dossier

Publié le 17 octobre 2016

Plan Oxygène : la Métropole respire !

Avec le plan Oxygène, la Métropole de Lyon a décidé de se donner un nouveau cap. Mobilisation générale autour d’un bien commun et précieux : l’air que nous respirons.

Plan Oxygène : à la conquête de l’air !

Mis à jour le 11 septembre 2017

Grands projets | Actualité

Depuis 10 ans, beaucoup d’efforts ont été faits pour que le Grand Lyon respire mieux. Les industriels ont réalisé de gros progrès, les logements ont été mieux conçus pour économiser l’énergie, les transports sont plus propres… Mais cela ne suffit pas pour préserver la santé de tous, en particulier des plus fragiles. La Métropole de Lyon a décidé de se donner un nouveau cap, avec le plan Oxygène. Mobilisation générale autour d’un bien commun et précieux : l’air que nous respirons.

Les grandes causes de pollution sont dans le viseur de la Métropole depuis une dizaine d’années. La chimie est devenue plus « verte », la voiture individuelle a perdu du terrain en faveur des transports en commun, du vélo et de la marche. Aujourd’hui, à Lyon et Villeurbanne, le vélo et la marche à pied représentent déjà 47 % des déplacements ! Les nouveaux immeubles, et les anciens rénovés et isolés, sont plus sobres. Or, moins d’énergie consommée, c’est aussi moins de pollution de l’air…

Pourtant, en 2015, la Métropole a encore compté 42 jours où l’air était nocif pour la santé. Les conséquences sont importantes aussi pour l’économie. Les dégâts liés à la pollution de l’air sont évalués à 1 000 euros par habitant et par an (rapport de la commission d’enquête sénatoriale 2015). Or l’avenir économique du territoire se joue aussi sur le bon air, devenu un critère de qualité de vie, qui attire les particuliers comme les entreprises.

Les enjeux du plan Oxygène

  • Des habitations moins polluantes
    Premier impératif : baisser les émissions polluantes. Le plan Oxygène s’intéresse donc à 3 éléments connus pour aggraver les maladies respiratoires et cardio-vasculaires : les particules fines, les oxydes d’azote et l’ozone. Pour y arriver, le plus efficace est d’intervenir là où la pollution est la plus importante… Et ce n’est pas toujours où on l’imagine. Par exemple, les chauffages au bois individuels les plus anciens sont responsables à eux seuls d’un quart des particules fines. Difficile à croire, mais la pollution qui est émise par nos habitations dégrade autant l’air que l’ensemble des transports ou que la totalité des industries de la Métropole !
  • Réduire l’impact du transport
    Le 2e constat est moins surprenant : les transports (hors vélo et marche bien sûr !) émettent deux tiers des dioxydes d’azote. Les véhicules les plus polluants sont les diesels : ils en produisent 90 % ! Et cette pollution est très inégalement répartie : les 100 mètres en bordure d’une voie très dense en circulation sont 2 fois plus pollués que la moyenne de l’agglomération, voire 5 fois plus lorsque les conditions atmosphériques sont défavorables…
  • Une activité plus propre
    Les entreprises contribueront elles aussi à améliorer la qualité de l’air. Des efforts restent à réaliser, notamment dans les activités agricoles et dans le secteur du BTP qui fait pousser des bâtiments très « verts » mais produit encore trop de poussières en phase de construction.

Les réponses du plan Oxygène

Pour les logements

  • Aider les particuliers à acheter un modèle de cheminée labellisé « flamme verte » qui peut diviser par 30 la pollution en particules fines. Ils pourront recevoir dès 2017 une subvention de la Métropole de Lyon et de l’État par l’intermédiaire de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME).
  • Aider les propriétaires à rendre leur logement moins gourmand en énergie. 30 millions d’euros sont dédiés à l’éco rénovation, notamment pour les travaux d’isolation. 1 000 propriétaires en ont déjà bénéficié. www.grandlyon.com/ecorenov

