22 novembre 2024
Textile, vers une filière plus durable
Publié le 11 mars 2024 par Marie Towhill
Vous êtes plutôt qualité ou prix cassés ? Tendance ou indémodable ? Nos habits sont un condensé de contradictions : ça va du pire – la mode jetable produite très loin d’ici – au meilleur – une mode éthique, responsable et circulaire. Ça tombe bien, dans l’agglomération lyonnaise, les ingrédients du meilleur sont réunis : les entrepreneurs, l’envie, les moyens, et même des solutions de réutilisation et de recyclage révolutionnaires ! De quoi agir face à l’une des industries les plus polluantes. C’est précisément cette transition que la Métropole accompagne.
L’an dernier, la Métropole a consacré plus de 800 000 euros à cette question, en ciblant des objectifs bien précis : amener l’industrie locale vers des modes de production durables, structurer une filière circulaire et solidaire et améliorer la fin de vie des textiles. « Avec plus de 1 800 acteurs et près de 14 000 emplois, le textile a fait la richesse de notre territoire et se renouvelle pour répondre aux enjeux écologiques et économiques », souligne Émeline Baume, vice-présidente de la Métropole à l’économie et au Commerce.
Looké sans surconsommer
Pour que le textile en mode durable s’impose, une des clés, c’est nous, les consommateurs. Il faut réinventer notre lien au prêt-à-porter. En trois points, ça donne quoi ? Consommer moins, consommer mieux et donner nos vieux vêtements.
Acheter moins, c’est le nerf de la guerre. Nos armoires sont pleines de ces habits pas chers, dont les prix cachent des conditions de fabrication indignes, à l’autre bout de la planète. Avec les tendances qui changent tous les quinze jours, à peine achetés, ils sont déjà périmés ; sans parler de la qualité médiocre. En 40 ans, notre consommation de vêtements a été multipliée par deux !
Face aux incitations à consommer, difficile de résister. Mais on peut prendre de nouveaux réflexes, à commencer par acheter selon nos besoins, choisir la seconde main ou réparer pour faire durer. Et comme jouer de l’aiguille n’est pas donné à tout le monde, la Métropole favorise l’installation de retoucheries, comme les Curieux (Lyon 2), les Réparables (Lyon 6) ou GoodLoop. Hébergée au pôle d’entrepreneurs LYVE à La Duchère, l’équipe répare vos équipements techniques, de la tente à la doudoune, sur des machines en partie financées par la Métropole.
Stylé en mode augmenté
L’autre priorité, c’est le mieux. Et pour ça, les adresses pour s’habiller circulaire, local et responsable se multiplient.
Ça commence par des friperies, des plus pointues comme TripFrip à Lyon 7, aux plus abordables comme les Bric à Brac du Foyer Notre-Dame des Sans-Abri à Oullins, Décines ou Vaise. Nouvelle venue à Lyon 8, Seconde Mode propose un modèle hybride. « C’est la friperie la moins chère de Lyon : 4 euros le kilo, mais dans un magasin spacieux et agréable, explique Martial Do, directeur général de l’association Tremplin, gestionnaire de la boutique. Quelqu’un qui en a besoin peut s’habiller de la tête aux pieds pour 10 euros. Et celles et ceux qui chinent par envie trouveront la bonne pièce à un prix modique. » Aussi bien que Vinted, l’empreinte carbone en moins.
Proposer de la seconde main propre et bien présentée, c’est en faire un choix de consommation.
Martial Do,
directeur général de l’association Tremplin
Vitrines de la mode éthique
Ce textile d’un nouveau genre essaime y compris là où on ne l’attend pas. Par exemple au centre commercial de la Part-Dieu. Avec le soutien de la Métropole, le collectif Cent Façons y a ouvert une boutique éphémère, pour présenter la mode autrement : créateurs éco-responsables labellisés “Fait à Lyon”, tenues surcyclées*, location de vêtements… de quoi éveiller les consciences et passer à l’action.
Sur les pentes de la Croix-Rousse, le Passage Thiaffait va devenir le nouveau spot en vue, symbole d’une mode responsable, porté par le Textile Lab et soutenu par la Métropole. Boutiques, coworking et outils de production : on y trouvera tout ça. L’objectif ? « Créer un lieu totem du textile circulaire et solidaire pour les créateurs qui ont envie de produire mieux et autrement », revendique Émeline Baume.
Trier c’est gagner !
À l’autre bout de la chaîne se pose la question de la fin de vie du textile. Retour en boutiques, bornes de tri ou dons à des associations : réinjecter ses vêtements dans le circuit, c’est le début du circulaire. Mais pour que ça fonctionne bien, il faut une filière locale complète. C’est précisément le but de Textile 360, expérience menée par l’association Tremplin à Bourg-en-Bresse, dont la Métropole et ses trieurs (Armée du Salut et le Foyer Notre-Dame des Sans-Abri) s’inspirent.
« 80 % de ce que nous collections dans nos bornes partait à l’étranger, explique Martial Do. En combinant réemploi dans nos boutiques et surtri de qualité pour des industriels locaux, nous avons inversé la proportion en deux ans – 85 % du contenu de nos bornes reste ici. »
Les textiles et chaussures récupérés servent aujourd’hui à fabriquer de l’isolant éco-conçu, des revêtements de terrains de sport ou des polaires 100 % recyclées, le tout à 360 km maximum autour du lieu de collecte.
