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Sur l’égalité femmes-hommes, 13 jeunes rivalisent d’éloquence

Ma ville au quotidien

Publié le 20 décembre 2023 par Amandine Le Blanc

Le 13 décembre, la Maison Métropolitaine d’Insertion pour l’emploi et la Préfecture du Rhône organisaient la 3e édition du concours d’éloquence du Rhône. L’occasion pour 13 jeunes de prendre la parole en public, souvent pour la première fois, sur un sujet de société. Reportage.

13 jeunes entre 19 et 25 ans ont participé en 2023 à la 3e édition du concours d’éloquence du Rhône.

Simone Veil, Léo Thiers-Vidal, le Dr Gilles Lazimi ou encore le rappeur Euphonik Beaucoup de personnalités ont été convoquées ce mercredi 13 décembre dans les salons de la Préfecture. Mais pour répondre à la grande question : « L’égalité femmes/hommes est-elle le combat des femmes ? » , les 13 jeunes qui se sont succédés sur scène ont surtout fait appel à leurs propres mots.

Bilal, Kainoun, Suzanne, Joachim, Lucy, Souleimen, Inès, Sarah, Nielda, Rachel, Abdul Matin, Sarah Manar et Margo, 13 jeunes de 19 à 25 ans ont participé à la 3e édition du concours d’éloquence du Rhône.

Cet événement, imaginé et initié par la Jeune Chambre économique de Lyon Métropole est organisé cette année par la Maison Métropolitaine d’insertion pour l’emploi (MMI’e), avec le soutien de la Préfecture du Rhône.

La jeunesse a son mot à dire

L’idée est de mettre en lumière des jeunes issus de quartiers prioritaires de la ville (QPV), souvent soumis à des stéréotypes, qui ont peu ou pas d’expérience de l’éloquence. « L’objectif est de laisser la jeunesse s’exprimer sur des sujets d’actualité, pour montrer qu’elle a son mot à dire, qu’elle est capable d’exprimer une opinion pertinente, quel que soit son milieu social », explique Élodie Duputel, coordinatrice du pôle Charte des 1000 à la MMI’e.

Rapprocher le monde de l’économie avec une jeunesse qui se sent parfois éloignée de ce qu’il propose, c’est également l’ambition. Et les participants à cette soirée sont aussi des jeunes qui n’ont pas de réseau professionnel ou de carnet d’adresses et qui ont besoin d’un coup de pouce pour leurs projets professionnels ou de formation. Car dans l’assistance pour les écouter, on retrouve une cinquantaine d’entreprises du PaQte*.

Coachés et formés

Avant de monter sur scène, la pression monte, le stress est palpable chez les participants. Pour se rassurer, chacun révise une dernière fois son texte. Des exercices de diction ou pour se chauffer la voix sont initiés autour des personnes là pour « coacher » les jeunes. Certains hésitent encore pour savoir s’ils souhaitent avoir un décompte du temps de parole en direct ou non. Ce sera oui pour Souleimen, et également pour Inès … puis finalement non. « J’ai peur que ça me stresse plus qu’autre chose », explique-t-elle.

Les règles du jeu sont les mêmes pour tous. Le 2 décembre dernier, ils ont eu une journée de formation préalable, avec la Jeune chambre économique de Lyon Métropole à l’Idrac business school, pour leur apprendre les codes, à se mouvoir sur scène, les bases de l’art oratoire. « C’était aussi l’occasion de se connaître, d’avoir un effet promo et de gommer l’aspect compétition », explique Élodie Duputel.

À cette occasion, ils ont aussi découvert le sujet sur lequel ils devaient s’exprimer ce 13 décembre. « L’égalité femmes/hommes est elle le combat des femmes ? »

Pendant les dix jours de préparation qui ont suivi, chaque participant a été parrainé et marrainé par une structure ou une association : missions locales, Nos quartiers ont du talent, Sport dans la ville, Singa, le centre Epide de Meyzieu. Huit entreprises de la Charte des 1000 ont aussi pris de leur temps pour coacher les jeunes.

