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GEMAPI : une nouvelle taxe pour préserver nos cours d’eau

Ma ville au quotidien

Publié le 6 septembre 2024 par Pierre Lelièvre

Pour les propriétaires la rentrée de septembre résonne avec taxe foncière. Cette année, pour la première fois, une nouvelle taxe est additionnée à l’impôt foncier afin de financer des actions sur les milieux aquatiques et prévenir le risque inondations. On vous explique tout.

Le ruisseau Le Thoux, le long du chemin des Carrières à Curis-au-Mont-d’Or © Métropole de Lyon – Thierry Fournier

 

La gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations (GEMAPI) font partie des compétences méconnues de la Métropole de Lyon. Pourtant, la collectivité assure depuis 2018, en lien avec les syndicats des rivières, l’entretien la surveillance et le confortement des systèmes d’endiguements mais également sur certaines zones la gestion des zones humides et des cours d’eau (berges, ouvrages ainsi que la végétation en bordure de rivières et ruisseaux).

Pourquoi une taxe GEMAPI?

Si les propriétaires fonciers ont l’obligation de procéder à l’entretien des berges qui bordent leur parcelle et ce jusqu’au milieu du cours d’eau selon le Code de l’Environnement, la Métropole de Lyon intervient au titre de la compétence GEMAPI pour effectuer des actions d’ampleur présentant un caractère d’intérêt général.

Cet intérêt métropolitain permet à la Métropole d’engager des travaux pour renaturer les berges, restaurer des zones humides ou renforcer les digues comme cela est en cours à Vaulx-en-Velin ou Villeurbanne Saint-Jean.

Pour financer ces différents travaux, la Métropole de Lyon a voté en septembre 2023 la mise en place de la taxe GEMAPI comme le lui permet la loi.

Les cours d’eau du territoire en chiffres

  • 2 cours d’eau domaniaux : le Rhône et la Saône
  • 97 ruisseaux non domaniaux soit 300 km sur le territoire
  • 365 zones humides représentant 965 hectares
  • 16,7 km de système d’endiguement

Comment la taxe GEMAPI est-elle calculée et prélevée ?

La taxe GEMAPI est une taxe additionnelle intégrée au calcul de l’impôt foncier pour les propriétés bâties et non bâties, la taxe d’habitation sur les résidences secondaires et sur la cotisation foncière des entreprises. Les bailleurs sociaux et leurs locataires en sont en revanche exonérés.

Annuellement, la taxe GEMAPI ne peut excéder 40 euros par habitant. Pour 2024, le montant prélevé au total est de 6 millions d’euros et participe à financer les études et travaux programmés pour l’année. Des investissement prévus dans la stratégie pluriannuelle en matière de cours d’eau de la Métropole de Lyon estimée à 40 millions d’euros. Cela représente entre 1 et 12 euros pour un contribuable à la taxe foncière.

Tout le territoire est concerné, la taxe GEMAPI étant basée sur le principe de la solidarité financière. La gestion de l’eau est un sujet qui implique l’ensemble des habitants.

Vue sur le ruisseau du Ratier © Métropole de Lyon – Laurence Daniere

À quoi sert concrètement cette taxe ?

Dans le cadre de la stratégie GEMAPI de la Métropole de Lyon, plusieurs études et chantiers sur les cours d’eau de la Métropole sont prévus. Il s’agit de chantiers jugés prioritaires pour des aspects de sécurité ou en raison de leur état de dégradation.

Des opérations qui passent aussi bien par :

La taxe finance aussi les travaux qui débutent cet automne sur l’amont du ruisseau de La Mouche dans le sud de la métropole. Ce chantier vise à restaurer le bon fonctionnement hydraulique et écologique du cours d’eau et rendre son lit le plus naturel possible en supprimant les contraintes comme les murs, merlons et ouvrages qui le canalisent. L’objectif est ainsi de recréer des méandres pour varier les écoulements de l’eau en plantant une végétation adaptée.