    Pour les transports

  • D’ici fin 2016, déclassement des autoroutes A6/A7 dans l’agglomération lyonnaise, entre Limonest et Pierre-Bénite. Un boulevard urbain en projet avec des arbres, des pistes cyclables, des trottoirs pour les piétons : un lien retrouvé avec le fleuve en rive droite. Les poids lourds en transit y seront interdits et une nouvelle voie réservée aux transports en commun, aux taxis et à l’auto partage sera créée.
  • 1 milliard d’euros investi d’ici 2020 dans les transports en commun.
  • Soutien aux déplacements doux : création de voies cyclables, incitation à la marche, aide à l’achat d’un vélo à assistance électrique (VAE). L’Etat a instauré une subvention d’aide à l’achat de VAE. Cette subvention n’est pas cumulable : la Métropole de Lyon n’a donc pas réactivé sa subvention sur son territoire. L’aide de l’Etat est valable pour l’achat d’un VAE effectué entre le 19 février 2017 et le 31 janvier 2018 inclus. Son montant est de 20 % du coût du vélo jusqu’à un maximum de 200€. Informations et dossier sur le site internet www.asp-public.fr
  • Accès des poids lourds et des véhicules utilitaires réduit dans certaines zones à partir de 2017 : la concertation débute cet automne.

    Pour les entreprises

  • Une charte « chantier propre » va être discutée et mise en place sur tout le territoire.
  • Les entreprises réaliseront des audits sur leurs émissions polluantes et pourront trouver des solutions pour les réduire.
  • Soutien aux innovations pour produire de l’énergie propre ou la recycler, en tirant parti de la chaleur produite par l’activité industrielle, par exemple.

De l’air à partager

Les cartographies actuelles de la Métropole de Lyon, notamment celles réalisées par Air Rhône-Alpes, représentent la qualité de l’air au sol, par zone de 10m². Mais qu’en est-il au 5e étage ou au 15e ? À l’intérieur des appartements ? Faut-il mettre la crèche sur le toit, ou pas du tout ? Personne n’en sait rien ! Obtenir ces informations et enrichir les données des chercheurs demanderait des moyens considérables… Sauf si ce sont des citoyens motivés par la qualité de l’air qui contribuent à la collecte des données via leur smartphone ou des capteurs à domicile. Voilà l’un des projets du plan Oxygène qui devrait convaincre beaucoup de volontaires. L’expérience de l’ambroisie est un bon exemple : en 2 ans, 4 000 Grands-Lyonnais sont devenus des acteurs de la lutte contre l’ambroisie, par l’envoi de photos géolocalisées. Ils ont permis d’améliorer l’arrachage de cette plante qui sature l’air de pollens très allergisants.

Agrandir l'image
En dix ans, la proportion de dioxyde d'azote (NO2) dans l'air a baissé de 50 %
© Thierry Fournier // Métropole de Lyon

Un plan Oxygène qui parle à tous les habitants

Publié le 5 octobre 2016

Grands projets | Interview

Pour Marie-Blanche Personnaz, le plan Oxygène va trouver un écho favorable auprès de la population du territoire de la Métropole de Lyon. Voici pourquoi.

Les mentalités changent dans le bon sens. Et les plus jeunes sont en avance en matière de comportement, oui.

Marie-Blanche Personnaz,
directrice d’Air Rhône-Alpes, partenaire de la Métropole de Lyon dans le plan Oxygène

Ce plan s’adresse directement aux habitants : la solution passe par eux ?

Oui parce que les mentalités changent. Et dans le bon sens ! Il y a 10 ans encore, le covoiturage ou la voiture électrique en location faisait sourire les experts. Aujourd’hui, c’est un marché et une pratique qui ont largement séduit les jeunes générations. Le développement des transports en commun, le retour du vélo en ville, la valorisation de la marche, et toutes les formes de mutualisation des déplacements sont en train de révolutionner la mobilité.

Ce que vous dites est surtout vrai pour les plus jeunes ; n’est-ce pas une limite ?

Les plus jeunes sont en avance en matière de comportement, oui. Ils ont, autant que leurs aînés, envie et besoin de circuler, mais ils imaginent leurs déplacements en dehors de la voiture individuelle et ils sont prêts à accepter certaines contraintes pour mieux respirer. Je suis convaincue que d’ici peu, cet état d’esprit sera majoritaire chez les urbains. De plus, la prise de conscience des risques sanitaires liés à la pollution de l’air concerne toutes les générations. Je pense que beaucoup de Grands- Lyonnais saisiront l’opportunité de remplacer leur chauffage individuel au bois. L’expérience faite par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) et les collectivités dans la vallée de l’Arve a eu un grand succès. Les habitants ont accepté d’investir, parce qu’ils adhéraient à l’objectif de mieux respirer.

Les entreprises aussi sont sollicitées ?

