Une partie du Rhône reprend vie à Jonage

Huit mois après la remise en eau d’un bras asséché du Rhône, dans le Grand Parc Miribel-Jonage, les premiers retours ont été dévoilés. Cette expérimentation pourrait être validée à la fin de l’année.

Cette fois-ci l’expérience est concluante. Huit mois après la mise en eau de la lône de Jonage, les premiers retours sont satisfaisants. Contrairement à la première tentative de restauration en 2019 où l’eau du Rhône s’était infiltrée dans la zone de captage d’eau potable des Vernes, en plus d’un ennoiement du territoire, l’expérimentation est aujourd’hui encourageante : aucun impact sur le captage d’eau potable et une hauteur de la lône favorable au développement de la biodiversité.

Soixante litres par seconde

Long de 1 600 mètres, ce « bras mort » du Rhône a donc retrouvé son niveau d’il y a 50 ans. Les analyses sont d’autant plus positives que les derniers mois n’ont pas été calmes au niveau de la météo : deux crues, des eaux basses puis hautes, une vitesse de débit testée jusqu’à 180 litres par seconde, pour finalement se fixer sur une vitesse de 60 litres par seconde en moyenne.

Ce sont donc des données solides qui permettent un regard serein sur l’avenir et qui offrent la possibilité d’aller plus loin sur la mise en eau d’autres lônes.

De quinze kilomètres de lônes à deux…

En complément de cette restauration, la mise en place d’un suivi écologique est assurée par la conservatoire botanique et d’autres associations environnementales : végétation, libellules, grenouilles, mammifères, poissons, insectes sont ainsi observés…

Au fil des années, la nappe souterraine s’était abaissée entraînant un assèchement des milieux naturels. Sur les quinze kilomètres de lônes en eau en 1970, il n’en reste que deux kilomètres aujourd’hui. Les forêts humides sont également en régression. Elles ne représentent plus que 5 % de toute la forêt du Grand Parc.

L’enjeu de cette remise en eau de la lône de Jonage était donc de recréer des milieux humides typiques des abords du Rhône, favorables à la biodiversité tout en rehaussant le niveau des nappes souterraines, pour mieux alimenter en eau la végétation.