Depuis une estrade, vue sur une salle avec une partie du public assis sur des chaises, une table de quatre personnes prend des notes. De dos, une jeune fille est en train de faire un discours, un papier dans une main, un micro dans l'autre.
Chaque candidat a deux minutes trente pour s’exprimer. Les huit membres du jury les évaluent selon une grille qui regroupe plusieurs critères.

« Envie de se challenger » pour Sarah, de « sortir de sa zone de confort » pour Margo, de « vaincre sa timidité » pour Rachel … À chacun sa motivation, mais même si elle est « très stressée, l’important c’est de participer », souligne Kainoun. Car sous l’apparence du concours, la soirée n’est en réalité pas une compétition. Le challenge est avant tout avec eux-mêmes. Pour deux des candidats, le français n’est même pas leur langue maternelle. « Je ne l’aurais pas fait moi-même, je suis admirative de votre courage », souligne d’ailleurs Séverine Hémain, présidente de la MMI’e et vice-présidente de la Métropole déléguée aux politiques d’insertion.

13 passages et autant de styles

En plus de la solennité du lieu, les participants doivent affronter le public mais aussi les huit membres du jury qui réunit diverses personnalités du monde économique, sportif, culturel et de la société civile. Ils ont 2 minutes 30 pour développer leur propos et sont soumis à une grille d’évaluation unique où le jury note notamment la présentation du sujet, le respect du temps de parole, la clarté du propos ou le détachement aux notes.

Avant chaque passage, les jeunes sont présentés ainsi que leur projet professionnel ou de formation. Les profils sont variés, Kainoun se destine aux métiers de l’uniforme, Sarah Manar veut devenir cheffe pâtissière, Rachel possède sa marque de lingerie et de homewear pour les femmes qui ont eu un cancer du sein, Lucy veut devenir régisseuse de salles de spectacles, Joachim est dans l’immobilier, Souleimen qui travaille pour la ville de Vaulx ambitionne de son côté d’être heureux …

Les mots, la parole, peuvent changer le cours de la grande Histoire, mais aussi celui de nos vies personnelles et professionnelles

Fabienne Buccio,

Préfète de la région Auvergne Rhône-Alpes et du Rhône

13 candidats, c’est autant de styles et de façons de répondre à une même question. Certains interagissent avec le public ou même le font intervenir. « Pour les hommes, le féminisme est un dérivatif, pour les femmes, c’est un impératif », « la peur, c’est une réaction et le courage, c’est une décision », « ma mère vaut bien 1000 hommes »

Des candidats vont choisir de s’appuyer sur des chiffres forts, des citations, d’autres convoquent des histoires personnelles. Métaphore filée, humour, anecdotes, à chacun sa manière d’évoquer son point de vue sur ce thème. Certains hésitent, bafouillent, ont des trous de mémoire. Mais tous se reprennent et parviennent à aller au bout de leurs propos.

Et même si des critères objectifs d’évaluation permettront de dégager malgré tout un top 3 de la soirée, sur le fond, chaque membre du public et du jury aura pu être touché par une intervention différente. L’ensemble des participants est donc distingué par une mention coup de cœur du jury et la satisfaction de savoir qu’ils ont relevé le challenge.

Au moment du cocktail qui suit la soirée, ils ont aussi l’occasion d’échanger avec les entreprises. Une manière de mettre un pied dans le monde économique. Un échange qui peut leur ouvrir des portes, Youssef Labchiri, ancien participant en donne la preuve par l’exemple. En 2021, après le concours, il avait décroché un contrat d’alternance à la Préfecture.

Quoiqu’il en soit, l’accompagnement ne s’arrête pas à cette soirée. Les jeunes continueront d’être suivis s’ils le souhaitent pour les aider à concrétiser les rencontres faites ce 13 décembre.

*programme pour l’engagement des entreprises auprès des quartiers prioritaires et de leurs habitants

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