Oui, en particulier pour leur capacité d’innovation. C’est une spécificité du plan Oxygène par rapport à ce qui se fait dans d’autres agglomérations : sa vision résolument optimiste. La lutte contre la pollution n’est pas une bataille perdue d’avance, mais au contraire une formidable opportunité de créer de nouvelles activités, d’inventer des services, de faire s’épanouir la créativité et l’innovation technologique et sociale. De nombreuses entreprises de la Métropole se sont placées sur ce créneau de l’invention de la ville de demain. Elles auront la possibilité d’expérimenter leurs innovations sur le territoire et de les faire connaître.

Quels sont les principaux polluants et leurs risques ?

Le dioxyde d’azote est le produit de l’oxydation dans l’air du monoxyde d’azote rejeté par les pots d’échappement des voitures. Il est très irritant et favorise l’inflammation des poumons, ce qui les rend plus sensibles à toutes les autres agressions. Quand aux particules fines (les PM 10 et les PM 25), ce sont des poussières en suspension dans l’air dont le diamètre est inférieur à 10 microns ou à 25 microns. Elles font partie des particules « fines » qui entrent dans nos poumons lorsque nous respirons. Elles aggravent les pathologies respiratoires et augmentent les risques de cancers. Les particules fines émises par les moteurs diesel sont reconnues cancérogènes par l’OMS depuis 2012.

5 idées reçues sur la pollution de l’air

Publié le 2 octobre 2016

Ma ville au quotidien | Actualité

La pollution de l'air peut avoir plusieurs origines. Et pas toujours celle(s) que l'on croit...

1. Le bois c’est écolo, ça ne pollue pas

Vrai. Mais à condition d’avoir une cheminée récente 5 étoiles labellisée « flamme verte ». Les anciennes cheminées dégagent 25 à 30 % des particules PM 10 et 30 à 50 % des particules PM 25 présentes dans l’air de la Métropole de Lyon

2. Les voitures sont désormais « propres »

Vrai et Faux. Les voitures les plus récentes dégradent moins la qualité de l’air, mais il est toujours préférable de les utiliser collectivement et de privilégier les alternatives « douces » proposées sur le territoire métropolitain.

3. Une grande ville pollue forcément

Vrai et Faux. En effet, sa taille lui permet d’investir et de développer des politiques ambitieuses en matière de transports et d’innovation.

4. L’essentiel de la pollution de l’air est d’origine industrielle

Faux. La proportion est de 30 % pour les particules minces (poussières), le reste vient des transports et du chauffage des résidences…

5. La pollution se « sent »

Faux. La plupart du temps, la pollution n’est pas perceptible par l’odorat, quelle qu’en soit son intensité.

Agrandir l'image
Le plan Oxygène entend favoriser les déplacements doux sur le territoire
© Laurence Danière // Métropole de Lyon

Comment faire pour limiter la pollution ?

Publié le 2 octobre 2016

Ma ville au quotidien | Infographie

À son échelle, chaque citoyen peut œuvrer afin de limiter la pollution de l'air. Vous pouvez être actifs dans vos déplacements, mais aussi dans votre logement et dans votre jardin. Suivez le guide !

Quelques bons exemples à suivre pour limiter la pollution
Quelques bons exemples à suivre pour limiter la pollution
© © Native Communications

Télécharger l'infographie en PDF

Écrire un commentaire

Tous les champs sont obligatoires.
Votre email ne sera pas visible à la publication du commentaire.

En publiant ce message, vous vous engagez à avoir pris connaissance et à respecter les conditions d'utilisation et d'expression sur ce site. Celles-ci proscrivent notamment la divulgation des numéros de suivi Toodego qui sont personnels et confidentiels, les messages à caractère injurieux, offensants ou diffamants, ainsi que l'incitation à la haine raciale, à la pédophilie, aux crimes ou délits.

