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Assises des quartiers populaires : la parole est aux habitants

Ma ville au quotidien

Publié le 3 mars 2023 par Théo Chapuis

Pour écouter les préoccupations des habitants, entendre leurs idées et leurs préconisations pour l'avenir, la Métropole organise les assises des quartiers populaires. Nous sommes allés à la rencontre de 3 participantes et participants aux ateliers pour écouter ce qu'ils ont à nous dire sur les quartiers populaires,

Les Assises des quartiers populaires, c’est un grand temps d’échange entre la Métropole de Lyon et celles et ceux qui vivent dans les quartiers, qui les animent au quotidien. Ils sont citoyens, membres d’associations et sont invitées à exposer leurs idées, envies et projets… mais aussi à exprimer leurs critiques et leurs préoccupations. Huit ateliers du 22 février au 14 mars pour parler accès aux droits, mobilités, sport et culture, services publics, emploi, transition écologique, etc. sont organisés.

Un nouveau Contrat de ville

Vivant ou travaillant dans ces quartiers, M’Barka, John et Mallaurie ont participé aux premiers ateliers. Leur parole ainsi que celle de tous les participants va servir à élaborer le nouveau Contrat de Ville métropolitain et définir les actions prioritaires à mener dans les quartiers en politique de la ville. C’est lors d’un grand événement ouvert à toutes et tous que le résultat de ce travail sera présenté au public, au Transbordeur de Villeurbanne, jeudi 6 avril.

Quartier politique de la ville, quèsaco ?

Les quartiers de la politique de la ville (QPV) sont les zones urbaines où vit une population majoritairement plus pauvre qu’ailleurs (< 60 % du revenu médian). Les Assises des quartiers populaires concernent en premier lieu les habitants des 37 QPV de la métropole de Lyon, qui composent 11 % de la population.

Des besoins différents

John a 26 ans. Vénissian depuis toujours et impliqué au centre social des Minguettes, il a participé à l’atelier “Mon quartier au quotidien : habiter les quartiers populaires”, à l’Espace citoyen à Lyon 8. Pourquoi ? « Je suis venu parce que d’après moi, les habitants des quartiers populaires sont très vaguement impliqués dans ce qui est décidé pour eux et leur lieu de vie. Souvent, ils doivent seulement se contenter d’acquiescer alors qu’ils sont les premiers concernés », explique-t-il.

Avec les autres participants, il a identifié des lieux qui évoquent des sentiments plutôt positifs, et d’autres plutôt négatifs de leurs quartiers. Étudiant en sciences politiques, il décrypte :

Ça permet de collecter l’expérience de chacun pour construire une vision collective

John,
habitant des Minguettes, à Vénissieux

Pour John, le marché et surtout le centre social sont des lieux qui lui tiennent à cœur : « le centre social me semble incontournable. C’est la porte d’entrée vers l’intégration, la maison du citoyen. » Côté points négatifs : plus que des lieux en particulier, il veut alerter sur les commerces qui disparaissent peu à peu, l’insécurité, mais aussi la disparition de la mixité sociale. Sa conviction est la suivante : « la réalité, c’est qu’il y a de moins en moins de mélange. L’aménagement urbain et le renouvellement de population ne s’effectuent pas partout à la même vitesse. Ce qu’on nomme les quartiers populaires n’a rien d’une masse homogène : ils ont tous des besoins différents. »

La solidarité avec les moyens du bord

M’Barka est agent d’entretien et mère de trois enfants. À 38 ans, elle a connu plusieurs « quartiers populaires » au cours de sa vie et réside aujourd’hui dans celui des Brosses, à Villeurbanne, où elle s’implique dans l’association Les 3D.

Pour moi, un quartier populaire, c’est un quartier où les gens ne sont pas très riches, mais où il y a une vraie chaleur humaine. Les initiatives des associations et des habitants créent de vraies situations de partage et de convivialité. Appelons cela la solidarité avec les moyens du bord !

M’Barka,
habitante des Brosses, à Villeurbanne

 

Elle s’est rendue à l’atelier “Pour l’égalité d’accès aux droits sociaux et aux services publics”, au CCVA de Villeurbanne pour tirer la sonnette d’alarme : « les services publics ont déserté ! Quand ils sont encore là, il y a toujours des problèmes : trop de monde, panne informatique, absence de personnel… » Plus que de simples désagréments du quotidien, elle estime que cette situation risque de conduire à un véritable isolement de la population. « On ne sait pas à qui s’adresser, on ne sait plus où aller et finalement, on ne connaît pas nos droits ! », ajoute-t-elle.

Tout comme elle, John n’est pas venu pour (seulement) bavarder gentiment : « nous écouter c’est bien, mais ce n’est pas suffisant, avertit-il. Je souhaite que la Métropole applique des solutions concrètes et vraiment adaptées. » Ce qui l’inquiète, au fond, c’est de n’être pas le seul à le penser. Il dit ressentir un certain découragement autour de lui : les pouvoirs publics sont-ils capables d’entendre le diagnostic des habitants afin d’améliorer la situation ?

Ne pas s’exprimer à leur place

« Mais c’est justement pour valoriser la parole des habitants que ces ateliers existent, afin de ne pas s’exprimer à leur place. C’est l’occasion d’échanger sur des problématiques très concrètes, il faut qu’ils s’en saisissent ! », répond Mallaurie, 23 ans. Son profil est particulier : elle est à la fois professionnelle de la politique de la ville pour une commune de la Métropole et habitante de Bel-Air – les Brosses, à Villeurbanne. Ce qu’elle a aimé, c’est de pouvoir échanger sur les difficultés et les atouts de ces quartiers, mais aussi d’identifier les blocages afin d’esquisser des solutions. Son avis ? « D’après moi, un grand nombre de problèmes sociaux des QPV provient de ce que le cadre de vie n’est pas toujours adapté à la population », relève la jeune femme.

Parler ensemble du quartier où l’on vit ou travaille, cela permet d’aborder la question centrale, à savoir comment l’améliorer ?

Mallaurie,
habitante des Brosses, à Villeurbanne

Participez aux ateliers !

  • Jeudi 9 mars, de 14h30 à 21 heures : “Je cherche, tu recrutes : cap sur l’emploi pour toutes et tous”
    Vaulx-en-Velin, l’Atelier Léonard-de-Vinci, médiathèque, 7 avenue Maurice-Thorez.
    Programme et inscriptions.
  • Mardi 14 mars, de 14 à 20 heures : « Sport, Santé, bien-être pour tous, tout au long de la vie”
    Rillieux-la-Pape, gymnase Louison-Bobet, 3 ter avenue Général-Leclerc.
    Programme et inscriptions.
  • Mardi 21 mars, de 14 à 20 heures : “Redessinons ensemble l’art et la culture dans nos quartiers”
    Bron, médiathèque Jean-Prévost, 2, place Cumbernauld.
    Programme et inscriptions.

Vous ne pouvez pas participer à l’un de ces ateliers, mais vous souhaitez partager votre idée ? Jusqu’au 16 mars, il est possible de contribuer en ligne. 8 boîtes à idées sont ouvertes sur la plateforme numérique de participation citoyenne. De quoi nourrir le débat lors de la Grande Journée des Assises, le 6 avril, au Transbordeur de Villeurbanne.

Les idées fusent de toute part lors de l’atelier “Mon quartier au quotidien : habiter les quartiers populaires”, à l’Espace Citoyen (Lyon 8)
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