22 novembre 2024
Vivre dans un logement abordable et décent, c’est un droit. Pourtant, bon nombre d’habitantes et d’habitants n’arrivent plus à se loger dans la métropole de Lyon. L’explosion des prix du foncier, l’envolée des coûts de construction et la hausse des taux de crédits ont conduit à cette crise inédite. Dans ce contexte, la Métropole de Lyon ne relâche pas ses efforts et agit sur plusieurs fronts. Cet automne, pour relancer des opérations immobilières à l’arrêt sur son territoire, elle a mis 10 millions d'euros supplémentaires sur la table. De quoi soutenir la production de logements tout en favorisant le locatif social et l’accession abordable. L’encadrement des loyers, la lutte contre l’habitat indigne et les logements vacants sont d’autres leviers d’action. Enfin, la Métropole soutient de nouvelles façons d’habiter. C’est l’exemple de la cohabitation solidaire.
Logement : avez-vous pensé à la cohabitation solidaire ?
Publié le 29 novembre 2023 par la rédaction du MET'
Trouver une location sur le territoire est devenu un casse-tête, voire ces derniers mois, une mission quasi impossible. Face à cette situation, la Métropole de Lyon soutient de nouvelles solutions. Parmi elles, la cohabitation solidaire.
Le principe de la cohabitation solidaire est simple : les volontaires qui disposent d’une chambre libre chez eux, la louent à un tarif encadré à une personne en recherche de logement. Le tout, encadré par la Métropole de Lyon et des associations, qui veillent à ce que les profils collent. La particularité de l’approche ? La cohabitation proposée est intergénérationnelle !
2 associations pour des colocs solidaires
Pour accompagner et encadrer cette solution de colocation basée sur la solidarité, le partage et la rencontre des générations, la Métropole de Lyon soutient deux associations : Le Pari solidaire Lyon et Tim & Colette. Ces deux structures sont à la manœuvre pour construire ces projets de vie partagée. Depuis 2005 les deux associations œuvrent à la mise en relation des accueillis et des accueillants et au suivi de ces cohabitations. À la rentrée 2023, elles ont reçu 800 demandes de coloc intergénérationnelle pour plus de 100 binômes créés.
Cohabitation solidaire, comment ça se passe en pratique ?
Encadrées à chaque fois par un contrat et une charte, deux formules de partage de logement sont possibles.
- La formule conviviale : le loyer est fixé d’un commun accord entre l’accueillant, l’accueilli et l’association : il ne peut pas dépasser 350 euros quoi qu’il arrive.
- La formule solidaire : pour cette formule, basée sur l’échange et l’entraide, le loyer est fixé à 100 euros. En contrepartie, l’accueilli s’engage à apporter une aide ponctuelle et/ou une présence bienveillante à la personne qui lui ouvre ses portes.
Les contrats sont conclus pour un à douze mois renouvelables.
Tout savoir sur la cohabitation solidaire
L’une multipliait les heures de transport pour ses études quand l’autre avait une chambre inoccupée. Marjorie cohabite avec Ghislaine pour la 2e année consécutive à Saint-Priest.
Ghislaine a 73 ans et vit à Saint-Priest depuis six ans. » Cela fait une dizaine d’années que je fais de la cohabitation solidaire avec le Pari solidaire Lyon. Il y a un an, je ne souhaitais plus accueillir quelqu’un. Malgré mes différentes expériences, il y a toujours une petite appréhension. Et puis j’ai été touchée par le parcours de Marjorie. Elle est présente une semaine sur deux, c’est un rythme qui me convient parfaitement. Nous avons chacune nos rayons dans le frigo. D’ailleurs, Marjorie cuisine très bien. » Ce que lui apporte le partage de son logement ? » Ça me rajeunit ! Et bien sûr il y a les rencontres. La première année, j’ai accueilli une Japonaise, Sarah, avec qui je suis toujours en contact. Elle s’est même mariée en 2019 dans la cathédrale Saint-Jean à Lyon. Et grâce à cette rencontre je suis allée au Japon. Sa maman et sa sœur sont aussi venues chez moi. J’ai aussi accueilli une Brésilienne, Ariane, une Iranienne, Roshanak, et maintenant une Roannaise ! »
Marjorie de son côté, suit un BTS communication au lycée Condorcet de Saint-Priest. Avant la cohabitation solidaire, » une semaine sur deux, je me levais tous les jours à 4 h 45 pour aller à Lyon et je ne rentrais pas avant 21 heures ! C’était épuisant. Maintenant, je ne suis qu’à quelques minutes du lycée. On mange ensemble tous les soirs avec Ghislaine, c’est un moment important. J’ai ma chambre avec un bureau pour travailler. On échange beaucoup avec Ghislaine, et dès qu’il y a un doute, on en parle rapidement. C’est évidemment bien plus confortable comme situation, ce qui favorise mes études. Il y a beaucoup de partage avec Ghislaine et un lien différent s’instaure chaque jour entre nous. »
Priorité au logement social et abordable, la preuve par 5
Publié le 29 novembre 2023 par la rédaction du MET'
Comment construire encore dans un contexte de crise du logement et de l’immobilier ? Où bâtir dans une agglomération déjà très dense ? Voici comment la Métropole de Lyon répond à ce double enjeu.