Conformément à la Loi ≪ Informatique et Libertés ≫ modifiée, la collecte et le traitement de vos données à caractère personnel sont nécessaires pour répondre à votre sollicitation. La base légale du traitement est votre consentement que vous donnez en cochant la case "En soumettant ce formulaire, j’accepte que les informations saisies dans ce formulaire soient enregistrées par le site MET' pour permettre de me recontacter.". Les données traitées sont : nom, adresse e-mail. Les destinataires de ces données personnelles, sont, dans le strict cadre des finalités énoncées ci-dessus, les services concernés de la Métropole et les prestataires externes auxquels elle fait appel. Ces données seront conservées durant 2 ans. Vous disposez d’un droit d’accès, de rectification et d’effacement de vos données personnelles. Lorsqu'un consentement est nécessaire au traitement, vous disposez du droit de le retirer. Sous certaines conditions réglementaires, vous disposez du droit de demander la limitation du traitement ou de vous y opposer. Vous pouvez exercer ces différents droits en contactant directement le Délégué à la Protection des Données par courrier en écrivant à l’adresse : Métropole de Lyon – Délégué à la Protection des Données - Direction des Affaires Juridiques et de la Commande Publique - 20, rue du Lac - BP 33569 - 69505 Lyon Cedex 03 ou par le biais du formulaire à l'adresse suivante : https://demarches.toodego.com/sve/proteger-mes-donnees-personnelles/. Les réclamations touchant à la collecte ou au traitement de vos données à caractère personnel pourront être adressées au service du Délégué à la Protection des Données (DPD), dont les coordonnées ont été précisées ci-dessus. En cas de désaccord persistant concernant vos données, vous avez le droit de saisir la CNIL [autorité de contrôle concernée] à l’adresse suivante : Commission Nationale Informatique et Libertés, 3 place de Fontenoy 75007 Paris, 01 53 73 22 22, https://www.cnil.fr/fr/vous-souhaitez-contacter-la-cnil

  1. P*******r 2 février 2019

    Bonjour, j'habite au 176 route de genas à Lyon, cette route est frontière entre lyon 3 et villeurbanne. Je vois au niveau des zones euros émission des incohérences sur la mise en place : aucun concertation n'est faite avec villeurbanne qui limite la circulation sur les voies paralleles à la route de genas et renvoie tout sur cette route (et sur le cours richard vitton): tellement la circulation des poids lourds(bus, cars, tous types de camions: chantiers, frigorifiques, déménagment,..). et voitures est devenue intense, le cours richard vitton est plein de trous:. Les actions villeurbannaises à notre détriment: cours lafayette , devenu mode doux, permis de construire trop dense, sans aucune place à un commerce de proximité en rez de chaussée. l'année dernière,et l'année 2017 en vacances chez moi, j'ai compté une centaine de poids lourds passant devant mes fenêtres par jour . Nous faisons partie de la zone emission réduite et j'apprends que les poids lourds ont une dérogation de 3 ans car ils ne polluent pas beaucoup!!: Venez voir route de genas, s'ils ne polluent pas. Vers mon immeuble, 173 route de genas cars , poids lourds, voiture prennent l'habitude de s'arreter dans le renfoncement en laissant tourner le moteur!. Allez vous mener la même politique de sacrifice des habitants route de genas -qui n'ont pas les moyens de déménager dans d'autres zones,en déportant encore plus le trafic routier sur cette route ultra-polluée lors de la prolongation du T6 ? pourquoi , n'y a t'il pas des réunions concertées lyon3- villeurbanne sur le plan climatique?
    Répondre

    S******************************************************** 29 mars 2018

    […] où seront testées des solutions d’amélioration de la qualité de l’air avec en particulier une plateforme de données sur la qualité de l’air, l’expérimentation de […]
    Répondre

    C************************************ 1 novembre 2017

    1 - Le plan "Ville respirable à 5 ans" prévoyait la définition de la ZCR Lyon-Villeurbanne dès septembre 2015, je lis dans ce numéro 9 que la concertation avec les transporteurs (véhicules lourds et camionnettes) débutait cet automne, pourquoi avoir autant attendu ?
    2 - La Métropole de Grenoble a associé les citoyens dans la mesure de la qualité de l'air avec le projet Mobicit'Air et les micro-capteurs nomades. Rennes le fait aussi en ce moment. Que prévoit la Métropole de Lyon dans ce domaine ?
    Répondre

    W*****m 2 mai 2017

    Bonjour, que prévoit le plan oxygène pour favoriser les véhicules électriques zéro émission ? Certaines grandes villes européennes leurs permettent l'accès aux voies de bus, ainsi que le stationnement gratuit.
    Merci
    Répondre

    j****n 12 avril 2017

    bonjour,
    j'aimerais savoir si depuis la question de Mle Pierreafeu, les modalités d'attribution des subventions ont été définies

    merci
    Répondre

    M************u 17 février 2017

    Bonjour,
    Je viens d'acquérir un vélo électrique. Le plan oxygène propose une aide au financement.. . mais je ne trouve nulle part les démarches pour déposer une demande ! Quand est-il?
    Merci pour votre réponse.
    Répondre
    1. M**' 17 février 2017

      Bonjour,

      C'est normal : si le principe d'une subvention est bien acté, ce dispositif doit encore être voté en conseil de la Métropole. Les modalités d’attribution de cette subvention sont en cours d’étude.

      Bien cordialement
      Répondre