Troc modèle dans le centre-ville d’Oullins

Il y a un an, une boutique de vêtements de seconde main ouvrait sur la place Anatole-France. Un succès immédiat.

Paula aime conseiller sans pour autant pousser à l’achat. Dans la petite boutique seconde main située sur la place Anatole-France, à deux pas de la nouvelle station de métro Oullins centre, la jeune vendeuse accueille tout sourire des clients de plus en plus nombreux.

Ouvert il y a un an, le magasin a vite trouvé son public. On peut y dénicher des vêtements d’occasion de qualité et en très bon état. Initiée par l’association Oullins centre-ville, qui œuvre pour le dynamisme commercial de la commune, cette idée de boutique a mûri à la suite d’une opération temporaire d’une semaine.

« L’association anime également une boutique éphémère, grande rue d’Oullins-Pierre-Bénite, dans laquelle des artisans se succèdent pour déposer leur production. Nous avions proposé deux ventes de vêtements seconde main qui ont connu un énorme succès », commente Anne Piaguet, manager d’Oullins centre-ville.

De là, le projet a germé jusqu’à convaincre Émeline Baume, vice-présidente à la Métropole de Lyon, chargée de l’Économie et du commerce. « Elle nous a tout de suite soutenus et la Ville d’Oullins-Pierre-Bénite également. On a donc trouvé un local sous la forme d’un bail précaire de trois ans renouvelable un an. J’ajoute que rien n’aurait pu se faire sans la présidente de l’association, Géraldine Dominguez. L’aménagement de la boutique s’est fait avec le soutien des commerçants qui ont mis à disposition des portants, une cabine d’essayage… »

Là où le projet prend encore plus de sens, c’est avec le système de carte cadeau.

Déjà 40 000 euros de chiffre d’affaires

Le principe est simple ; un particulier propose des vêtements et, une fois vendus, il reçoit en échange des cartes cadeaux correspondant au montant de la vente. « Elles sont à dépenser dans une cinquantaine de commerces de la commune. Fin septembre 2024, le chiffre d’affaires était de 40 000 euros, une somme réinvestie dans les commerces de proximité. Tout le monde est donc gagnant, on est typiquement dans ce qu’on appelle l’économie circulaire », se réjouit Anne Piaguet.

Avec deux dépôts de vêtements par an (mars/avril et septembre/octobre), le stock est conséquent, voire trop important pour la surface de la boutique. « On manque de place, c’est incroyable, le concept a pris tout de suite. On est aussi heureux d’avoir créé un lieu de rencontre, une forme de lien social. En plus du poste salarié de Paula, nous avons des habitants bénévoles très investis. » Depuis le début de cette année, le montant des cartes cadeaux peut désormais varier : 15 euros, 20 euros…