anticipant d’autres sources d’approvisionnement, afin de garantir son accès à tous·tes.
Notre stratégie GEMAPI pour la gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations.
Nous avons deux objectifs en ligne de mire : redonner ou maintenir le bon état des milieux aquatiques du territoire et procurer aux métropolitains un niveau de protection adapté face aux inondations.
Dès 2020, nous avons poursuivi les travaux de renaturation prévus tout en prenant le temps nécessaire pour penser sur le long terme et de façon concrète aux enjeux GEMAPI sur notre territoire.
La Métropole structure son action autour de quatre grands axes stratégiques : la mise en place d’une gestion patrimoniale pérenne des milieux aquatiques et des ouvrages GEMAPI, la gestion des risques liés à l’eau, comprenant notamment la protection inondation (travaux endiguements, aménagements…), la restauration de la qualité physique des cours d’eau et de leurs milieux (avec des travaux de restauration pour améliorer l’état écologique par diverses actions), et une gouvernance qui s’inscrit en cohérence avec les ambitions affichées.
Sur la période 2023 et 2027, ce sont 40 millions d’euros qui seront consacrés à la stratégie GEMAPI, dont plus de 25 millions d’euros d’investissement. Ce budget consolidera les actions passées comme les systèmes d’endiguements à Vaulx-en-Velin, Villeurbanne et Décines. La renaturation et le renforcement des berges du ruisseau des Vosges protégera les habitant·es de Vaulx-en-Velin et de Villeurbanne d’une crue de période de retour de 200 ans, contre 30 aujourd’hui, tout en développant le rôle de zones d’expansion des crues et de zones humides du Grand Parc.
Dernièrement, des travaux ont été menés sur le ruisseau du Ravin pour diminuer le risque d’inondation. D’autres projets de renaturation de cours d’eau et de zones humides ont eu lieu tels que la restauration du cours d’eau de la Mouche sur Saint-Genis-Laval et Irigny.
La taxe GEMAPI, récemment instaurée sur le territoire, permettra de mener les investissements nécessaires pour protéger efficacement nos habitant·es des risques encourus.

La stratégie ville perméable : une nouvelle vision
Les enjeux de l’adaptation au changement climatique nous obligent désormais à relever deux défis : changer d’échelle avec une stratégie plus offensive, construite et portée en transversalité avec les délégations et services concernés (urbanisme, voirie, végétalisation, économie, collèges…) et accélérer sa mise en œuvre.
Nous avons fait le choix de passer de la ville imperméable à la ville perméable. C’est un changement profond, un bouleversement de nos conceptions classiques de l’aménagement urbain qui s’appuie sur des solutions d’adaptation fondées sur la nature. C’est une rupture dans notre façon d’aménager le territoire, de fabriquer la ville, d’être en relation avec nos ressources naturelles. C’est toute la politique de l’eau, ressource finie, qui doit être prise en compte en amont et guider les autres politiques publiques concernées.
L’objectif est clair : multiplier par quatre le rythme de déconnexion et de désimperméabilisation par rapport au mandat précédent. Cela signifie désimperméabiliser et déconnecter les eaux pluviales sur 400 hectares de surfaces urbaines d’ici 2026 dans les espaces publics et privés en les remplaçant par des revêtements poreux, des plantations en pleine terre, des boisements en ville…
La ville et la Métropole développent des aménagements pour faciliter le ruissellement de l’eau. Parmi les réalisations, la création “d’arbres de pluie” qui laissent davantage passer l’eau tombée du ciel. Les “noues”, sorte de fossé le long des routes ou pistes cyclables, permettent de nourrir les plantes en contrebas.

La Régie Publique de l’Eau fête ses 1 an !
“C’est une question de finalité : le privé gère une marchandise, le public gère un bien commun”. C’est par ces mots que notre Vice-Présidente à la Métropole, Anne Grosperrin se prêtait à l’exercice de résumer en quelques mots notre démarche.
Le cœur de notre action est là : l’eau devient une matrice de nos politiques publiques et le retour à la régie publique représente pour nous une reprise de la maîtrise du service public essentielle dans une situation de tension de la ressource et de multiplication des crises.
Notre objectif est de mieux maîtriser la ressource en eau, limiter la pollution et lutter contre le gaspillage tout en disposant d’une tarification sociale pour les plus précaires.
La mise en œuvre de cette tarification sociale à destination des plus précaires sera la prochaine étape. Les discussions et réflexions s’achèvent et nous pourrons très vite vous en dire plus.
Fidèles à notre engagement, nous continuons à associer l’ensemble des acteur·rices et les citoyen·es qui se sont et qui souhaitent s’engager.
Notre vigilance sera constante au service de l’intérêt des populations.

Les écologistes (Vinciane Brunel & Benjamin Badouard, co-président·es du Groupe Écologiste)