Trouver un job sans CV avec le projet Fair[e] à Rillieux-la-Pape

C’est à Rillieux-la-Pape, à la Maison pour tous des Allagniers, que la quatorzième promotion du projet Fair[e] s’est installée. Un programme rythmé d’ateliers et de rencontres avec des entreprises, qui a la particularité de mettre en avant les compétences et la personnalité des candidats plutôt que leur CV. Rencontre avec la dernière promotion, qui a terminé le parcours en mai.

Lancé par la MMIE (Maison métropolitaine d’insertion pour l’emploi), France Travail et la Métropole de Lyon, le projet Fair[e] est destiné aux personnes qui rencontrent des difficultés à trouver un emploi. Trente-trois participants,aux âges, nationalités et parcours de vie divers, ont participé au programme pendant sept semaines, suivies d’un stage en immersion de douze jours.

Ateliers de préparation mentale par l’hypnose, de communication non verbale, yoga mais aussi exercices sur la confiance en soi : « L’idée est de valoriser des compétences, de créer du lien, de gagner en confiance et de rencontrer des employeurs. Tout ça, sans CV ! », explique Marine Parnet-Geille, ingénieure pédagogique et coordonnatrice de la promotion de Rillieux.
« Parmi les temps forts, il y a les matinées entreprises, durant lesquelles ces dernières viennent se présenter aux candidats. Une sorte de job dating inversé. »

Reprendre confiance

Avec une moitié de participants ayant plus de 45 ans, cette promotion fait la part belle aux profils seniors.

« J’ai travaillé 36 ans au service comptabilité de la même entreprise, puis j’ai été licenciée après le Covid. Cela fait deux ans que je cherche un emploi, mais mon âge est un vrai frein », explique Nadine, 63 ans. « C’est dommage, car je ne veux pas terminer ma carrière par du chômage, j’ai toujours envie de travailler », assure-t-elle.

L’isolement, les préjugés sur le physique ou encore le manque de reconnaissance sont autant de freins à l’embauche, comme le souligne Cédric, 46 ans. « J’ai décidé de participer au programme pour sortir de ma caverne. J’ai travaillé comme enseignant, cuisinier, puis j’ai eu des problèmes de santé et j’ai fait une dépression. J’ai eu du mal à m’en sortir, mais je suis heureux de pouvoir retrouver confiance et de reprendre
un rythme », explique-t-il.

Afitap, 21 ans, est la plus jeune. Très discrète, elle confie avoir du mal à prendre la parole en public : « J’aimerais m’affirmer davantage et mieux communiquer. Je souffrais d’anxiété sévère et ça me fait beaucoup de bien d’être là. »

Le programme Fair[e] porte ses fruits : 60 % de ses participants (520) ont trouvé un emploi ou une formation depuis sa mise en place il y a quatre ans !