La tech à la rescousse
Donner une vie sans fin au textile, c’est aussi repérer les innovations qui changent la donne. Comme celle de Recyc’Elit, qui a mis au point un procédé pour séparer le polyester des autres matières dans les tissus mélangés. Avant, c’était impossible, ce qui destinait beaucoup de textiles à être brûlés. Un financement du Fonds d’amorçage industriel métropolitain et un espace au sein d’USIN Lyon-Parilly vont permettre à la start-up d’industrialiser cette technologie.
Dans la même idée, la Métropole coopère avec le groupement Nouvelles Fibres Textiles, à Amplepuis. Son usine automatise le tri du linge par couleur et par matière tout en éliminant boutons, fermetures éclair et autres perturbateurs de recyclage. Ce qui permet de récupérer des fibres pures déjà colorées – par exemple du lin vert sapin – qui, à terme, seront retissées sans passer par la case teinture, hyper polluante.
Cap sur la transition
Et puis il y a toute l’industrie textile du territoire à accompagner vers des façons de produire plus durables. La Métropole y consacre un budget conséquent. En 2023, elle a versé plus de 320 000 euros d’aides directes pour soutenir l’évolution des modèles ou des outils de production d’une dizaine d’entreprises textiles.
Elle soutient aussi le pôle de compétitivité Techtera qui est en train de cartographier les stocks dormants dans les usines du territoire qui pourront être revalorisés. À la clé ? Un vivier de matière pour les créateurs locaux ou pour les recycleurs.
Chiffres clés
- 7 vêtements sur 10 en France sont du low cost
- 1 jean neuf équivaut à 11 000 litres d’eau
- 1/4 des textiles métropolitains sont collectés
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Clara Janin 17 mars 2024
Je m’appelle Clara JANIN, je suis actuellement étudiante en troisième et dernière année de Bachelor stylisme, modélisme et concepteur de monde, à l’école Supdemod située à Lyon 2.
Pour notre projet de fin d’année, indispensable à la validation de notre diplôme, nous devons créer et concevoir une marque de mode fictive. À la fois portable, dans l’air du temps et orientée vers une mode plus responsable et respectueuse de l’environnement.
Ayant pour consigne de réaliser des prototypes concrets, mon projet professionnel aurait pour but de lutter contre la surproduction en utilisant des matières premières déjà existantes. Ayant connaissance du travail remarquable que votre association réalise en matière de récupération et de valorisation textiles, je me permets de vous contacter.
Engager dans le recyclage textile, je suis particulièrement intéressée par les tissus qui sont considérés comme trop abîmés pour être revendus ou même données. Ces matériaux, que vous pourriez destiner au recyclage, seraient extrêmement utiles pour mon projet professionnel.
Description de ma marque fictive pour mon projet de fin de diplôme :
Promiz est une marque française de prêt-à-porter éco-responsable haut de gamme, inspirée d’un vestiaire street wear et urbain.
L'objectif de Promiz est de sensibiliser et d’inciter les citoyens à adopter des comportements respectueux de l’environnement, en mettant l’accent sur là de gestion responsable des déchets. Certaines mauvaises habitudes persistent, le cas se vérifie au niveau de la pollution. Jeter ses déchets par terre reste en effet pour beaucoup un geste anodin mais les conséquences qu’ils engendrent sur notre planète sont pourtant dévastatrices. Mouchoirs, prospectus, cannettes de soda, sacs plastiques, mégots de cigarette, sont des déchets envahissant que l’on retrouve quotidiennement sur nos trottoirs, nos bords de route, nos plages ou nos parcs.
En combinant l'art visuel, la participation active de la communauté et l'utilisation stratégique des réseaux sociaux, Promiz crée une expérience immersive qui va au-delà de la simple sensibilisation pour susciter une réflexion profonde sur la responsabilité individuelle envers l'environnement.
Engagée dans la lutte contre la surproduction, Promiz met en avant son engagement en privilégiant l'utilisation de matériaux existants. Elle privilégie la seconde main et la qualité à la quantité.
La marque privilégie un modèle de production en séries limitées, avec des collections capsules et drops. En limitant la disponibilité des articles, Promiz créer des pièces uniques plutôt que de produire en masse.
En mettant l'accent sur la qualité plutôt que sur la quantité, Promiz s'efforce de créer des vêtements durables et intemporels. Cette approche contribue à réduire le besoin constant de renouvellement des vêtements, luttant ainsi contre la culture de la surconsommation.
La marque s'engage dans la récupération et l'utilisation de matériaux déjà existants. En donnant une seconde vie à des tissus et matériaux, contribuant ainsi à réduire l'impact environnemental de la surproduction.
Le positionnement RSE de Promiz est ancré dans les principes d'upcycling, de récupération, de seconde vie et de seconde main.
Promiz adopte une approche innovante en favorisant l'upcycling, transformant des matériaux existants en pièces de mode haut de gamme. Cette pratique contribue à la réduction des déchets et à la valorisation de ressources déjà disponibles. En récupérant des matières et tissus déjà existants, la marque minimise son empreinte écologique en évitant la production de nouveaux matériaux, ce qui s'aligne sur une démarche de durabilité.
Textile, vers une filière plus durable |... 12 mars 2024