Un plan d’urgence pour le logement et l’immobilier
Cet automne, la Métropole a débloqué une enveloppe de 10 millions d’euros pour relancer des opérations immobilières à l’arrêt. 2 000 à 3 000 logements pourront ainsi être sauvés dont 600 à 900 logements locatifs sociaux, en complément de ceux déjà prévus dans les programmes sauvés.initialement. L’an dernier, plus de 78 000 demandes de logement social ont été enregistrées, mais seulement 1 dossier sur 9 a abouti. Retrouvez les détails du plan dans l’article suivant de ce dossier.
Le bail réel solidaire
Avec le bail réel solidaire (BRS), les particuliers achètent uniquement le logement, pas le terrain sur lequel il est construit. Résultat : un prix d’achat divisé par deux. Depuis 2020, près de 1 200 logements en BRS ont été lancés. Les prochains seront livrés à Lyon 8, à Gerland ou encore à Dardilly au cours du premier trimestre 2024. Cette solution permet d’envisager de devenir propriétaire même dans des secteurs très prisés, devenus inaccessibles, comme par exemple à la Croix-Rousse, à Lyon 4.
Innover avec la surélévation
Oui, vous avez bien lu ! Dans la métropole, des immeubles sont en train de gagner 1 ou 2 étages, voire plus. 35 bâtiments ont déjà été identifiés avec les bailleurs sociaux, ce qui permettrait de produire 350 logements. C’est bien pour le porte-monnaie des habitants et encore mieux pour lutter contre l’artificialisation des sols. C’est aussi le moyen de financer la réhabilitation thermique d’un immeuble, de quoi inciter peut-être les copropriétés privées à l’avenir ?
Densifier l’habitat
C’est l’un des objectifs du projet de modification n° 4 du Plan Local d’Urbanisme et de l’Habitat (PLU-H) : renforcer l’offre de logement autour des secteurs les mieux desservis en transports en commun.
4 850 logements sociaux étudiants en plus
Les élus ont voté une enveloppe de 3,5 millions d’euros pour soutenir la construction de logements supplémentaires d’ici 2029 à destination de ses étudiants. Récemment une résidence étudiante sociale a vu le jour dans l’ancien collège Truffaut réhabilité à la Croix-Rousse. Et il en sera de même dans l’ex-collège Serin, sur les quais de Saône.
Lancement d’un plan d’urgence pour le logement et l’immobilier
Publié le 2 octobre 2023 par Amandine Le Blanc
Pour soutenir des opérations immobilières en difficulté sur le territoire, la Métropole de Lyon débloque une enveloppe exceptionnelle de 10 millions d’euros. La priorité sera donnée au logement social et abordable.
Des prix du foncier qui ont explosé, des coûts de construction qui se sont envolés et des taux de crédits qui augmentent, voilà les principaux ingrédients de la crise inédite du logement que traversent la plupart des grandes agglomérations françaises. Dans la métropole de Lyon, des programmes immobiliers sont à l’arrêt faute d’acheteurs. On estime qu’il y a environ 20 % de ce qu’on appelle des « opérations plantées ».
Face à cela, la Métropole de Lyon annonce une subvention exceptionnelle de 10 millions d’euros pour soutenir les bailleurs sociaux et la foncière Solidaire du Grand Lyon qui propose des logements en Bail Réel et Solidaire.
