La Métro Positive
Mineurs étrangers non accompagnés : faisons le choix de la solidarité et de la responsabilité
Tous les ans, des migrants arrivent en France en étant mineurs sans être accompagnés d’un membre de leur famille. Depuis 2020 ce nombre ne cesse d’augmenter pour atteindre 20 000 en 2023. Pour la Métropole de Lyon comme pour tous les départements, la loi impose de prendre en charge l’accueil et l’évaluation de l’âge de ces mineurs étrangers. La Métropole doit assurer la protection du mineur pendant un minimum de 5 jours (mise à l’abri, restauration, soins…) pendant lesquels elle peut aussi procéder à la vérification de sa minorité.
S’ils sont reconnus mineurs, la Métropole est dans l’obligation de les accueillir et de les protéger au même titre que tout autre mineur, c’est le rôle des services de l’aide sociale à l’enfance (ASE). Ceux dont la minorité est contestée sont considérés comme des adultes migrants et relèvent de l’État.
L’afflux croissant de ces mineurs a engendré une saturation des places d’hébergement sur l’ensemble du territoire national. La Métropole de Lyon n’échappe pas à ces contraintes mais malheureusement, la majorité actuelle n’a pas su gérer l’équilibre entre l’accueil obligatoire, les exigences de solidarité et les capacités budgétaires des politiques de l’action sociale.
Depuis son élection la majorité a clamé que « la Métropole de l’hospitalité » accueillait de manière inconditionnelle tous ceux qui se présentaient à elle. Cela, de façon imprévoyante pour complaire aux associations et collectifs au sein et par lesquels se recrute, croient-ils, leur électorat. Notre groupe a dénoncé à maintes reprises l’irréalisme des politiques sociales prônées par cette majorité et nous avons marqué notre désaccord en refusant de voter le Projet Métropolitain des Solidarités.
Ces élus qui agissent par dogmatisme ont été rattrapés par la réalité financière et l’exécutif de la métropole a été contraint, dès juin dernier, à limiter brutalement les dépenses sociales. Pour faire des économies, le choix politique a été fait de dégrader les services aux publics les plus fragiles. Les conséquences ont choqué beaucoup de Grands Lyonnais car dès cet été nous avons assisté à un bras de fer entre la Métropole et la Préfecture au sujet d’un bébé d’une dizaine de jours remis à la rue en pleine canicule alors qu’il aurait pu bénéficier d’une protection immédiate de la Métropole. En suspendant les prises en charge de sa compétence exclusive et obligatoire, la Métropole a failli à ses missions les plus fondamentales. C’est grâce aux alertes des travailleurs sociaux, relayées par la presse, que ce bébé a enfin été mis à l’abri.
Toutes les collectivités, notamment départementales, confrontées au problème de recettes budgétaires ont fait un travail pour ralentir avec méthode la progression de leurs dépenses. Elles ont réfléchi au périmètre de leurs interventions, aux moyens mis en oeuvre, aux coûts de structures. Pas la Métropole qui a continué à dépenser sans compter et hors compétences obligatoires.
Malgré ces dépenses, au nom d’une prétendue « hospitalité », nos capacités d’accueil sont largement saturées comme en attestent les innombrables squats et campements insalubres. Cette dérive financière se constate dans tous les domaines et oblige la métropole à des baisses budgétaires fortes et à des augmentations d’impôts et de taxes. Il y a une nécessité de revenir à nos missions fondamentales comme notre groupe le réclame inlassablement.
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