Vivre en ville autrement avec l’habitat participatif

Vivre ensemble, mais chacun chez soi : ainsi pourrait-on définir l’habitat participatif. Depuis une dizaine d’années, ces projets sont de plus en plus nombreux au sein de la métropole, sous l’impulsion mutuelle des citoyens et des élus.

À Villeurbanne, dans le quartier de L’Autre Soie, le projet Les Bobines verra bientôt le jour. La volonté des futurs résidents, réunis depuis 2019 : créer une résidence qui leur ressemble.

Le bâtiment, dont le chantier a démarré en janvier 2024, comprendra 19 logements allant du T2 au T5, deux buanderies, une terrasse et deux chambres d’amis.

« D’habitude, on utilise les chambres d’amis quelques fois dans l’année. En les mutualisant, on gagne de l’espace et on réduit l’empreinte écologique », explique Pete Kirkham, futur habitant des Bobines. Au rez-de-chaussée, une salle commune pourra également accueillir des activités comme des cours de musique ou des expositions.

Encourager une solidarité locale

L’habitat participatif, c’est un peu un projet à la carte. Considérations écologiques, inclusion, accès au logement des plus précaires :

« Chaque groupe définit et crée son lieu de vie en mettant l’accent où il le souhaite », affirme Éric Paul, coordinateur de La Fabrique de l’Habitat Participatif, une structure qui regroupe des acteurs professionnels et associatifs de la région lyonnaise.
Plus qu’un logement, il propose une nouvelle définition de l’habitat, autour de l’entraide et de la convivialité. « On sait qu’on peut compter sur nos voisins. On peut leur demander de l’aide, c’est rassurant », souligne Brigitte, habitante du Village Vertical, première coopérative de la métropole.

« C’est un enrichissement permanent. On apprend à vivre les uns avec les autres, y compris à gérer les conflits », ajoute Olivier, son cohabitant.

Incubateur du futur ?

 
Pour Antoine, qui a participé à la conception du Village Vertical, cette démarche ne bénéficie pas qu’aux résidents. Elle propose aussi une autre manière d’habiter la ville :

« On a initié la mise en place de paniers AMAP, d’un groupement d’achat de pain bio, ou encore de potagers partagés dans le quartier », ajoute-t-il.

Dix ans après la création du Village, ses habitants sont plus que jamais convaincus de ce modèle :