En « sauvant » des opérations à l’arrêt, ce sont entre 2000 et 3000 logements sociaux et abordables qui pourraient ainsi sortir de terre. Dont 600 à 900 logements locatifs sociaux, en complément de ceux prévus initialement.
C’est une crise du pouvoir d’achat. Jamais la part du logement n’a pesé aussi lourd dans le budget des ménages de l’agglomération. Les gens renoncent à déménager et restent dans des logements trop petits, voire même, ils quittent la métropole.
Renaud Payre,
vice-président en charge de l’habitat, du logement et de la politique de la ville.
Travailler ensemble
Si la crise touche d’abord les habitants, elle impacte aussi le secteur de la construction et du bâtiment. La Fédération des Promoteurs Immobiliers (FPI) de la région lyonnaise a enregistré une baisse de 40 % des réservations de logements en 2023 par rapport à 2022. « C’est toute la chaîne de l’immobilier et de la construction qui est impactée », rappelle sa vice-présidente Bérangère Bouvier.
Bruno Bernard, le président de la Métropole, s’est félicité que tous les acteurs du public et du privé « travaillent ensemble » sur ces questions. « En sauvant des opérations immobilières, ce sont aussi des emplois du secteur du bâtiment que nous sauvons », ajoute-t-il.
4 850 logements sociaux étudiants supplémentaires
180 000 étudiants vivent actuellement dans la métropole. Ils seront 15 000 de plus avant 2030. Dans ce domaine aussi il y a donc urgence. Lors du conseil métropolitain du 25 septembre 2023, les élus ont voté un soutien financier de 3,5 millions d’euros, inscrits dans le cadre du Contrat de Plan État-Région 2021-2027, pour construire des logements sociaux étudiants supplémentaires.
En chiffres
- 518 M€ investis par la Métropole de Lyon en matière d’habitat et de logement (programmation pluriannuelle des investissements)
- 722 000 logements dans la Métropole (2019)
- 172 000 logements sociaux (2022) soit 26%
- 1200 logements en BRS (Bail Réel et Solidaire) engagés à ce jour
- 71 000 demandes de logement social par an (9 demandes pour 1 attribution)
Crise du logement : la Métropole plus que jamais mobilisée
Publié le 29 novembre 2023 par la rédaction du MET'
Les difficultés pour se loger sur le territoire n'ont jamais été aussi grandes. On fait le point avec Renaud Payre, vice-président de la Métropole de Lyon en charge de l'habitat, du logement et de la politique de la ville.
Voir Fourvière de ses toilettes, ça ne vaut pas un complément de loyer !
Renaud Payre,
vice-président de la Métropole en charge de l'Habitat, du logement et de la politique de la ville.
Loyers trop élevés, tarifs à l’achat inabordables, manque de logements sociaux, taux d’intérêts en hausse… Tout concourt à bloquer la situation, aussi bien pour les ménages qui attendent un logement social, que pour ceux qui voudraient en débloquer un en achetant, ou encore pour les foyers qui cherchent à se loger dans le privé.
Quelles sont les conséquences de la crise dans la métropole ?
La part du logement occupe une part inégalée dans le budget des ménages. On a des promoteurs qui ont acheté un foncier beaucoup trop cher, et ils sont confrontés à des coûts de construction qui ont bondi de 40%. Résultat : il y a 20% d’opérations plantées sur notre territoire ; le plan d’urgence va permettre à des logements de sortir de terre.
6000 logements abordables et sociaux par an à la fin du mandat : est-ce toujours tenable ?
On s’est mis en ordre de bataille dès 2020*, en consacrant 518 millions d’euros sur le mandat à l’habitat et au logement. Mais je ne pouvais pas imaginer qu’on connaîtrait une telle crise qui ne dépend pas de nous. C’est par le logement abordable qu’on y arrivera. Et pour cela on est prêt à débloquer des fonds. Les biens en bail réel solidaire se commercialisent de plus en plus et on agit sur tous les leviers pour favoriser la production de logements sociaux. Il faut également se dire qu’on ne peut plus construire comme avant. Le secteur du bâtiment produit trop de gaz à effet de serre. On entre dans un moment de transformation, où tous les acteurs de la construction et du logement doivent opérer un tournant mais la priorité reste les habitantes et habitants pour qui le logement n’est plus abordable.