Carte des cours d’eau et zones humides recensés sur le territoire de la Métropole de Lyon.
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  1. PLANTEVIN Vincent 19 septembre 2024

    Bonjour, j'ai pris connaissance de la nouvelle taxe GEMAPI, de son objet concernant l'entretien des cours d'eau, et de son prélèvement avec la taxe foncière. Je comprends bien l'intérêt général de cet entretien, mais je ne comprends pourquoi vous le faites pesez sur les seuls propriétaires fonciers, alors que son utilité concerne tous les publics. S'il y a un besoin de financement supplémentaire, ne devrait il pas être chercher d'abord dans des économies qui peuvent être faites sur d'autres dépenses, et seulement ensuite sur le budget général de la Métropole, ou de la Région, plutôt que sur une cible fiscale étroite, pas toujours aisée, et déjà très fortement ponctionnée?
    Vos explications m’intéressent, et, plus encore, une révision de cette taxe de plus.
    Bien courtoisement
    VP
    Répondre
    1. Magali 20 septembre 2024

      Bonjour, cette taxe incombe les propriétaires fonciers parce que c'est eux qui ont l’obligation de procéder à l’entretien des berges qui bordent leur parcelle et ce jusqu’au milieu du cours d’eau selon le Code de l’Environnement. Le financement de ces travaux est donc en grande partie de leur responsabilité. Bonne journée à vous.
      Répondre
      1. NERON 21 septembre 2024

        Bonjour Magali,
        Votre explication sur le fait de faire peser uniquement cette nouvelle taxe sur les propriétaires ne peut se justifier sur le fait que les propriétaires riverains des cours d'eau ne satisfont pas à leurs obligations...
        C'est bien l'ensemble de la population qui est concernée, les locaux tout comme les touristes, ce financement relève de d'une ligne de crédit de l'État, pour le faire supporter par tous de la manière la plus équitable, vous voudrez donc bien porter à la connaissance des élus de la métropole ces éléments pour remettre la pérennité de cette nouvelle taxe sur la table.
        Bien cordialement
        Alain
        Répondre

    Namour 15 septembre 2024

    Bonjour,
    Votre carte du réseau hydrographique en rive gauche de la Saône est incomplet.
    il manque les ruisseaux des Planches, des Gorges et de Charavay.
    Certes ces cours d'eau sont busés, mais ils en d'autant plus dangereux en cas de crues.
    Il serait bon de prendre conscience du potentiel que représentent ces cours d'eau souterrains (corridors de biodiversité, lutte contre les ilots de chaleur et lieux de détente, ...) et avoir une politique de développement urbain réellement écologique, qui ne se contente pas de mots, agit
    l'action est le plus difficile que les mots, mais c'est hélas la seule efficace.

    Cordialement

    Philippe Namour
    Répondre
    1. Magali 20 septembre 2024

      Bonjour, nous prenons note de vos recommandations, merci à vous ! Bonne journée.
      Répondre

    Ruan Marco 14 septembre 2024

    C'est sûr, on avait bien besoin d'une taxe supplémentaire pour gérer l'aménagement des rives de la Saône à Lyon. Il suffit de regarder à quoi cette taxe va servir : financer le manque de préparation des travaux du chantier du "jardin fluvial". Lancé en 2020, ce projet prévoyait la destruction du parking Saint-Antoine, situé en bordure du cours d'eau. Un vaste espace arboré devrait permettre de créer "un jardin fluvial". "Un affaissement du mur de rive a été découvert, au niveau du quai bas" explique la métropole. Des travaux de consolidation sont en cours. "Des études géotechniques complémentaires ont été lancées afin de déterminer la solution définitive de confortement du mur restant à réaliser", détaille encore le communiqué.
    Bon, d'autres idées pour notre taxe foncière 2025 ?
    Répondre

    bathilde jean 14 septembre 2024

    comment ce fait-ilque les bailleurs sociaux et leurs locataires soit exonéré de cette taxe alors que vous écrivez que l'eau concerne tout le monde?
    Répondre
    1. Magali 20 septembre 2024

      Bonjour, parce que comme indiqué dans l'article, les propriétaires fonciers ont l’obligation de procéder à l’entretien des berges qui bordent leur parcelle et ce jusqu’au milieu du cours d’eau selon le Code de l’Environnement. Les bailleurs sociaux et locataires ne sont pas compris dans cette obligation. Bonne journée à vous.
      Répondre

    Noyer 14 septembre 2024

    Et hop ! Un impôt en plus ! Pas gêné ?
    Répondre
    1. Namour 15 septembre 2024

      Plus qu'un impôt, je considère cette taxe comme un engagement de la part de la collectivité à ce que nous ne soyons pas inondés.
      non seulement la Gemapi est de la compétence de la Métropole, mais en plus on paye une taxe spécifique pour éviter ça !
      Il sera possible de se retourner contre la Métropole en cas d'inondation.
      Préparez vos dossiers de recours
      Répondre

    Perrier 13 septembre 2024

    encore une dérogation au pollueur payeur, les propriétaires même modestes sont les vaches à lait de la métropole. ce sont les propriétaires qui payent la collecte des ordures (et non les usagers) et maintenant pour la Gemapi ... est vraiment normal ??
    Répondre