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Un plan pour s’engager contre les discriminations

Ma ville au quotidien

Publié le 24 juin 2024 par Céline Boucharlat

Saviez-vous qu’il existe au sein de la Métropole de Lyon un service qui se consacre entièrement à la promotion de l’égalité et à la lutte contre les discriminations ? Sous la responsabilité d’une vice‑présidente chargée de ces questions, Michèle Picard, la Métropole s’engage à favoriser la diversité et l’égalité. Mais concrètement, comment agit-elle ? Exemple avec le plan métropolitain de lutte contre les discriminations à l’emploi et les mesures qu’elle met en place pour promouvoir l’égalité femmes-hommes.

 

« Vous avez vu cette proposition de loi sur la discrimination capillaire ? » La séance n’a pas commencé qu’on est déjà entré dans le vif du sujet. Cet après-midi-là, ils sont douze autour de la table. Des femmes et des hommes d’âges et d’horizons divers.

Depuis six mois, ils travaillent sur la thématique des discriminations et plus particulièrement celles qui s’exercent dans l’emploi. Ils font partie du GEPI, le Groupe d’évaluation et de participation pour l’inclusion. Mis en place par la Métropole de Lyon en 2019, c’est un outil de participation citoyenne. Ses membres, eux-mêmes engagés dans un parcours d’insertion professionnelle, partagent leur expérience pour orienter et nourrir les décisions politiques.

C’est d’ailleurs ce qui a motivé Amina à rejoindre le groupe : « D’habitude, on fait appel à des experts, alors que nous, avec nos mots, nous parlons au nom de tous. »

Faire prendre conscience

Au cours de leurs travaux, les participants ont rencontré des conseillers en insertion, le représentant du Défenseur des droits* et ils préparent désormais la rédaction d’un dépliant qui sera distribué aux professionnels de l’insertion. Ils préconisent écoute et bienveillance.

Quand on a été discriminé, on se sent rabaissé et on perd confiance en soi

Sonya,
membre du GEPI

 

Autre ambition, la réalisation d’une vidéo pour s’adresser directement aux victimes : « Des solutions existent. Si j’avais été mieux informée à l’époque, je me serais sentie moins seule », souligne Samia. « Parler de notre vécu peut aider à la prise de conscience », ajoute Franck.

* Le Défenseur des droits assure des permanences dans la métropole de Lyon. Plus d’infos sur defenseurdesdroits.fr ou sur antidiscriminations.fr ou en appelant le 3928.

De quoi parle-t-on ?

La loi recense 26 critères de discrimination, comme l’apparence physique, l’âge, l’état de santé, le sexe, le handicap, la religion, etc. C’est un délit pouvant être puni de trois ans d’emprisonnement et de 45000 euros d’amende.

Interroger les pratiques

Le plan métropolitain de lutte contre les discriminations, lancé en juin 2023, s’articule autour de trois axes.

D’abord identifier ces discriminations et les faire connaître au grand public, comme le font Sonya, Amina, Franck et les autres membres du GEPI. L’organisation prochaine d’une opération de testing sur le territoire devrait également donner la mesure du phénomène. De quoi alimenter aussi un futur observatoire des discriminations à l’échelle de la métropole.

L’autre objectif de ce plan, c’est de changer les pratiques : celles des recruteurs et celles des conseillers emploi. Ainsi, depuis un an, plus d’une centaine de personnes ont été formées, principalement des professionnels de la Métropole et de la MMIE (Maison métropolitaine d’insertion pour l’emploi). Côté entreprises, les premiers contacts sont noués. « Il n’y a pas que les préjugés. Un recruteur qui doit pourvoir un poste rapidement ne va pas forcément évaluer objectivement les candidatures », relève de son côté Sophie Ebermeyer, chargée d’animation du Réseau de vigilance en faveur de l’égalité et de la non-discrimination de Villeurbanne. 

En chiffres

  • 42% de la population active dit avoir été témoin de discrimination au travail
  • 37% des 18-34 ans disent avoir été victimes de discrimination au travail
    Baromètre 2021 et 2022 du Défenseur des droits.

Et le droit dans tout ça ?

La Métropole de Lyon veut s’inspirer de ce réseau villeurbannais qui, depuis sa création en 2008, a permis de traiter près de 350 situations de discrimination, le plus souvent avec une intervention pour un rappel au droit. Il regroupe des associations, des centres sociaux et des structures publiques. Salariés, bénévoles, agents, tous sont formés et savent déceler les situations de discrimination.

Les membres du réseau restent aussi vigilants sur leurs propres pratiques. « L’égalité ça s’apprend. Ça suppose un engagement », rappelle Sophie Ebermeyer.

À Villeurbanne, des permanences juridiques avec des avocats spécialisés viennent en aide aux victimes. Le recours au droit, c’est justement le troisième axe du plan métropolitain. La loi existe, encore faut-il le savoir, pouvoir faire valoir ses droits et se faire accompagner. Pour avancer là-dessus, la Métropole de Lyon envisage de créer ses propres lieux de ressources et d’accès au droit. 

Égalité femmes-hommes une mobilisation collective 

 

En 2021, la Métropole de Lyon s’est aussi dotée d’un plan d’actions en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes. Objectif : développer une culture de l’égalité à travers ses politiques publiques, que ce soit dans la culture, l’éducation mais aussi le sport et même l’urbanisme et l’économie. Zoom sur trois mesures phares.

Après une expérimentation dans 21 collèges, la Métropole va généraliser à l’ensemble des établissements l’installation de distributeurs de protections périodiques gratuites, dès la rentrée de septembre. Tous les ans, elle organise également une grande collecte solidaire. 40 000 protections ont été récoltées en 2023 et redistribuées via des associations.

Des distributeurs de protections périodiques bio sont mis à dispositions dans les sanitaires des collèges.

La Métropole soutient les associations d’aide aux victimes. Les 58 maisons de la Métropole peuvent aussi être un lieu refuge, avec des personnels soignants et médico-sociaux pour les conseiller et les orienter. Près de 1 300 femmes sont accueillies chaque année.

À Villeurbanne, Oullins-La Saulaie et Lyon 9, l’ouverture de centres d’hébergement d’urgence avec des tiny houses a permis d’accueillir des mères en grande précarité et leurs enfants. 

Balayer devant sa porte

Avec plus de 9 600 agents (dont 52 % de femmes), la Métropole de Lyon, en tant qu’employeur public, se doit de donner l’exemple. Ainsi, les services des ressources humaines sont sensibilisés à la lutte contre les discriminations et à l’égalité, au moment du recrutement mais aussi dans l’évolution de la carrière et de la rémunération. Une plateforme permet aux agents de signaler tout acte de harcèlement, de discrimination ou de violence sexiste et sexuelle. L’instauration d’un congé menstruel pour les agentes et la possibilité, pour les deux parents, de s’arrêter pendant deux jours après une fausse-couche sont d’autres mesures en faveur d’une plus grande égalité femmes-hommes.

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