Quel est le bilan après deux ans d’encadrement des loyers ?
On voit une baisse des prix sur l’année écoulée. Il y a également de plus en plus d’annonces conformes. En revanche, il faut qu’on avance sur le complément de loyer. Voir Fourvière de ses toilettes, ça ne vaut pas un complément de loyer. La loi va devoir évoluer car elle est incomplète.
* 518 millions d’euros investis en matière d’habitat et de logement sur le mandat
Logement privé : les 3 missions de l’équipe métropolitaine de l’habitat
Publié le 29 novembre 2023 par la rédaction du MET'
Depuis novembre 2021, la Métropole de Lyon expérimente l’encadrement des loyers à Lyon et Villeurbanne. Pour contrôler l’application de la mesure et aider les locataires dans leurs démarches, l'Équipe métropolitaine de l’habitat (Emha) a vu le jour. Mais ses missions vont bien au-delà.
L’encadrement des loyers
C’est un travail de l’ombre et pourtant il est essentiel. Avec l’entrée en vigueur de l’encadrement des loyers il y a deux ans, qui établit un loger de référence que les propriétaire n’ont pas le droit de dépasser, la Métropole a créé plusieurs outils en ligne. Locataires et propriétaires peuvent se renseigner sur les modalités de la mesure ou faire une simulation sur le calculateur. Il est aussi possible de faire un signalement en cas de loyer non conforme. Autant de demandes qui atterrissent sur le bureau des agents de l’Équipe métropolitaine de l’habitat (Emha).
Mais les sept agents qui composent l’équipe font aussi un long travail d’investigation sur les principaux sites d’annonces de locations. Si le loyer est supérieur au plafond ou si le complément de loyer demandé n’est pas justifié, un mail de rappel à la loi est envoyé. Et ça paye ! On constate une augmentation du nombre d’annonces conformes depuis la mise en place du repérage (près de 70 % des annonces).
Si besoin, l’Emha peut frapper plus fort et signaler aux services de l’État les régies qui ne respectent pas la mesure. C’est aussi elle qui pré-instruit les dossiers avant le lancement d’une procédure administrative. Enfin, l’équipe peut aussi orienter les locataires vers des associations ou aider ceux qui le souhaitent à saisir la Commission départementale de conciliation (CDC). Il y a eu 53 saisines en 2023.
Tout savoir sur l’encadrement des loyers
Sur 2 300 annonces étudiées sur des sites d’annonces immobilières, plus de 250 se sont révélées non conformes, principalement des annonces déposées par les professionnels
En cas de non-respect de la mesure, l’amende pour le propriétaire peut aller jusqu’à 5 000 euros.
400 000 personnes ont déjà testé le simulateur en ligne pour pour vérifier la conformité de leur loyer.
Le mal logement
Depuis le 1er janvier 2023, la Métropole de Lyon a rejoint le dispositif Histologe. Cette plateforme créée par l’État permet de centraliser les signalements d’habitats indécents ou insalubres sur tout le territoire métropolitain.
322 signalements ont été recensés à ce jour. L’état et la propreté du logement sont les griefs les plus souvent mentionnés par les locataires en situation de mal-logement. Une fois qu’une personne s’est signalée, elle est accompagnée dans ses démarches.
Important à savoir : dans le cadre de la lutte contre la précarité énergétique, la Métropole de Lyon peut aider les locataires en difficulté de paiement à régler leurs factures d’énergie grâce à son Fonds de solidarité pour le logement.
Logements vacants et meublés de tourisme
Débusquer les logements vacants, voilà encore une mission portée par l’Équipe métropolitaine de l’habitat qui a envoyé près de 2 300 courriers à des propriétaires de logements présumés inoccupés.
Certains renoncent à louer faute de pouvoir réaliser les travaux d’entretien ou de remise aux normes nécessaires. L’Emha peut alors les orienter vers la plateforme Louer Solidaire qui permet d’obtenir des aides à la rénovation ou à la location.
Réguler les meublés de tourisme fait aussi partie des missions de l’Emha. A Lyon, la réglementation impose de déclarer la mise en location de sa résidence principale. Le nombre de meublés de tourisme a pu ainsi être divisé par deux ces dernières années.
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